Thirteenth Sunday after Pentecost
8th September 2019
Jeremiah 18:1-11 Philemon 1-21 Luke 14:25-33
There was a curious piece of publicity being shown on the television which was intended to advertise an investment or an insurance company – I forget precisely which. It showed two people at a table sitting across from each other. An older woman dispensed advice to a younger woman, who appeared to be a younger version of herself. She spoke of the direction her life would take; counseling her on decisions concerning investments and the complexities of her emotional life. The advertisement concluded with the words: “Wouldn’t it be nice to speak to an older, wiser version of yourself?”
Now, on one level, such a thing would be a dream come true. We would all love someone to tell us what to do. It would be even better if that someone was a more perfect and informed version of ourselves. It would be a wonderful thing if we could take a shortcut around all the pain which comes from learning from our mistakes. I know many people who have attempted to something very like this through consulting a clairvoyant or a tarot card reader. Clairvoyants are sometimes able to tell us things which prove to be uncannily accurate, revealing facets of our characters of which we might have been hitherto unaware. They appeal to an authority which they believe to be rightly theirs by virtue of their ability miraculously to see into the future. But I feel that one thing that clairvoyants cannot do is bestow upon us a certain beauty which consists in the wisdom born from personal experience.
It is not just clairvoyants who peddle advice of a fatalistic or dictatorial nature. The Church has a share of that market too. We are very familiar with people in authority in the church who want to lay down the law about what we should or we should not do. “If you obey these laws,” they say, “You will be happy. If not, you will come to regret it. I know because I have the authority to say so.” People in authority in the Church are also sometimes liable to deprive us of the chance of developing an inner beauty and strength which comes from learning from our own mistakes.
Now, if we were to make a list of all the people in the New Testament whom we thought likely to appeal to their absolute authority as a disciple or apostle, I assume that Paul would be at the top of most of our lists. In many ways we would be right to put him there. He starts nearly all of his letters with the words “I Paul, an Apostle of Jesus Christ by the will of God.” He does so most of all in those letters which deal with weighty matters of Church administration or doctrine, in which an appeal to this sort of ultimate authority is perhaps understandable. But the Letter to Philemon which we heard read today is an exception. In his letter he is trying to give a piece of personal advice to another Christian concerning the matter of Philemon’s escaped slave who had ended up in the household of Paul. He could very easily have appealed to his authority as an apostle and laid down a course of action for Philemon and told him exactly what his duty was. But he prefers to treat Philemon as a responsible human being on whose love he can rely.
It is very easy in giving advice to people to lay down the law and to make them feel as if they have no minds of their own. This is especially true when people are passing though difficulties in their lives, and they lack confidence in their ability to make up their own minds. But Paul’s letter to Philemon teaches us that the starting point for helping others is to treat them as real people who can be trusted. The process of coming to a decision on a course of action is often just as important as the decision itself. We must trust each other with that responsibility, and not reproach ourselves for failing to tell them exactly what to do if things happen to turn out badly.
Let us return for a moment to the advertisement I referred to earlier. The world is loud with advice. We are bombarded with it constantly, about our spiritual, physical and mental health, on the best products to buy, on the best methods of crafting our own particular ‘lifestyle’. If we want to hear the voice of a wiser version of ourselves, we have to do two things. Firstly, we must attempt to shut out the constant noise of advice with which we are bombarded every day. We must not be afraid of waiting in silence to hear the still, small voice that is already speaking within us. Secondly, I think that it is important to seek the help of a friend or of someone we trust. That person can sometimes encourage us to think more clearly and help us to build on our strengths and recognize our weaknesses. Our path to wisdom and maturity cannot be dictated by others. It is our own responsibility and has as its aim a perfect love which is able to cast out all fear.
