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Christ the King
November 23, 2025
Jeremiah 23 :1-6   Colossians 1 :11-20   Luke 23 :33-43

Having spent the majority of my life as a British ‘subject’ of her majesty Queen Elizabeth II, it felt very strange to sing God save the King for the first time, and to see His Majesty’s name on my English tax forms. There was no change in the British system of a constitutional monarchy; but the shift in gender made me think twice about the system. In the UK, the king is more of a figurehead than a political force; though the social implications of a monarchy are still palpable in British society. During the No Kings demonstrations here in the United States, I reflected on the fact that the President of the United States (especially the incumbent of that office) has far, far more power over the country than the British monarch does over the UK. I stealthily wondered if the United States would be better off if we hadn’t had a revolution! 

We tend to assume that the concept of Kingship is universal; the king has unilateral and unchecked power to do as they wish to people under their authority.  But history shows us that there is no one single way in which kingship has been conceived or exercised. That was true for the ancient world, for the classical world, during the Medieval period and in modern history too. This was certainly the case in the time of Jesus. The Hebrew scriptures are very ambiguous about the desirability of having a king ruling over Israel or Judah. Sometimes they are very hostile to the idea, and sometimes they refer to it with a sort of hope or longing. Eventually this ambiguity led to the emergence of the Messianic hope; that one day a king would emerge who would combine political and religious power together, rule justly and free Judah from the yoke of the Roman Caesar. 

Given all this ambiguity, why does Jesus even use the word ‘kingship’ to describe himself and his ministry? Why does he talk about the Kingdom of God? Why does he tell Pilate that ‘my kingdom is not of this world’? What sort of King is this whose power is recognized in the last words of a criminal crucified alongside him? What sort of powerless king is this whose dying words grant forgiveness to that criminal and offer him a place in his kingdom? How on earth did this repentant criminal see beyond the sheer horror of a man being tortured to death and in that moment, understand that this very person was the ruler of the Kingdom of God?

His dying request to Jesus stands in sharp contrast to the remarks of the others who are present on the scene. It seems as if Luke has arranged these people in a specific order. First are the religious authorities, standing in judgment at a distance from the cross. Jesus is nothing like the Messianic King that their training and their ideologies had led them to expect. Next come the soldiers who actually crucified him. This troublesome Jew was nothing like their Ceasar in Rome to whom they owed their allegiance and to whose statue they were sometimes obliged to offer incense to prove their loyalty. The final act of derision comes from a man crucified right alongside Jesus. His was concerned only for himself. He wanted this so-called King Jesus to save him by getting him down from the cross. The Jewish religious authorities, the Roman soldiers and the unrepentant criminal are blinded by their own expectations of what a King is supposed to be like. Their taunts address Jesus with titles that they think add to the ridicule: Messiah of God! Chosen one! King of the Jews! The repentant criminal is the only one who can see the truth: that these titles are in fact correct ways to address Jesus. The rest of them are unable to see that Jesus’ identity as King is inextricably linked to his crucifixion. The salvation and forgiveness he offers and the mercy he shows to the repentant criminal all flow through the cross – not apart from it. 

Luke’s crucifixion story shows us just how wide that offer of salvation is. Whatever evil we have done, whatever crime we have committed, whatever makes us feel most ashamed or unworthy of acceptance comes within the circle of Jesus’ forgiveness and mercy. Jesus forgives even those carrying out the crucifixion and those shouting their derisive taunts. ‘Father, forgive them’ is one of the last prayers he offers in his earthly ministry. He ignores the calls to save himself because it is through the cross that he comes into his kingdom. 

So, what about us? How do we know that we are subjects or citizens of the place where Jesus is King? The answer must be, when we act like him. When we forgive, and when we show mercy. When someone forgives a friend or family member, mercy is present. When we respond to another’s weakness, failure, or misstep with understanding rather than retaliation, we exercise mercy. Even the most powerless among us can offer profound mercy towards others, whether that be emotional, relational or spiritual. No wonder the religious authorities and the civil powers of the time couldn’t recognize Jesus as a king. The religious authorities were judgmental and exclusionary. The civil authorities exercised brute power. Jesus himself said, ‘Blessed are the merciful’. This is not the hierarchy of an earthly kingdom. It is all about the indwelling of compassion. ‘Today,’ he says. You will be with me in paradise.   NJM+

CHRIST ROI    23 novembre 2025     Jérémie 23 :1-6 Colossiens 1 :11-20 Luc 23 :33-43

Ayant passé la majeure partie de ma vie en tant que « sujet » britannique de Sa Majesté la reine Elizabeth II, cela m’a paru très étrange de chanter pour la première fois « God save the King » (Dieu sauve le roi) et de voir le nom d’un roi sur mes papiers des impôts anglais ! Le système de la monarchie constitutionnelle britannique n’a pas changé, mais ce changement de sexe m’y a fait réfléchir à deux fois. Au Royaume-Uni, le roi est davantage une figure emblématique qu’une force politique, même si les implications sociales de la monarchie sont encore palpables dans la société britannique. Pendant les manifestations « No Kings » ici aux États-Unis, j’ai réfléchi au fait que le président des États-Unis (en particulier le titulaire de cette fonction) a beaucoup plus de pouvoir sur le pays que le monarque britannique sur le Royaume-Uni. Je me suis discrètement demandé si les États-Unis ne seraient pas mieux lotis si nous n’avions pas fait la Révolution ! 

