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Le dimanche de Pâques                                                              le 9 avril 2023

Depuis l’incendie de la veille de Noël, je dois admettre qu’il y a eu des moments où je n’osais même pas espérer que nous serions capables d’être de retour dans notre sanctuaire que nous aimons pour le jour de Pâques. Mais en regardant autour de moi ce matin, je suis heureux de dire que nous célébrons deux résurrections – la résurrection de notre sauveur et la résurrection de notre église ! Le phénix renaît de ses cendres et j’ai rarement vu notre sanctuaire aussi frais et aussi neuf pour le jour de Pâques. Nous avons de nombreuses raisons d’être reconnaissants. Dans le monde entier, il y a des chrétiens qui n’ont pas de bâtiment d’église à eux. Notre petit sanctuaire est le fruit des dons et de l’entretien de ceux qui ont célébré le culte avec nous pendant près de quatre cents ans de jours de Pâques. Ceux qui ont travaillé si dur pour rendre ce jour possible – nos paroissiens d’aujourd’hui – ont une fois de plus fait de notre église un lieu où chacun se sent chez soi dans notre ville de New-York. Je vous remercie.

Il est tout à fait approprié que notre premier office dominical, avec tout le mobilier remis en place, soit le jour de Pâques. L’église est redevenue belle. Il faut dire que la plupart des gens n’associent pas automatiquement la religion à la recherche de la beauté dans nos vies. Religion et beauté sont deux mots que l’on n’entend pas souvent ensemble. On associe plus volontiers la religion à une sorte de morale rigide ou à une croyance tranchée – ce que nous sommes censés FAIRE et ce que nous sommes censés CROIRE. L’idée que la vie spirituelle d’une personne puisse être motivée par la recherche du beau serait une idée très étrange pour ceux qui pensent que les objectifs de la religion peuvent être atteints uniquement par des voies politiques ou sociales. Pour ces personnes, la période de Pâques consiste à se familiariser avec les faits de l’histoire de la résurrection et à se forcer à y croire.

Pour d’autres chrétiens – ceux qui ont vécu au début du christianisme et au Moyen-Âge, par exemple – Pâques a une signification beaucoup plus profonde. Dieu ne nous a pas seulement donné des esprits et des corps. Il nous a donné des cœurs qui aspirent à lui. Pour ceux qui ont des yeux pour voir, Pâques enflamme notre désir d’être transformés par la puissance de la beauté de Dieu. La foi n’est pas seulement une question d’actions ou de croyances correctes. Elle commence et s’achève dans le désir et l’envie. Comme l’a dit Paul, « Je pourrais transmettre des messages reçus de la part de Dieu, posséder toute la connaissance et comprendre tous les mystères, je pourrais avoir la foi capable de déplacer des montagnes, si je n’ai pas d’amour, je ne suis rien ! Je pourrais distribuer tous mes biens aux affamés et même livrer mon corps aux flammes, si je n’ai pas d’amour, cela ne me sert à rien ! » (1 Corinthiens 13 :2-3) Les paroles de l’Exsultet que nous avons entendues hier soir appellent tous les chrétiens à s’éveiller à la force de cet amour, à la puissance du pardon et à l’accomplissement de nos désirs les plus profonds. Quelque chose de nouveau et de beau a fait irruption dans notre monde.

Le cri de ralliement de Pâques est simplement celui-ci : ce qui était ancien a été fait nouveau. Nos péchés sont pardonnés. Notre douleur et notre brisure ont été guéries, et nous avons retrouvé notre beauté originelle grâce à la résurrection du Christ d’entre les morts. Dieu nous aime. Dieu nous désire. Notre attente et notre désir trouvent leur accomplissement dans l’amour que nous portons à Dieu en retour. Le mal, le péché et la mort n’ont pas le dernier mot. Le dernier mot revient au Christ lui-même. « Je vous salue ! N’ayez pas peur ! », dit-il à Marie dans le jardin. « La paix soit avec vous » sont les premiers mots qu’il adresse aux disciples réunis dans la chambre haute.

Notre sanctuaire aujourd’hui est un signe extérieur de l’aspiration de nos âmes à être belles et à ressembler davantage à la beauté du Dieu que nous cherchons. Tant de choses conspirent pour nous empêcher de trouver cette beauté dans nos vies. Nous sommes opprimés par la maladie, la pauvreté ou la dépression. Nous sommes opprimés par la cupidité ou la stupidité des autres. Nous pleurons les occasions manquées ou les talents non réalisés. Nous pleurons ceux que nous aimons mais que nous ne voyons plus. Pourtant, au milieu de tout cela, nous aspirons toujours à la beauté que nous croyons parfois, à tort, hors de notre portée. Pâques nous restitue cette beauté. Cette beauté nous revient précisément à travers notre expérience de l’amour, même avec toutes ses frustrations et ses déceptions. Par sa souffrance, sa mort et sa résurrection, le Christ nous a montré qu’aucune expérience humaine ne lui est étrangère ou ne se situe en dehors du domaine du beau. Nos souffrances, nos tragédies, voire notre mort elle-même, sont toutes rendues belles par cet amour.

