Fifteenth Sunday after Pentecost
Sunday, September 1st 2024
Song of Solomon 2:8-13 James 1:17-27 Mark 7:1-23
Have you ever had to dress in a certain way to feel that you belong? Or even to prove that you are who you say you are? I sometimes have to wear a clerical collar for that purpose, and people make certain assumptions when they see it. When I worked as a hospital missionary chaplain in Africa, the minister of the church preached a sermon requiring the inhabitants of the hospital’s leper village to wear a bra in church. The congregation of that church was a rather motley collection of people ranging from the doctors and medical staff of the hospital to the members of the leper village and its surrounding villages. The latter were very poor, and dressed themselves in traditional African wraps. The only brassieres that I had seen for sale in Nigeria were to be found in the local market, near the meat and produce stalls. They were mostly black and red nylon, which is presumably almost unbearable to wear in the hot African climate. Laying aside for one moment the poor taste of the minister’s sermon, his main point seemed to be that the failure to wear a bra was a sure sign of not having given up traditional tribal religions. “Christians,” he told us with total conviction, “must wear a bra to church services if they want to worship the Lord.” I assume he was referring only to the women! It was a strange juxtaposition: the poor lepers with worn away fingers being allowed to come into the church only if they were wearing an arbitrarily chosen piece of clothing.
This story has a strange resonance with our reading from the Gospel of Mark. The Pharisees challenge Jesus’ disciples on the grounds that they were not ritually pure. They had failed to wash their hands before sitting down to eat. Judaism, like all other world religions, uses the observance of external rituals to testify to the depth of one’s internally held faith. What we wear or eat, the gestures we use to pray or to sing a religious chorus –are all outward signs of our belonging to a faith-group. The religion of the Pharisees at that time – and perhaps of our modern-day Pharisees too – crystalized around such external signs of one’s religious profession.
These rituals have their good side. We are ritual creatures at heart. We mark the passing of the seasons by enjoying certain activities. Our lives are often patterned around habit, custom and daily routine. Religious rituals enable us to express outwardly the faith which we hold inwardly. They aid us in discipline, helping us to reflect on our faith and to shape our thoughts around our obligations and loyalties.
But unfortunately, a strong emphasis on these rituals is bound to lead to problems. Jesus turns his critical eye on such problems in his discussion with the Pharisees. He criticizes the prevalent religion of the day for having put ritual in the place of compassion. It is an easy mistake to fall into. It is so much simpler to require external and visible marks of one’s disciples than it is to require that they should have pure hearts. Such outward marks make it possible for those in authority to decide on who is for them and who is against them. They enable us to draw a boundary around our particular culture or faith and identify who is ‘in’ and who is ‘out’.
At first glance, Jesus’ remarks are irritating and provocative: “Hear me, all of you, and understand: there is nothing outside a man which by going into him can defile him; but the things which come out of a man are what defile him.” (Mark 7:14-15) In these few words, he throws a spotlight on everything which lies under the surface of our lives; that which is unseen, unacknowledged and even unconscious. He refuses to allow us to draw superficial comfort from a well-ordered and prescribed religion, in which conformity to external rules is the only thing that matters. He turns his searching glance on our motives and our innermost thoughts.
In his criticism of the Pharisees, Jesus is making a vital point. Giving our external assent to external rules or well-turned sentiments is not enough to deliver us from the evil which threatens our very existence. As Thomas Traherne, the seventeenth century Anglican mystic remarked, “Nothing is so easy as to yield one’s assent to glorious principles.” The cross is the example par excellence of Jesus’ refusal to confine religious practice to outward signs of purity and conformity. The cross was a scandal, the ultimate act of ritual defilement. Through the cross Jesus exposes our religious observations for the shallow things which they often are. He takes upon himself the task of opening the way to our very hearts, so that we can worship him not in form only, but in spirit and in truth.
The Revd. Nigel Massey.
