Pentecost X
August 18, 2019
Isaiah 5:1-7 Hebrews 11:29 – 12:2 Luke 12:49-56
As we studied the gospels of the New Testament this last spring, we discovered that the four gospels are not really ‘biographies’ of Jesus. Unlike most modern biographies of famous people, they don’t explore Jesus’ psychological development or the key moments of his life that shaped his mission. The gospels are more like stories about what he did, or passages of his teaching collected together by Matthew, Mark, Luke and John. Jesus shows emotion only very rarely: weeping at his friend Lazarus’ tomb or driving out the money changers in the temple for instance. He seems to move through his life at a stately and calm pace: facing his challenges with an equanimity that ultimately leads him to forgive even those who are nailing him to a cross.
Given this general impression, our passage from Luke comes as a bit of a surprise. Jesus sounds distressed. “How great is my distress until this is accomplished!” The fire that he speaks about has to be kindled in order for his mission to be accomplished, and when it is accomplished it is going to bring division on the earth. What has happened to the Jesus we thought we knew? Isn’t he supposed to be gentle, mild-mannered, even-tempered, compassionate, courteous and lovable? Perhaps he was a bit intense at times: but intense in a nice way. This passage of hard sayings disturbs our pious impressions of what Jesus was like; and even worse, it disturbs our impressions of what our churches or communities should look like if we are to model ourselves on him. “I came to cast a fire on earth, and would that it were already kindled! I have a baptism to be baptized with, and how great is my distress until it is accomplished! Do you think that I have come to give peace on earth? No, I tell you, but rather division!”
But what is this fire? We probably think that it must be something to do with judgement, because that is how Christians have interpreted it. My great-grandmother used to say, “You be careful! Last time God destroyed the earth it was with water, but next time it will be with fire!” But Jesus never tells us what this fire is. It is true that the Bible often refers to the purifying power of fire; a fire that destroys the world’s illusions and leaves only the truth of God remaining. In this sense, fire is indeed a sort of judgment.
But fire has another purpose and meaning in the Bible too: it brings light into darkness. As we hear at Christmas time, the fire is burning in the world in the person of Jesus, and the darkness can’t put it out. The fire that Jesus brings will enable us to see things for what they really are. No wonder that such a revealing fire causes division in the world! People are bound to react in anger when their selfish motives are exposed; when their exploitation of others is shown for what it is; when their disregard for the planet is shown up as thoughtlessness, greed and avarice; when their abuse of the stranger, the refugee and the exile is unmasked and shown to be selfish monopolization of resources that they themselves didn’t create.
Images of fire and a sword are very violent ones to use; but sometimes they are the closest images we can find to describe our life experience. Jesus says he is ‘bringing’ fire and sword to the earth, not wielding fire and sword against others. Some Christians have wanted to read the passage this way: they think it gives them the right to set out to burn and slaughter those whom they consider to be enemies of Jesus. But when we live as Jesus lived, the fire and the sword will be used against us. If you live as Jesus lived, you make it more likely than less likely that you will die as Jesus died. Jesus lived in a way that attracted the attention of violent and powerful men: that is why he is urging his followers to interpret the signs of the times. The more they teach and heal in the name of love and preach against the powers and authorities that wanted to control them, the more danger they put themselves in. These hard sayings are in Luke’s Gospel to remind us that if we live by love, we will be living in dangerous times.
The people who look after our national forests will tell you that fire is also a creative force. After a forest fire, dormant seeds will pop open and germinate in the ashy soil. Without fire, new life couldn’t burst open from the earth. Jesus urges us to stand in the fire that can burn, but will never destroy. The next time we feel ourselves burnt by the heat of our experience, when we think that the smoke around us is too thick to find our way, remember this strange fire that Jesus evokes in Luke’s gospel. The ashes that are left behind will be a starting point for new life. God is already kneeling beside you to encourage that growth. In the entrance of Holy Cross Monastery there is a plaque that reads: “Love must act, as light must shine, as fire must burn.” Fire, light and love: all three transform us into the likeness of Christ.