Cette congrégation, comprise comme le corps ressuscité du Christ, devient un signe de l’intention de Dieu de remodeler l’ensemble de la vie humaine. L’amour, à la fois divin et humain, œuvre pour le bien au milieu de l’inévitable souffrance dont nous faisons l’expérience dans le monde. Par cet amour, nous sommes transfigurés en images et ressemblances de Dieu. Pâques a fait de nous tous des enfants de Dieu, et nous avons tous un air de famille avec celui au nom duquel nous avons été baptisés. Et nous voici de nouveau réunis dans sa maison. Ne craignez rien. Le Christ est ressuscité. Aspirez à Dieu, tout comme Dieu aspire à vous. Et que votre saison de Pâques soit belle et joyeuse.

NJM Ver. Fr. FS

Easter Sunday
April 9, 2023
Acts 10:34-43 Colossians 3:1-4 Matthew 28:1-10

Since our Christmas Eve fire, I have to admit that there have been times when I really didn’t dare hope that we would be back in our beloved sanctuary in time for Easter Day. But looking around this morning, I am happy to say that we are celebrating two resurrections – the resurrection of our savior, and the resurrection of our church! The phoenix has risen from the ashes, and I have rarely seen our sanctuary looking so fresh and so new for Easter Day. We have a lot to be thankful for. There are Christians throughout the world who have no church building to call their own. Our own little sanctuary is the fruit of the donations and maintenance of those who have worshiped with us for almost four hundred years of Easter Days. Those who have worked so hard to make this day possible – our parishioners of today – have once again made our church into a place that feels like everyone’s second home in our city of New York. Thank you.

It is very appropriate that our first Sunday service will all of our furniture back in place should be Easter Day. The church has been made beautiful again. It has to be said that most people don’t automatically associate religion with the quest to seek for beauty in our lives. Religion and beauty are two words that are not often heard together. People are more likely to associate religion with a sort of rigid morality or a cut and dried belief – what we are supposed to DO and what we are supposed to BELIEVE. The idea that one’s spiritual life can be motivated by a pursuit of the beautiful would be a very strange idea indeed to those who think that the aims of religion can be accomplished through political or social channels alone. For these people, the Easter season is all about getting the facts of the resurrection story straight and then simply forcing yourself to believe them.

For other Christians – those who lived in the early Christian and Medieval worlds for instance – Easter has a much deeper significance. God hasn’t just given us minds and bodies. God has given us hearts that long for Him. For those who have eyes to see, Easter kindles our longing to be transformed by the power of God’s beauty. Faith isn’t just about right actions or right beliefs. It has its beginning and its end in longing and desire. As Paul said, “If I understand all mysteries and all knowledge, and if I have all faith so as to remove mountains, but have not love, I am nothing. If I give away all I have and deliver my body to be burned, but have not love, I gain nothing.” (I Corinthians 13:2-3) The words of the Exsultet that we heard yesterday evening call on all Christians to wake up to the force of this love, to the power of forgiveness and the fulfilment of our deepest longings. Something new and beautiful has broken into our world.

The rallying cry of Easter is simply this: what was old has been made new. Our sins are forgiven. Our pain and our brokenness have been healed, and we have been restored to our original beauty through the resurrection of Christ from the dead. God loves us. God desires us. Our longing and our desire find their fulfillment in loving God in return. Evil, sin and death do not have the last word. The last word belongs to Christ himself. “Greetings! Have no fear!” he says to Mary in the garden. “Peace be with you!” were his first words to the disciples gathered in the upper room.

Our sanctuary today is an outward sign of the longing of our souls to be beautiful and to resemble more closely the beauty of the God whom we seek. So many things conspire against our being able to find that beauty in our lives. We are oppressed by illness, poverty or depression. We are oppressed by the greed or the stupidity of others. We grieve over missed opportunities or talents unrealized. We mourn those whom we love but see no longer. Yet in the middle of all these things, we still yearn for the beauty that we sometimes mistakenly believe to be beyond our grasp. Easter restores that beauty to us. That beauty returns to us precisely through our experience of love; even with all its frustrations or disappointments. By his suffering, death and resurrection, Christ showed us that no human experience is alien to him or outside the realm of the beautiful. Our suffering, our tragedies; even our death itself are all made beautiful through that love.

This congregation, understood as the risen body of Christ, becomes a sign of God’s intention to re-shape the whole of human life. Love, both divine and human, works for good in the middle of the inevitable suffering we experience in the world. Through that love we are transfigured into images and likenesses of God. Easter has turned us all into God’s children, and we all bear a family likeness to the One in whose name we were baptized. And here we are again, gathered together in His house. Have no fear. Christ is risen. Long for God; just as God longs for you. And may your Easter season be a joyful and beautiful one.

NJM