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Pentecost XIII
August 18, 2024
I Kings 2:10-3:13   Ephesians 5:15-20   John 6:51-58

If you do not eat the flesh of the Son of Man and drink his blood, you will not have life within you.

For many Christians, one of the most difficult things about the pandemic a few years ago was the fact that it wasn’t possible to be physically present to receive communion. On the Priests’ listserv of the diocese, lots of messages were passed around asking how priests were getting around this difficulty. Some said that during the week, they took a little Ziplock bags with hosts in them and posted them to their communicants. Others encouraged their congregation to put a piece of bread and a glass of wine in front of the computer screen as they watched the service online. Others were fortunate enough to have a small group of people isolating in the church able to hold a communion service in memory of Christ’s death and resurrection even in the midst of one of the loneliest times we have known. It was both painful to look out over a virtually empty church in those days, and also heartening to know that many people were participating through the little eye of a camera. That’s why the verse at the top of this sermon is so trenchant. At a time when everybody was thinking about their bodies and their susceptibility to COVID-19, washing hands, changing clothes, wearing masks etc., most of us were cut off from the physicality of Holy Communion, the very thing that Jesus says gives life within us.  

Before trying to explain what Jesus might have meant by this, I want to tell you a little bit about the Swiss theologian and politician, Ulrich Zwingli (1484-1531). We sing a famous hymn of his: Notre barque est en danger. He was born a Roman Catholic, but later established the first protestant state outside Germany; in Zurich, Switzerland. The theology he developed when he became the political and religious governor of Zurich was characterized by one very simple thing. Just like many Christians, Jews and Muslims since his time, Zwingli was a literalist. The Medieval mind had interpreted everything according to allegories, fables, legends and fantasies. Zwingli rejected this approach. According to him, if the Old or the New Testament does not say something explicitly and literally, a Christian should not believe or practice it. The Bible contains no allegories. It cannot be read figuratively. It is a statute book. Its literal sense is to be adhered to absolutely and uncritically. Priests can therefore marry. Christians should not observe Lent. Zwingli did away with pictures, statues, relics, altars and church organs. His iconoclasm came to the notice of the Papal authorities, and he died in a battle with the Pope’s armies in 1531. There is a statue of him in Geneva, holding the bible in one hand and a sword in the other.

Zwingli particularly disliked any suggestion that the sacraments were in any way magical; in fact, he thought that the sacraments had no mystical effect whatsoever on those who practiced them. So, what did he make of the saying of Jesus with which I began the sermon? Did he think that because the Bible said so, we literally eat Christ’s flesh and drink his blood when we take communion? When Zwingli and Luther argued about this verse, Zwingli insisted that it was to be interpreted figuratively. Why did the famous literalist suddenly interpret Jesus’ words figuratively? He was so convinced that Jesus was more divine than human, that he insisted that Jesus meant that we should absorb him spiritually. This example shows us that we can interpret any passage of the Bible according to our own opinions, however literally we try to take the words of scripture. When we are reading the Bible, we must try to let it speak to us on its own terms and not on ours.

So, what are we to make of these words of Jesus?  Either we read them cannibalistically (too horrible to contemplate) or we just have to dismiss them as pure abstractions. But these are not our only two options. The Bible is not a literal statute Book, neither is it a fanciful collection of mystical reflections. We limit ourselves if we can think only in concrete or abstract terms. The bible is to be read in the light of the Holy Spirit, and not according to our own human systems. In John chapter 1, we read that “the word became flesh and dwelt among us”. The sharp line between the concrete and the abstract has been abolished. The two are united in an act of pure love.  

Only the angels are able to comprehend God on a purely spiritual level. We are lucky enough to be able to use every gift that God has given us to be able to access his love – including our bodies. We are called neither to reduce everything to abstractions, nor to see everything in purely physical terms. When we take communion, every part of our being is caught up in our relationship to God. We are no longer aware of who dwells in whom – do we dwell in God, or does God dwell in us? Perhaps only the vocabulary of food can come anywhere near the closeness that the God of Love wishes us to experience with Him. NJM  

Pentecôte XIII       18 août 2024         I Rois 2:10-3:13      Éphésiens 5:15-20      Jean 6:51-58

Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous.

