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Pentecost XII
August 11, 2024
2 Samuel 18:5-33   Ephesians 4 :25-5:2  John 6 : 35-51 

Does anyone still remember all seven of the deadly sins?  Even if we never learned the list, I’m sure that we could name at least four or five of them, even if it was just by guessing! Theologians used to divide them into two groups. The less serious ones involved loving a good thing too much (like gluttony – immoderate love of food and drink; lust – immoderate love of God-given sexuality; sloth – immoderate indulgence in the gift of rest etc.). The more serious ones had no redeeming qualities because they sprang from a desire to deprive or diminish the goodness in someone else (pride – believing oneself to be better than others; envy – feeling bitter about another person’s good fortune; greed; wishing to deprive others of their possessions and take them for yourself).

This neat little list is certainly over-simplified. Our emotional lives can’t really be compartmentalized like this because we are complicated creatures. Our motives for feeling or acting in the ways that we do are often unknown even to ourselves, and we would find it hard to put just one label on a specific behavior. Even the compilers of these lists knew that to be the case. At one time, boasting and despair were included as sins in their own right, and eventually all of these categories were named ‘Capital sins’ because theologians believed that they were the sins that precipitated all the others.

Take anger for instance. In his letter to the Ephesians, Paul says, ‘Be angry, but do not sin.’ The Bible tells us that Jesus himself expressed anger on several occasions. He was angry when he chased the money changers from the temple: he was angry with the Pharisees when they called him sinful for healing a man’s hand on the sabbath. He was angry with his disciples when they tried to stop mothers from bringing their children to him for a blessing. He was angry at the news of the death of his friend, Lazarus. It’s obvious that the notion of anger is not sinful in itself. There are certainly reasons to be angry in a world full of injustice and cruelty; just as Jesus was.

So why is anger consistently mentioned in these lists of sins?  Could it be something to do with the intensity of the feeling of anger rather than the mere fact of vehemently resisting evil in the world? Our words for anger in French and in English certainly do seem to be on a sliding scale from the mild to the uncontrollable. In English: ‘I’m impatient / I’m irritated / I’m annoyed / I’m angry / I’m furious / I’m wrathful. In French: Je suis impatient / Je suis irritée / Je suis énervé∙e / Je suis en colère / Je suis furieuxeuse / Je suis corroucée. The expressions on the mild end of the list infer that something from outside is having an effect on you – is irritating you. But when it comes to the end of the list, it seems as if the thing that used to be outside you, irritating you, has now taken possession of you. It is more inside than outside, and it is therefore far less controllable.

When Jesus expressed anger as he cleaned out the temple, he was cleaning up a mess that had taken a while to build up. What I want to suggest is this: we are not as wise as Jesus in this respect. Unlike him, we have a tendency to let our justified anger at stupidity, injustice or outright cruelty build up into something much, much bigger. We begin with justified indignation at something that has hurt ourselves or others. The indignation builds up into impatience. It begins to become personal. We experience the need to retaliate verbally, or even physically. We start to lose perspective; our passion is involved and we begin to lose control. Our original hurt is forgotten, and we are swamped by our feelings. It is at that point that the devil has achieved his ends. It wasn’t just a fleeting outburst that is gone and forgotten. It has led to brooding and resentment: a slow, smoldering anger, reworking the event that produced the initial reaction. This is the sort of anger that causes breakdown in families, congregations and international relations. At its final and most malignant stage, anger can sweep through our whole personality and our identity. We become full of rage, and the slightest thing can set it off. This sort of anger can kill us spiritually and even physically. A bad-tempered person is a prisoner at the mercy of an enemy from whom he can never escape. So, what is the remedy?

Luckily, the answer can also be found in Paul’s letter to the Ephesians. He says that we are members of one another, through Christ. He tells us to keep busy so that we will have something to offer to each other. He asks that our speech might give grace to those who hear us. He simply tells us to be kind to one another, “Tenderhearted, forgiving one another, as Christ has forgiven you. As beloved children, be imitators of God and live in love.” He doesn’t say that the anger will simply go away. But he does say that Christ will fight for us as we pray and consider others. And, reassuringly, he also says does say that forgiveness is always there, because our communities are modeled on Christ’s giving himself to us without reserve.  NJM

Pentecôte XII              11 août 2024           II Samuel 18:5-33    Ephésiens 4:25-5:2     Jean 6 : 35-51

Qui est-ce qui se souvient des sept péchés capitaux ?  Même si nous n’avons jamais appris la liste, je suis sûr que nous pourrions en nommer au moins quatre ou cinq, ne serait-ce qu’en devinant ! Les théologiens les divisaient en deux groupes. Les moins graves consistaient à aimer trop une bonne chose (comme la gourmandise – amour immodéré de la nourriture et de la boisson ; la luxure – amour immodéré de la sexualité donnée par Dieu ; la paresse – indulgence immodérée pour le don du repos, etc.) Les plus graves n’ont aucune qualité rédemptrice parce qu’elles découlent d’un désir de priver ou de diminuer la bonté de quelqu’un d’autre (l’orgueil – se croire meilleur que les autres ; l’envie – se sentir amer de la bonne fortune d’une autre personne ; la cupidité – vouloir priver les autres de leurs possessions et les prendre pour soi).

