Eighteenth Sunday after Pentecost
October 13, 2019
Jeremiah 29:1, 4 –7 II Timothy 2:8-15 Luke 17:11-19

In 597 BC, a calamity befell the southern Jewish state of Judah. About one hundred and thirty years before, the Assyrians conquered the northern state of Israel and dispersed its people forever. In 597 BC, the Babylonian king besieged and destroyed the city of Jerusalem and took its king and its leading citizens into exile in Babylon. The prophet Jeremiah was the greatest prophet and theologian active at this time. In his prophecies and lamentations, he speaks movingly of this great tragedy. Jeremiah did not join the Jewish exiles in Babylon. He was left behind in Jerusalem, but wrote a letter to them to comfort them. The contents of that letter formed today’s reading. “Build houses and live in them. Plant gardens and eat of their fruit.” Being something of an amateur gardener, this instruction to the exiles to plant gardens in Babylon intrigued me. It isn’t easy making a garden in a country or a climate that you don’t know very well. I can’t tell you how many plants I’ve managed to kill in my roof garden in New York City. A gardener knows that you can’t make a sun-loving plant bloom in the shade. If I want a good garden, I have not only to know what my plants are, but also the place in the garden where they will grow best. It’s a bit like being a pastor!

When some preachers preach on this passage, they urge their hearers to ‘bloom where you are planted’. Sometimes, just like the Babylonian exiles, we have no choice about where we end up. Every one of us has to pass through experiences that threaten to overwhelm us. We are exiles in a strange country. We are obliged to face up to political, economic, social, or personal problems that are not our fault. Just like the Babylonians, we simply have to make the most of a bad lot – we are forced to ‘bloom where we are planted’.

If God is the gardener in this story, why did he transplant the Jews in a strange land? And how were the Jewish exiles in Babylon supposed flourish in a land that wasn’t their own? It is clear that initially they reacted in the same way as we would react in similar circumstances. Firstly, there were the false optimists. They tried to convince themselves that the situation was purely temporary. They thought that the exile was only going to last for two years at the most. After two years, they told themselves, they would be back home in Jerusalem and the whole episode would seem like a bad dream. Their optimism was misplaced; the exile would last for over sixty years. Secondly, there were those who reacted with fury. They wanted to find someone to blame for what had happened. It is important to remember that not all the Jews were taken into exile. The Babylonians took away only those Jews who fell into two categories: those who were considered politically dangerous (like the king and his court) and those who were useful to the Babylonian empire (like the craftsmen and technicians). The poor were left behind. They thought that the Babylonian invasion had been precipitated by the arrogant and irresponsible rich – who therefore deserved to be taken prisoner for their arrogance and irresponsibility.

Jeremiah refused to fall into the trap of false optimism or impotent rage. In his letter he doesn’t tell the exiles to rise up in revolt and overthrow their captors. He doesn’t tell them to simply resign themselves to the situation and sit down and wait for something better to happen. He does not want them to spend their whole time complaining or to fall into a horrible depression. He tells them to build houses; to marry and to plant gardens. He insists that they can still be a blessing to those around them. They were told to pray for Babylon and its prosperity. And this is the heart of Jeremiah’s optimistic message.

Through the Babylonian exile, the Jews learned that theirs was not a tribal God. God was as present in Babylon as he was in Jerusalem. It is a lesson we still need to learn today. We call out “God bless America!” and forget to say “God bless everyone.” We pray for ourselves, but seldom pray for our enemies. If the exiled and suffering Jewish people were encouraged to pray for prosperity of those who had defeated them, how can we learn to pray for our enemies in our turn?

But I don’t want to end on that note, because Jeremiah did not end there either. He reassures both the exiles and those who had stayed behind: “I know the plans I have for you, says The Lord. Plans for your welfare, and not for harm; to give you a future with hope.” Whatever you are facing, God says the same thing to you. If God has planted you here, the Great Gardener will surely know how to make you bloom.

NJM

 

Dix-huitième dimanche après la Pentecôte                                              le 13 octobre 2019

