December 17, 2024
It must have been quite a year to live in Paris! Together with the usual round of yearly events, the city hosted the Olympic games for the first time in one hundred years, and earlier this month, the reopening of the gothic cathedral of Notre Dame. The rebirth of that cathedral certainly piqued people’s interest in the period in which it was constructed: the early to high Middle Ages. People were fascinated by the craftsmanship and the rich symbolism of the carvings and stained-glass windows. Weavers and silversmiths made new vestments and communion vessels to echo the excellence of the work of those who came before them. The fabrics, the statues and engravings that you find in the great medieval cathedrals like Notre Dame, Amiens, Chartres and St. Denis depict December – the month of the reopening of Notre Dame – as the month of feasting; a time when everyone could rest from their agricultural labors and enjoy the fruit of all their hard work. December was a time cozy intimacy; a time for singing, dancing, feasting, and telling stories around the fire.
There is something rather child-like in the medieval conception of the world; and this is perhaps why it has a continuing appeal. Medieval Europeans were a playful lot. They were fascinated by the relationship that people, plants, animals and inanimate things had to each other, and delighted in putting them together in patterns. It was their exuberant playfulness that led to the lavishly carved, decorated and painted cathedrals and manuscripts that they have left to us as their endowment.
Abbot Suger of the cathedral of St Denis was perhaps one of the most famous of these medieval thinkers. He lived from about 1081-1155; the generation before Notre Dame was built. He was fascinated by the symbolism of the vessels that were used for Holy Communion. He thought that the purity of the gold and silver and enamels that were used – a purity that had been tried by fire – was a fitting symbol of the purity that we should emulate in our own lives if we are to become fitting vessels of God’s love that has been shown to us in Christ. He believed that those holy vessels had been set aside and consecrated in order to become fitting receptacles of Christ’s presence. Some Medieval poets even compare the chalice to the womb of Mary, the mother of Jesus; the holy receptacle of the body of the savior. Abbot Suger urged his congregation to see the communion vessel as a means of taking Christ into themselves – to imagine in their communion that they were containing and embracing God.
This is a powerful message at Christmastime. We remember Christ as man, and Christ as God – the two embracing each other in the person of Jesus of Nazareth. According to the Medieval theologians, this is a mutual embrace of love: where Jesus the human does not displace Christ the Son of God, and vice versa. Bernard of Clairvaux, a near contemporary of Abbot Suger said this: “What do you think we will receive in heaven, when even now we are favored with an intimacy so great as to feel ourselves embraced with the arms of God, cherished on the breast of God, and guarded by the care and zeal of God? Will the One who has given us his very Son not give us all things with him?”
Like many of you, I have been shocked and horrified over the atrocities committed in our world in the last year: from the devastation of Gaza and its people to the recent school shooting in Wisconsin. How do we respond to the tragedies not just in our world, but amidst our neighbors, our families or our friends? Can we still sing the Christmas message in a way that isn’t just sentimental, but brings hope in the midst of darkness? In such terrible circumstances, the only fitting response to the grief is a loving embrace. It is an embrace offered first and foremost by God, who saw his Son rejected and dying on a cross. It is the loving embrace of Mary the Mother of God, who stood at the foot of the cross and wept, as – if the tradition is to believed, the blood of her Son fell into the world’s very first chalice.
Christmas is indeed a time of intimacy and childlike wonder; a wonder reflected afresh in newly restored cathedral of Notre Dame. We can only remain children in the face of the love that God has shown us through the Christmas story. And it is only by being such children that the Kingdom of Heaven can reach down and embrace us in our own fear and brokenness. May your Christmas be full of the warmth of God’s embrace, and may God bring comfort to us all.
Chantons Noël, 17 décembre, 2024
Vivre à Paris cette année devait être quelque chose ! Outre les événements annuels habituels, la ville a accueilli les Jeux olympiques pour la première fois depuis cent ans et, au début du mois, la réouverture de sa cathédrale gothique, Notre-Dame. La renaissance de cette cathédrale a indubitablement suscité de l’intérêt pour sa période de construction : le bas et le haut Moyen-âge. Beaucoup étaient fascinés par l’artisanat et le riche symbolisme des sculptures et des vitraux. Des tisserands et des orfèvres ont créé de nouveaux vêtements et vases sacrés pour faire écho à l’excellence du travail de ceux qui les avaient précédés. Les tissus, les statues et les gravures que l’on trouve dans les grandes cathédrales médiévales comme Notre-Dame, Amiens, Chartres et Saint-Denis nous décrivent décembre – qui est aussi le mois de la réouverture de Notre-Dame – comme celui de la fête ; un temps où chacun pouvait se reposer de ses travaux agricoles et savourer le fruit de tout son dur labeur. Décembre était un temps d’intimité douillette, un temps pour chanter, danser, festoyer et raconter des histoires au coin du feu.