Cette petite liste est certainement trop simple. Nos vies émotionnelles ne peuvent pas vraiment être compartimentées de la sorte, car nous sommes des créatures compliquées. Les raisons qui nous poussent à ressentir ou à agir de telle ou telle manière nous sont souvent inconnues et nous aurions du mal à mettre une seule étiquette sur tel ou tel comportement. Même les auteurs de ces listes étaient conscients de cela. A un moment donné, la vantardise et le désespoir ont été considérés comme des péchés à part entière, et finalement toutes ces domaines du péché ont été appelées “péchés capitaux” parce que les théologiens pensaient qu’ils étaient les péchés qui entrainaient tous les autres.

Prenons l’exemple de la colère. Dans sa lettre aux Éphésiens, Paul dit : “Mettez-vous en colère, mais ne péchez pas”. La Bible nous dit que Jésus lui-même s’est mis en colère à plusieurs reprises. Il était en colère lorsqu’il a chassé les changeurs de monnaie du temple : il était en colère contre les pharisiens lorsqu’ils l’ont traité de pécheur pour avoir guéri la main d’un homme le jour du sabbat. Il était en colère contre ses disciples lorsqu’ils essayaient d’empêcher les mères d’amener leurs enfants à lui pour qu’il les bénisse. Il était en colère à l’annonce de la mort de son ami Lazare. Il est évident que la notion de colère n’est pas un péché en soi. Tout comme Jésus l’a été, il y a certainement de bonnes raisons d’être en colère dans un monde plein d’injustice et de cruauté

Alors pourquoi la colère est-elle systématiquement mentionnée dans ces listes de péchés ? Est-ce que ça n’aurait pas plus à voir avec l’intensité de ce sentiment plutôt qu’au simple fait de s’opposer avec véhémence au mal dans le monde ? Nos mots pour désigner la colère, en français comme en anglais, semblent en effet se situer sur une échelle qui va de la légère frustration à la furie. En anglais : “I’m impatient / I’m irritated / I’m annoyed / I’m angry / I’m furious / I’m wrathful”. En français : “Je suis impatient / Je suis irrité∙e / Je suis énervé∙e / Je suis en colère / Je suis furieux∙euse / Je suis corroucé∙e. Les expressions les moins intenses de la liste signifient que quelque chose d’extérieur a un effet sur vous – vous irrite. Mais lorsqu’on arrive à la fin de la liste, on a l’impression que la chose qui était à l’extérieur de vous, qui vous irritait, a maintenant pris possession de vous. Elle est plus à l’intérieur qu’à l’extérieur, et elle est donc beaucoup moins contrôlable.

Lorsque Jésus a exprimé sa colère en purifiant le temple, il l’a purifié d’un désordre qui s’était s’accumulé au cours du temps. Ce que je suggère c’est que nous ne sommes pas aussi sages que Jésus à cet égard. Contrairement à lui, nous avons tendance à laisser notre colère tout à fait justifiée face à la stupidité, à l’injustice ou à la cruauté pure et simple se transformer en quelque chose de beaucoup, beaucoup plus grand. Nous commençons par une indignation justifiée face à quelque chose qui nous a blessés ou qui a blessé d’autres personnes. L’indignation se transforme en impatience. Elle commence à devenir personnelle. Nous ressentons le besoin de riposter verbalement, voire physiquement. Nous commençons à perdre le sens des proportions, notre passion s’en mêle et nous commençons à perdre le contrôle. On finit par oublier la blessure qui a tout commencé et on se laisse submerger par nos sentiments. C’est à ce moment-là que le diable est parvenu à ses fins. Il ne s’agissait pas seulement d’un accès de colère passager qui a disparu et a été oublié. Elle a conduit à la rumination et au ressentiment : une colère lente et en sous-main, qui revisite l’événement qui a produit la réaction initiale. C’est ce type de colère qui provoque l’effondrement des familles, des congrégations et des relations internationales. À son stade ultime et le plus toxique, la colère peut envahir l’ensemble de notre personnalité et de notre identité. Nous devenons pleins de rage, et la moindre chose peut la déclencher. Cette colère peut nous tuer spirituellement et même physiquement. Un homme de mauvaise humeur est un prisonnier à la merci d’un ennemi auquel il ne peut jamais échapper. Alors, quel est le remède ?

Heureusement, la réponse se trouve aussi dans la lettre de Paul aux Éphésiens. Il dit que nous sommes membres les uns des autres, par le Christ. Il nous dit d’être toujours à l’œuvre afin d’avoir quelque chose à offrir aux autres. Il nous demande que nos paroles soient bienfaisantes pour celles et ceux qui nous écoutent. Il nous dit simplement d’être bons les uns envers les autres : ” Soyez bons et pleins d’affection les uns pour les autres ; pardonnez-vous réciproquement, comme Dieu vous a pardonné par le Christ. Comme des enfants bien-aimés, soyez les imitateurs de Dieu et vivez dans l’amour”. Paul ne dit pas que la colère va simplement se volatiliser. Mais il dit bien que le Christ se battra pour nous et avec nous quand nous prions et prenons les autres en considération. Et, cela est rassurant, il dit aussi que le pardon est toujours là, parce que nos communautés sont modelées sur le fait que le Christ s’est donné à nous sans réserve. NJM