Quinzième dimanche après la Pentecôte
1er septembre 2024 Cantique des Cantiques 2,8-13 Jacques 1,17-27 Marc 7:1-23
Avez-vous déjà dû vous habiller d’une certaine manière pour vous sentir à votre place ? Ou même pour prouver que vous êtes bien celui que vous prétendez être ? Je dois parfois porter un col clérical à cette fin, et les gens s’imaginent toujours des choses lorsqu’ils le voient. Lorsque je travaillais comme aumônier missionnaire dans un hôpital en Afrique, le pasteur du village de lépreux où se trouvait l’hôpital a prêché un jour un sermon exigeant que les habitantes portent un soutien-gorge à l’église. La congrégation de cette église était un ensemble assez hétéroclite de personnes allant des médecins et du personnel médical de l’hôpital aux membres du village de lépreux et des villages environnants. Ces derniers étaient très pauvres et s’habillaient en vêtements africains traditionnels. Les seuls soutiens-gorge que j’avais vus en vente au Nigeria se trouvaient sur le marché local, près des étals de viande et de fruits et légumes. Ils étaient principalement de nylon noir et rouge, ce qui est sans doute très inconfortable à porter dans le climat chaud de l’Afrique. Laissant de côté pour un moment le mauvais goût du sermon du pasteur, son principal argument semblait être que le fait de ne pas porter de soutien-gorge était un signe certain que l’on n’avait pas renoncé aux religions tribales traditionnelles. “Christians, nous a-t-il dit plein de conviction, must wear a bra to church services if they want to worship the Lord. Je suppose qu’il ne parlait que des femmes ! C’était une étrange juxtaposition : les pauvres lépreux aux doigts usés n’étaient autorisés à entrer dans l’église que s’ils portaient un vêtement choisi arbitrairement.
Cette histoire résonne étrangement avec notre lecture de l’Évangile de Marc. Les pharisiens s’opposent aux disciples de Jésus au motif qu’ils ne sont pas rituellement purs. Ils n’ont pas lavé leurs mains avant de se mettre à table. Le judaïsme, comme toutes les autres religions du monde, a des observances rituelles extérieures qui doivent témoigner de la profondeur de la foi intérieure. Ce que nous portons ou mangeons, les gestes que nous faisons pour prier ou chanter un cantique sont autant de signes extérieurs de notre appartenance à un groupe de fidèles. La profession de foi religieuse des pharisiens de l’époque – et peut-être aussi celle des pharisiens d’aujourd’hui – se cristallise autour de tels signes extérieurs.
Ces rituels ont leurs bons côtés. Nous sommes, à cœur, des créatures rituelles. Nous marquons le passage des saisons en pratiquant certaines activités. Notre vie est souvent rythmée par les habitudes, les coutumes et des routines quotidiennes. Les rituels religieux nous permettent d’exprimer extérieurement la foi que nous portons intérieurement. Ils nous aident à nous discipliner, à réfléchir à notre foi et à former notre esprit grâce à nos obligations et nos allégeances.
Mais malheureusement, une forte insistance sur ces rituels ne peut que conduire à des problèmes. Jésus porte un regard critique sur ces problèmes justement lors de sa discussion avec les pharisiens. Il reproche à la religion dominante de l’époque d’avoir mis le rituel à la place de la compassion. C’est une erreur dans laquelle il est facile de tomber. Il est tellement plus simple d’exiger des marques extérieures et visibles de ses disciples que d’exiger qu’ils aient un cœur pur. Ces marques extérieures permettent à ceux qui détiennent l’autorité de décider qui est dans leur camp et qui ne l’est pas. Elles nous permettent de dresser une palissade autour de notre culture ou de notre foi et d’identifier qui est “dedans” et qui est “dehors”.
À première vue, les remarques de Jésus sont irritantes et provocantes : ” « Écoutez-moi, vous tous, et comprenez bien : Il n’y a rien de ce qui est extérieur à une personne qui puisse la rendre impure en entrant en elle. Mais ce qui sort d’une personne, voilà ce qui la rend impure.»”. (Marc 7,14-15) Par ces quelques mots, il met en lumière tout ce que nous voudrions cacher dans nos vies, ce qui est invisible, inavoué, voire inconscient. Il refuse que nous tirions un réconfort superficiel d’une religion bien ordonnée et prescrite, dans laquelle la conformité à des règles extérieures est la seule chose qui compte. Il tourne son regard scrutateur vers nos motivations et nos pensées les plus intimes.
Dans sa critique des pharisiens, Jésus soulève un point essentiel. Donner notre assentiment extérieur à des règles extérieures ou à des sentiments bien comme il faut ne suffit pas à nous délivrer du mal qui nous menace. Comme le remarquait Thomas Traherne, mystique anglican du XVIIe siècle, “rien n’est plus facile que de donner son assentiment à de grands principes”. La croix est l’exemple par excellence du refus de Jésus de limiter la pratique religieuse à des signes extérieurs de pureté et de conformité. La croix était un scandale, l’acte ultime de souillure rituelle. Par la croix, Jésus nous révèle que nos observances religieuses sont bien souvent des choses superficielles. Il se charge de la tâche d’ouvrir la voie à nos cœurs, afin que nous puissions l’adorer non seulement de manière formelle, mais en esprit et en vérité.
NJM