Nous avons tendance à supposer que le concept de royauté est universel ; le roi dispose d’un pouvoir unilatéral et illimité pour faire ce qu’il veut aux personnes sous son autorité. Mais l’histoire nous montre qu’il n’existe pas une manière unique de concevoir ou d’exercer la royauté. C’est bien vrai pour les civilisations anciennes, l’antiquité classique, la période médiévale ou encore l’histoire moderne. C’était certainement le cas à l’époque de Jésus. Les Écritures hébraïques sont très ambiguës quant à l’opportunité d’avoir un roi qui règne sur Israël ou Juda. Parfois, elles sont très hostiles à cette idée, et parfois elles y font référence avec une sorte d’espoir ou de nostalgie. Finalement, cette ambiguïté a conduit à l’émergence de l’espoir messianique : qu’un jour, un roi émergerait qui combinerait le pouvoir politique et religieux, régnerait avec justice et libérerait Juda du joug du César romain.

Compte tenu de toute cette ambiguïté, pourquoi Jésus utilise-t-il le mot de « royauté » pour se décrire lui-même et son ministère ? Pourquoi parle-t-il du Royaume de Dieu ? Pourquoi dit-il à Pilate que « mon royaume n’est pas de ce monde » ? Quel genre de roi voit son pouvoir reconnu dans les dernières paroles d’un criminel crucifié à ses côtés ? Quel genre de roi impuissant dans ses dernières paroles accorde le pardon à un criminel et lui offrent une place dans son royaume ? Comment ce criminel repentant a-t-il pu voir au-delà de l’horreur d’un homme torturé à mort et comprendre à ce moment-là que cette personne était le souverain du Royaume de Dieu ?

Sa dernière demande à Jésus contraste fortement avec les remarques des autres personnes présentes sur les lieux. Il semble que Luc ait disposé ces personnes dans un ordre précis. Tout d’abord, les autorités religieuses, qui jugent à distance de la croix. Jésus n’a rien à voir avec le roi messianique auquel leur formation et leurs idéologies les avaient préparés. Viennent ensuite les soldats qui l’ont crucifié. Ce Juif gênant n’avait rien à voir avec leur César à Rome, à qui ils devaient allégeance et à la statue duquel ils étaient parfois obligés d’offrir de l’encens pour prouver leur loyauté. Le dernier acte de dérision vient d’un homme crucifié juste à côté de Jésus. Il ne se souciait que de lui-même. Il voulait que ce soi-disant roi Jésus le sauve en le descendant de la croix. Les autorités religieuses juives, les soldats romains et le criminel impénitent sont aveuglés par leurs propres attentes quant à ce que doit être un roi. Leurs railleries s’adressent à Jésus avec des titres qui, selon eux, ajoutent au ridicule : Messie de Dieu ! Élu ! Roi des Juifs ! Le criminel repentant est le seul à voir la vérité : ces titres sont en fait la manière correcte de s’adresser à Jésus. Les autres sont incapables de voir que l’identité de Jésus en tant que roi est inextricablement liée à sa crucifixion. Le salut et le pardon qu’il offre, ainsi que la miséricorde dont il fait preuve envers le criminel repentant, découlent tous de la croix, et ne sont pas indépendants d’elle.

Le récit de la crucifixion de Luc nous montre à quel point cette offre de salut est généreuse. Quelles que soient les malices que nous avons commises, quels que soient les crimes que nous avons perpétrés, tout ce qui nous fait nous sentir honteux ou indignes d’être acceptés entre dans le giron du pardon et de la miséricorde de Jésus. Jésus pardonne même à ceux qui procèdent à la crucifixion et à ceux qui lui vocifèrent des moqueries. « Père, pardonne-leur » est l’une des dernières prières qu’il adresse dans son ministère terrestre. Il ignore les appels à se sauver lui-même, car c’est par la croix qu’il entre dans son royaume. 

Et nous, alors ? Comment savons-nous que nous sommes sujets ou citoyens du royaume dont Jésus est le roi ? La réponse doit bien être : lorsque nous agissons comme lui. Lorsque nous pardonnons et lorsque nous faisons preuve de miséricorde. Quand quelqu’un pardonne à un ami ou à un membre de sa famille, la miséricorde est à l’œuvre. Quand nous répondons à la faiblesse, à l’échec ou à la faute d’autrui avec compréhension plutôt qu’avec un esprit de revanche, nous faisons preuve de miséricorde. Même les plus démunis d’entre nous peuvent offrir une profonde miséricorde aux autres, que ce soit sur le plan émotionnel, relationnel ou spirituel. Il n’est pas étonnant que les autorités religieuses et les pouvoirs civils de l’époque n’aient pas pu reconnaître Jésus comme roi. Les autorités religieuses étaient catégoriques et exclusives dans leurs jugements. Les autorités civiles exerçaient un pouvoir brutal. Jésus lui-même a dit : « Heureux les miséricordieux ». Il ne s’agit pas de la hiérarchie d’un royaume terrestre. Il s’agit de la compassion qui habite en nous. « Aujourd’hui », dit-il, « tu seras avec moi au paradis ».

NJM+