En 597 avant JC, une calamité s’est abattue sur l’État juif du sud, la Judée. Environ 130 ans auparavant, les Assyriens avaient conquis l’État d’Israël situé dans le nord et avaient disséminé son peuple pour toujours. En 597 avant JC, le roi babylonien assiège et détruit la ville de Jérusalem et exile son roi et ses principaux citoyens vers Babylone. Le prophète Jérémie était le plus grand prophète et théologien actif à cette époque. Dans ses prophéties et ses lamentations, il parle avec émotion de cette grande tragédie. Jérémie n’a pas rejoint les exilés juifs à Babylone. Il est resté à Jérusalem, mais il leur a écrit une lettre pour les réconforter. Le contenu de cette lettre a formé la lecture d’aujourd’hui. « Construisez des maisons et habitez-les, plantez des jardins et mangez-en les fruits ! » En tant que jardinier amateur, cette instruction aux exilés de planter des jardins à Babylone m’a intrigué. Il n’est pas facile de créer un jardin dans un pays ou un climat que vous ne connaissez pas très bien. Je ne peux pas vous dire le nombre de plantes que j’ai réussi à tuer dans mon jardin new-yorkais sur le toit. Un jardinier sait qu’il est impossible de faire fleurir à l’ombre une plante qui aime le soleil. Si je veux un bon jardin, je dois non seulement savoir quelles sont mes plantes, mais aussi l’endroit dans le jardin où elles pousseront le mieux. C’est un peu comme être Pasteur !

Lorsque certains prédicateurs prêchent sur ce passage, ils exhortent leurs auditeurs à « fleurir là où vous êtes plantés ». Parfois, à l’instar des exilés babyloniens, nous n’avons pas le choix quant à notre destination. Chacun de nous doit vivre des expériences qui menacent de nous submerger. Nous sommes des exilés dans un pays étranger. Nous sommes obligés de faire face à des problèmes politiques, économiques, sociaux ou personnels qui ne sont pas de notre faute. Tout comme les Babyloniens, nous devons simplement tirer le meilleur parti d’un mauvais sort : nous sommes obligés de « fleurir là où nous sommes plantés ».

Si Dieu est le jardinier dans cette histoire, pourquoi a-t-il transplanté les Juifs dans un pays étranger ? Et comment les exilés juifs à Babylone étaient-ils supposés s’épanouir dans un pays qui n’était pas le leur ? Il est clair qu’au début, ils ont réagi de la même manière que nous le ferions dans des circonstances similaires. Premièrement, il y avait les faux optimistes. Ils ont essayé de se convaincre que la situation était purement temporaire. Ils pensaient que l’exil ne durerait que deux ans au maximum. Ils se disaient que deux ans plus tard, ils seraient de retour chez eux à Jérusalem et que toute cette histoire serait un mauvais rêve. Leur optimisme était mal placé ; l’exil durera plus de soixante ans. Deuxièmement, il y avait ceux qui ont réagi avec fureur. Ils voulaient trouver quelqu’un à blâmer pour ce qu’il s’était passé. Il est important de se rappeler que tous les Juifs n’ont pas été exilés. Les Babyloniens n’ont exilé que les Juifs appartenant à deux catégories : ceux considérés comme politiquement dangereux (comme le roi et sa cour), et ceux utiles à l’empire babylonien (tels que les artisans et les techniciens). Les pauvres ont été laissés sur place. Ils pensaient que l’invasion babylonienne avait été précipitée par des riches arrogants et irresponsables – qui méritaient donc d’être faits prisonniers pour leur arrogance et leur irresponsabilité.

Jérémie a refusé de tomber dans le piège du faux optimisme ou de la rage impuissante. Dans sa lettre, il ne dit pas aux exilés de se révolter et de renverser leurs ravisseurs. Il ne leur dit pas de simplement se résigner à la situation et de s’asseoir et d’attendre que quelque chose de mieux se produise. Il ne veut pas qu’ils passent tout leur temps à se plaindre ou à sombrer dans une horrible dépression. Il leur dit de construire des maisons ; de se marier et de planter des jardins. Il insiste sur le fait qu’ils peuvent toujours être une bénédiction pour ceux qui les entourent. On Il leur a été dit de prier pour Babylone et sa prospérité. Et c’est le cœur du message optimiste de Jérémie.

À travers l’exil babylonien, les Juifs ont appris que leur Dieu n’était pas un Dieu tribal. Dieu était aussi présent à Babylone qu’à Jérusalem. C’est une leçon qu’il nous reste à apprendre aujourd’hui. Nous exclamons « God bless america ! », et nous oublions de dire « God bless everyone ! » Nous prions pour nous-mêmes, mais rarement pour nos ennemis. Si le peuple juif exilé et souffrant était encouragé à prier pour la prospérité de ceux qui l’avaient vaincu, comment pourrions-nous apprendre à prier pour nos ennemis à notre tour ?

Mais je ne veux pas terminer sur cette note, parce que Jérémie ne s’est pas arrêté là non plus. Il rassure à la fois les exilés et ceux qui sont restés : « je connais les projets que je forme pour vous, déclare l’Eternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance. » Quoi que vous fassiez, Dieu vous dit la même chose. Si Dieu vous a plantés ici, le Grand Jardinier saura sûrement vous faire fleurir.

NJM Ver. Fr. FS