La conception médiévale du monde a quelque chose d’enfantin, et c’est peut-être la raison pour laquelle elle conserve son attrait. Les Européens du Moyen-âge étaient très joueurs. Ils étaient fascinés par les relations entre les hommes, les plantes, les animaux et les choses inanimées, et aimaient les assembler pour créer des motifs. C’est leur exubérance ludique qui est à l’origine des cathédrales et des manuscrits somptueusement décorés, sculptés, et peints qu’ils nous ont légués.
L’abbé Suger de la cathédrale de Saint-Denis est peut-être l’un des plus célèbres de ces penseurs médiévaux. Il a vécu entre 1081 et 1155, soit la génération précédant la construction de Notre-Dame. Il était fasciné par le symbolisme des vases utilisés pour la Sainte Communion. Il pensait que la pureté de l’or, de l’argent et des émaux utilisés – une pureté éprouvée par le feu – symbolisait parfaitement la pureté que nous devions imiter dans nos vies si nous voulons devenir des vases dignes de l’amour de Dieu qu’il nous a été manifesté dans le Christ. Il pensait que ces vases sacrés avaient été mis à part et consacrés afin de devenir les réceptacles ad hoc de la présence du Christ. Certains poètes médiévaux comparent même le calice au ventre de Marie, la mère de Jésus, le saint réceptacle du corps du Sauveur. L’abbé Suger exhortait ses fidèles à voir le calice comme un moyen de recevoir le Christ en eux-mêmes – d’imaginer dans leur communion qu’ils contenaient et embrassaient Dieu.
C’est un message puissant au moment de Noël. Nous nous souvenons du Christ en tant qu’homme et du Christ en tant que Dieu – les deux s’embrassant l’un l’autre en la personne de Jésus de Nazareth. Selon les théologiens médiévaux, il s’agit d’une étreinte d’amour mutuel : Jésus l’homme ne supplante pas le Christ, le Fils de Dieu, et vice versa. Bernard de Clairvaux, un proche contemporain de l’abbé Suger, a dit ceci : « Que pensez-vous que nous recevrons au ciel, alors que nous sommes déjà bénis d’une intimité si grande que nous nous sentons enlacés dans les bras de Dieu, aimes sur la poitrine de Dieu et protégés par les soins et l’amour ardent de Dieu ? Celui qui nous a donné son Fils ne voudra-t-il pas tout nous donner avec lui ? »
Comme beaucoup d’entre vous, j’ai été choqué et horrifié par les atrocités commises dans notre monde au cours de l’année écoulée : de l’anéantissement de Gaza et de sa population à la récente fusillade dans une école du Wisconsin. Comment réagissons-nous aux tragédies qui frappent non seulement notre monde, mais aussi nos voisins, nos familles ou nos amis ? Pouvons-nous encore chanter le message de Noël d’une manière qui ne soit pas seulement sentimentale, mais qui apporte de l’espoir au milieu des ténèbres ? Dans des circonstances aussi terribles, la seule réponse appropriée au chagrin est une étreinte aimante. C’est une étreinte offerte avant tout par Dieu, qui a vu son Fils rejeté et mourant sur une croix. C’est l’étreinte aimante de Marie, la mère de Dieu, qui s’est tenue au pied de la croix et a pleuré, alors que – si l’on en croit la tradition – le sang de son Fils tombait dans le tout premier calice du monde.
Noël est en effet une période d’intimité et d’émerveillement enfantin ; un émerveillement qui se reflète à nouveau dans la cathédrale Notre-Dame récemment restaurée. Nous ne pouvons que rester des enfants face à l’amour que Dieu nous a montré à travers l’histoire de Noël. Et ce n’est qu’en étant de tels enfants que le Royaume des Cieux peut nous atteindre et nous embrasser que nous avons peur et que nous sommes brisés. Que votre Noël soit rempli de la chaleur de l’étreinte de Dieu, et que Dieu nous apporte à tous le réconfort.
NJM