Pour de nombreux chrétiens, une des choses qui a été la plus difficile pendant la récente pandémie était l’impossibilité de recevoir la communion physiquement. Sur la liste de diffusion des prêtres du diocèse, de nombreux messages ont circulé pour demander comment les prêtres faisaient face cette difficulté. Certains ont dit que pendant la semaine, ils prenaient des petits sacs en plastique contenant des hosties et les envoyaient à leurs communiants. D’autres ont encouragé leurs fidèles à placer un morceau de pain et un verre de vin devant l’écran de l’ordinateur pendant qu’ils suivaient le service en ligne. D’autres encore ont eu la chance qu’un petit groupe de personnes confinées dans l’église puisse organiser un service de communion en mémoire de la mort et de la résurrection du Christ, même en l’une des périodes les plus solitaires que nous ayons connues. Il était à la fois douloureux de regarder une église pratiquement vide, mais aussi réconfortant de savoir que de nombreuses personnes participaient à travers le petit œil de la caméra. C’est pourquoi le verset au début de ce sermon est si pertinent. Au moment où tout le monde pensait à son corps et s’inquiétait d’attraper le COVID-19, se lavait les mains, changeait de vêtements, portait des masques, etc., la plupart d’entre nous étaient coupés physiquement de la Sainte Communion, la chose même dont Jésus dit qu’elle nous donne la vie.

Avant d’essayer d’expliquer ce que Jésus a pu vouloir dire par là, je voudrais vous parler un peu du théologien et homme politique suisse Ulrich Zwingli (1484-1531). Nous chantons un de ses célèbres hymnes : « Notre barque est en danger ». Catholique de naissance, il a fondé le premier État protestant en dehors de l’Allemagne, à Zurich, en Suisse. La théologie qu’il a développée lorsqu’il est devenu le gouverneur politique et religieux de Zurich se caractérisait par une chose très simple. Comme beaucoup de chrétiens, de juifs et de musulmans depuis son époque, Zwingli était littéraliste. L’esprit médiéval avait tout interprété selon des allégories, des fables, des légendes et des fantaisies. Zwingli rejetait cette approche. Selon lui, si l’Ancien ou le Nouveau Testament ne dit pas quelque chose de manière explicite et littérale, un chrétien ne doit pas le croire ou le pratiquer. La Bible ne contient pas d’allégories. Elle ne peut pas être lue au sens figuré. Il s’agit d’un livre de lois. Son sens littéral doit être respecté absolument et sans critique. Les prêtres peuvent donc se marier. Les chrétiens ne doivent pas observer le Carême. Zwingli supprima les images, les statues, les reliques, les autels et les orgues dans les églises. Son iconoclasme arriva aux oreilles du Saint-Siège et il mourut dans une bataille contre les armées du Pape en 1531. Une statue le représente à Genève, tenant la Bible d’une main et une épée de l’autre.

Zwingli n’aimait pas du tout que l’on suggère que les sacrements étaient en quelque sorte magiques; en fait, il pensait que les sacrements n’avaient aucun effet mystique sur ceux qui les pratiquaient. Que pensait-il donc de la parole de Jésus par laquelle j’ai commencé mon sermon ? Pensait-il que, parce que la Bible le dit, nous mangeons littéralement la chair du Christ et buvons son sang lorsque nous communions ? Lorsque Zwingli et Luther se sont disputés au sujet de ce verset, Zwingli a insisté sur le fait qu’il devait être interprété au sens figuré. Pourquoi le célèbre littéraliste a-t-il soudain interprété les paroles de Jésus au sens figuré ? Il était tellement convaincu que Jésus était plus divin qu’humain qu’il était persuadé que Jésus voulait dire que nous devions l’absorber spirituellement. Cet exemple nous montre que nous pouvons interpréter n’importe quel passage de la Bible selon nos propres opinions, même si nous essayons de prendre les mots de l’Écriture au pied de la lettre. Lorsque nous lisons la Bible, nous devons essayer de la laisser nous parler selon ses propres termes et non selon les nôtres.

Alors, que devons-nous faire de ces paroles de Jésus ?  Soit nous y voyons un manifeste cannibale (ce qui est fort peu ragoutant !), soit nous les rejetons comme de pures abstractions. Mais ce ne sont pas les seules options qui s’offrent à nous. La Bible n’est pas le code civil, ni un recueil fantaisiste de réflexions mystiques. Nous nous limitons si nous ne pensons qu’en termes concrets ou abstraits. La Bible doit être lue à la lumière de l’Esprit Saint, et non selon nos propres systèmes humains. Dans le chapitre 1 de Jean, nous lisons que ” La Parole est devenue un homme et il a habité parmi nous”. La ligne de démarcation entre le concret et l’abstrait a été abolie. Les deux sont unis dans un acte de pur amour.

Seuls les anges sont capables de comprendre Dieu à un niveau purement spirituel. Nous avons la chance de pouvoir utiliser tous les dons que Dieu nous a donnés pour accéder à son amour, y compris notre corps. Nous ne sommes pas appelés à tout réduire à des abstractions, ni à tout voir en termes purement physiques. Lorsque nous communions, chaque partie de notre être est prend part à notre relation avec Dieu. Nous ne savons plus qui habite en qui – habitons-nous en Dieu ou Dieu habite-t-il en nous ? Peut-être que seul le vocabulaire de la nourriture peut parvenir à dire l’intimité que le Dieu d’Amour souhaite que nous partagions avec lui.

NJM