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PENTECOST VI

July 7, 2024

I Samuel 5:1-10 II Corinthians 12:2-10 Mark 6:1-13

The Serenity Prayer is perhaps one of the most popular prayers in the world. Many people know it as the prayer used by the organization Alcoholics Anonymous, but it has been widely disseminated through greetings cards, posters and even fridge magnets. It was probably written by Reinhold Niebuhr, who was a professor at Union theological seminary on the Upper West Side here in New York City. The prayer is very short, and easily memorized:

God grant me the serenity to accept the things I cannot change,

Courage to change the things I can,

And the wisdom to know the difference.

I have known people of many religions or of none who have found this prayer helpful when passing through periods of distress.It is interesting to reflect on the Serenity Prayer in the light of our readings today. It is a prayer which Paul could have used when lamenting his “thorn in the flesh” which he asked the Lord three times to remove; and it is a prayer which Jesus himself may have recited faced with the unbelief of the inhabitants of his own village, Nazareth. “And he could perform no mighty work there […] He was amazed at their unbelief.” Mark recounts the story of Jesus’ visit to his hometown, and tells us that the people were so familiar with him and his family that they were incapable of hearing what he had to say. A son of a carpenter is supposed to be a carpenter and not a prophet. The people of Nazareth must have felt that Jesus had no right to lecture the leadership of the synagogue where he had been brought up. Their expectations about Jesus had blinded them to the Kingdom of God that was coming about in their midst; so much so that their unbelief meant that Jesus could do nothing for them.

What we expect to see often blinds us to what is actually there, especially when it comes to God’s miraculous work in the world. So, what factors contribute to this inability to see, to feel or to accept the miraculous? Firstly, our expectations or our upbringing may blind us. It is hard to look at ourselves from the outside; even today when recordings of our own voices and our own faces are a part of our daily life. Our expectations and preconceptions about others all too often have a propensity to close off our ability to see the good in others who might be very different from ourselves.

Secondly, we can become blasé about God’s work in our lives. We recite the same prayers; we read the same biblical passages and sing the same hymns until we become inured to what they are actually saying. I have known people who have attended church services all their lives – even some who have been ordained – who are incapable of recognizing and rejoicing in the miracle of the transformations which God works the lives of others, simply because familiarity has bred contempt; or at least indifference. The unbelief of the people of Nazareth sprang from their over-familiarity with Jesus. They recognized the power of his teaching, but they were incapable of accepting it. We often need to pay more attention and look more closely in order to see what God is really showing to us.

Finally, we may be blinded to God’s miraculous working by stubbornness or pride. We may be convinced that we do not need it, least of all from an unlikely or humiliating source. We shut out God’s power to transform if we are convinced that it is being filtered through someone or something we believe to be inferior to us.

But there is no cause for despair. In one of the most moving verses in the Bible, Paul insists that God’s strength is made perfect precisely in the places where we feel ourselves to be weakest. God’s transforming power sets all our values on their heads. We can become more receptive to what God is showing us. By letting go of our preconceptions, by looking more closely at the things we take for granted, and by relinquishing our pride and our stubbornness, we will suddenly see what we couldn’t see before. The Bible is full of stories of God doing what is unexpected in the most unlikely of places.

The Sufi mystic Nasruddin lived in a border village in the mountains of Persia in the thirteenth century. Every day he crossed the border with his donkey and two panniers filled with straw. One day, the border official asked him why always returned each evening with the same cargo. He replied that he was a smuggler. From then on, he was stopped and searched every time he crossed the border. The guards sifted through the straw, but failed to find anything suspicious. Years later, Nasruddin encountered one of the border officials in a cafe. “You can tell me now,” he said, “What was it that you were smuggling?” “Donkeys,” he replied. The point of the story is that in our attempts to see what God is doing in our lives and our communities, we tend to overlook the obvious, and confuse our weaknesses for our strengths. In our readings today, Paul and Jesus have shown us that God’s power to change us is far closer to us than we currently know or understand.

NJM

Le 7e dimanche après la Pentecôte                                                           7 juillet 2024

La prière de la sérénité est peut-être l’une des prières les plus populaires au monde. Beaucoup de gens la connaissent comme la prière utilisée par l’organisation des alcooliques anonymes, mais elle a été largement diffusée par le biais de cartes de vœux, d’affiches et même d’aimants pour réfrigérateurs. Elle a probablement été écrite par Reinhold Niebuhr, qui était professeur à Union Theological Seminary, dans l’Upper West Side, ici à New York. La prière est très courte et facilement mémorisable :

Dieu, accorde-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer,

Le courage de changer les choses que je peux,

Et la sagesse de savoir faire la différence.