NJM
Le treizième Dimanche après la pentecôte le 8 septembre 2019
Il y avait une curieuse publicité à la télévision qui visait à faire la promotion d’une compagnie d’assurance ou d’investissement – j’oublie précisément laquelle. Elle commençait avec deux personnes assises face à face autour d’une table. Une femme âgée offrait ses conseils à une femme qui semblait être une version plus jeune d’elle-même. Elle parlait de la direction que prendrait sa vie, la conseillant sur les décisions concernant ses investissements et les complexités de sa vie émotionnelle. La publicité se terminait par les mots suivants : « N’aimeriez-vous pas discuter avec une version plus âgée et plus sage de vous-mêmes ? »
D’un côté, cela serait un rêve devenu réalité. Nous aimerions tous que quelqu’un nous dise quoi faire. Ce serait encore mieux si cette personne était une version meilleure et mieux informée de nous-mêmes. Ce serait une chose merveilleuse si nous pouvions prendre un raccourci contournant toute la douleur résultant de l’apprentissage de nos erreurs. Je connais beaucoup de gens qui ont tenté quelque chose de très similaire en consultant un voyant ou en se faisant lire le tarot. Les clairvoyants sont parfois capables de nous dire des choses qui se révèlent étrangement exactes, révélant des facettes de nos caractères dont nous n’aurions peut-être pas été conscients jusqu’à présent. Ils font appel à une autorité qui, à leur avis, leur appartient à juste titre en raison de leur capacité à envisager le futur par miracle. Mais j’estime qu’une chose que les clairvoyants ne peuvent pas faire, c’est de nous offrir la certaine beauté que confère la sagesse née de l’expérience personnelle.
Ce ne sont pas seulement les clairvoyants qui colportent des conseils de nature fataliste ou dictatoriale. L’Église a également une part de ce marché. Nous connaissons très bien les personnes de pouvoir dans l’église qui veulent légiférer sur ce que nous devrions ou ne devrions pas faire. « Si vous obéissez à ces lois », ils disent : « Vous serez heureux. Sinon, vous allez le regretter. Je le sais parce que j’ai l’autorité de le dire. » Les personnes de pouvoir dans l’Église risquent aussi parfois de nous priver de la chance de développer une beauté intérieure et une force résultant de l’apprentissage de nos propres erreurs.
Maintenant, si nous devions faire une liste de toutes les personnes du Nouveau Testament que nous pensions susceptibles de faire appel à leur autorité absolue en tant que disciple ou apôtre, je suppose que Paul serait au sommet de la plupart de celles-ci. À bien des égards, nous aurions raison de le placer là. Il commence presque tous ses Épitres par les mots « De la part de Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu ». Il le fait surtout dans ses Épitres qui traitent de questions importantes relatives à l’administration ou à la doctrine de l’Église, Épitres dans lesquels un appel lancé à ce genre d’autorité ultime est peut-être compréhensible. Mais l’Épitre à Philémon que nous avons entendu aujourd’hui est une exception. Dans celui-ci, il tente de donner un conseil personnel à un autre chrétien. Ce conseil concerne l’esclave échappé de Philémon qui s’était retrouvé dans la maison de Paul. Il aurait très facilement pu faire appel à son autorité d’apôtre et décider de la marche à suivre pour Philémon et lui dire exactement quel était son devoir. Mais il préfère traiter Philémon en tant qu’être humain responsable, dont il peut compter sur l’amour.
Il est très facile de conseiller les gens, de légiférer, et de les faire se sentir comme s’ils n’avaient pas de capacité à penser. Cela est particulièrement vrai lorsque les gens traversent des difficultés dans leur vie et manquent de confiance en leur capacité à se faire leur propre idée. Mais l’Épitre de Paul à Philémon nous enseigne que le point de départ pour aider les autres est de les traiter comme de vraies personnes en qui on peut avoir confiance. Le processus permettant de prendre une décision et de définir un plan d’action est souvent tout aussi important que la décision elle-même. Nous devons nous faire mutuellement confiance avec cette responsabilité et ne pas nous reprocher de ne pas leur avoir dit exactement quoi faire si les choses tournaient mal.
Revenons un instant à la publicité dont j’ai parlé plus tôt. Le monde est bruyant, plein de conseils. Nous en sommes constamment bombardés, au sujet de notre santé spirituelle, physique et mentale, des meilleurs produits à acheter, des meilleures méthodes pour élaborer notre propre « mode de vie ». Si nous voulons entendre la voix d’une version plus sage de nous-mêmes, nous devons faire deux choses. Premièrement, nous devons tenter d’éviter le bruit constant des conseils avec lesquels nous sommes bombardés tous les jours. Nous ne devons pas avoir peur d’attendre en silence de pouvoir entendre la petite voix calme qui parle déjà en nous. Deuxièmement, je pense qu’il est important de demander l’aide d’un ami ou d’une personne de confiance. Cette personne peut parfois nous encourager à penser plus clairement et à nous aider à renforcer nos forces et à reconnaître nos faiblesses. Notre voie vers la sagesse et la maturité ne peut pas être dictée par les autres. C’est notre propre responsabilité, et elle a pour but un amour parfait capable de chasser toute peur.
NJM Ver. Fr. FS