J’ai connu des personnes de nombreuses religions ou sans religion qui ont trouvé cette prière utile lorsqu’elles traversaient des périodes de détresse. Il est intéressant de réfléchir à la prière de la sérénité à la lumière de nos lectures d’aujourd’hui. C’est une prière que Paul aurait pu utiliser lorsqu’il se lamentait sur sa « dure souffrance » qu’il a demandé trois fois au Seigneur d’enlever ; et c’est une prière que Jésus lui-même aurait pu réciter face à l’incrédulité des habitants de son propre village, Nazareth. « Et il ne pouvait faire là aucun miracle […] il s’étonnait de leur manque de foi. » Marc nous raconte la visite de Jésus dans sa ville natale et nous dit que les gens étaient si familiers avec lui et sa famille qu’ils étaient incapables d’entendre ce qu’il avait à dire. Un fils de charpentier est censé être un charpentier et non un prophète. Les habitants de Nazareth ont dû penser que Jésus n’avait pas le droit de faire la leçon aux responsables de la synagogue où il avait été élevé. Leurs attentes à l’égard de Jésus les avaient rendus aveugles au Royaume de Dieu qui était en train de naître parmi eux ; à tel point que leur incrédulité signifiait que Jésus ne pouvait rien faire pour eux.

Ce que nous nous attendons à voir nous rend souvent aveugles à ce qui est réellement là, surtout lorsqu’il s’agit de l’œuvre miraculeuse de Dieu dans le monde. Quels sont donc les facteurs qui contribuent à cette incapacité à voir, à ressentir ou à accepter le miraculeux ? Tout d’abord, nos attentes ou notre éducation peuvent nous aveugler. Il est difficile de se regarder soi-même de l’extérieur, même aujourd’hui, alors que les enregistrements de nos voix et de nos visages font partie de notre vie quotidienne. Nos attentes et nos idées préconçues sur les autres ont trop souvent tendance à nous empêcher de voir ce qu’il y a de bon chez ceux qui sont parfois très différents de nous.

Deuxièmement, nous pouvons devenir blasés quant à l’œuvre de Dieu dans nos vies. Nous récitons les mêmes prières, nous lisons les mêmes passages bibliques et nous chantons les mêmes cantiques jusqu’à ce que nous soyons endurcis face à ce qu’ils disent réellement. J’ai connu des gens qui ont assisté à des offices religieux toute leur vie – et même certains qui ont été ordonnés – qui sont incapables de reconnaître et de se réjouir du miracle des transformations que Dieu opère dans la vie des autres, simplement parce que la familiarité a engendré le mépris ; ou au moins l’indifférence. L’incrédulité des habitants de Nazareth provenait de leur trop grande familiarité avec Jésus. Ils reconnaissaient la puissance de son enseignement, mais ils étaient incapables de l’accepter. Nous devons souvent être plus attentifs et regarder de plus près pour voir ce que Dieu nous montre vraiment.

Enfin, nous pouvons être aveuglés par l’entêtement ou l’orgueil face à l’œuvre miraculeuse de Dieu. Nous pouvons être convaincus que nous n’en avons pas besoin, et ce encore moins venant d’une source improbable ou humiliante. Nous excluons le pouvoir de transformation de Dieu si nous sommes convaincus qu’il est filtré par quelqu’un ou quelque chose que nous croyons inférieur à nous.

Mais il n’y a pas lieu de désespérer. Dans l’un des versets les plus émouvants de la Bible, Paul insiste sur le fait que la force de Dieu est parfaite précisément là où nous nous sentons les plus faibles. Le pouvoir de transformation de Dieu remet toutes nos valeurs en question. Nous pouvons devenir plus réceptifs à ce que Dieu nous montre. En abandonnant nos idées préconçues, en regardant de plus près les choses que nous tenons pour acquises et en renonçant à notre orgueil et à notre entêtement, nous verrons soudain ce que nous ne pouvions pas voir auparavant. La Bible est pleine de récits où Dieu fait ce qui est inattendu dans les endroits les plus improbables.

Le mystique soufi Nasruddin vivait dans un village frontalier dans les montagnes de Perse au treizième siècle. Chaque jour, il traversait la frontière avec son âne et deux sacoches remplies de paille. Un jour, le responsable de la frontière lui avait demandé pourquoi il revenait toujours chaque soir avec la même cargaison. Il lui avait répondu qu’il était contrebandier. À partir de ce moment-là, il avait été arrêté et fouillé à chaque fois qu’il passait la frontière. Les gardes passaient la paille au crible, mais ils n’y trouvaient jamais rien de suspect. Des années plus tard, Nasruddin a rencontré l’un des agents de la frontière dans un café. Celui-ci a fini par lui demander : « tu peux me le dire maintenant… qu’est-ce que tu faisais passer en contrebande ? » Nasruddin lui a répondu : « Des ânes ». L’idée de cette histoire est que dans nos tentatives de voir ce que Dieu fait dans nos vies et nos communautés, nous avons tendance à négliger l’évidence et à confondre nos faiblesses avec nos forces. Dans nos lectures d’aujourd’hui, Paul et Jésus nous ont montré que le pouvoir de changement de Dieu est bien plus proche de nous que nous ne le savons ou que nous ne le comprenons actuellement.

NJM