NJM
Dixième dimanche après la Pentecôte le 18 août 2019
Pendant que nous étudiions les évangiles du Nouveau Testament au printemps dernier, nous avons découvert que les quatre évangiles ne sont pas vraiment des ‘biographies’ de Jésus. Contrairement à la plupart des biographies modernes de personnages célèbres, ils n’explorent pas le développement psychologique de Jésus ni les moments clés de sa vie qui ont façonné sa mission. Les évangiles ressemblent plutôt à des histoires sur ce qu’il a fait ou à des passages de son enseignement assemblés par Matthieu, Marc, Luc et Jean. Jésus ne montre que très rarement des émotions : quand il pleure devant la tombe de son ami Lazare ou chasse les changeurs d’argent du temple, par exemple. Il semble traverser sa vie à une allure sobre et calme : affrontant ses défis avec une sérénité qui l’amène finalement à pardonner même ceux qui le clouent à la croix.
Compte tenu de cette impression générale, notre passage de Luc est un peu surprenant. Jésus a l’air angoissé. ‘Quelle angoisse pour moi jusqu’à ce qu’il soit accompli !’ Le feu dont il parle doit être allumé pour que sa mission soit accomplie et, lorsqu’elle sera accomplie, il apportera la division sur la terre. Qu’est-il arrivé au Jésus que nous pensions connaître ? N’est-il pas supposé être doux, modéré, tempéré, compatissant, courtois et adorable ? Peut-être qu’il était un peu vif parfois : mais vif d’une manière agréable. Ce passage avec ces paroles dures trouble nos impressions pieuses de ce à quoi Jésus ressemblait ; et pire encore, cela perturbe nos impressions de ce à quoi nos églises ou nos communautés devraient ressembler si nous voulons suivre son modèle. « Je suis venu jeter un feu sur la terre ; combien je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Il y a un baptême dont je dois être baptisé, et quelle angoisse pour moi jusqu’à ce qu’il soit accompli ! Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ? Non, vous dis-je, mais la division. »
Mais quel est ce feu ? Nous pensons probablement que cela doit avoir un rapport avec le jugement, puisque c’est ainsi que les chrétiens l’ont interprété. Mon arrière-grand-mère disait : « Faites attention ! La dernière fois que Dieu a détruit la terre, c’était avec de l’eau, mais la prochaine fois, ce sera avec le feu ! » Mais Jésus ne nous dit jamais ce qu’est ce feu. Il est vrai que la Bible fait souvent référence au pouvoir purificateur de celui-ci ; un feu qui détruit les illusions du monde et ne laisse que la vérité de Dieu. En ce sens, le feu est vraiment une sorte de jugement.
Mais le feu a également un autre but et un autre sens dans la Bible : il apporte la lumière dans les ténèbres. Comme nous l’entendons au moment de Noël, le feu brûle dans le monde en la personne de Jésus et les ténèbres ne peuvent l’éteindre. Le feu que Jésus apporte nous permettra de voir les choses pour ce qu’elles sont réellement. Pas étonnant qu’un tel feu révélateur provoque la division dans le monde ! Les gens sont destinés à réagir avec colère lorsque leurs motivations égoïstes sont exposées ; quand leur exploitation des autres est montrée pour ce qu’elle est ; quand leur indifférence pour la planète est révélée pour leur absence de pensée, leur cupidité et leur avarice ; quand ils abusent de l’étranger, du réfugié et de l’exilé, et qu’ils sont démasqués et que leur monopolisation égoïste des ressources qu’ils n’ont pas créées devient apparente.
Les images du feu et de l’épée sont très violentes ; mais ce sont parfois les images les plus proches que nous puissions trouver pour décrire notre expérience de la vie. Jésus dit qu’il ‘apporte’ le feu et l’épée sur la terre, pas qu’il brandit le feu et l’épée contre les autres. Certains chrétiens ont voulu lire le passage de cette façon : ils pensent que cela leur donne le droit de brûler et de massacrer ceux qu’ils considèrent comme des ennemis de Jésus. Mais quand nous vivons comme Jésus a vécu, le feu et l’épée seront utilisés contre nous. Si vous vivez comme Jésus a vécu, vous augmentez vos chances de mourir comme Jésus. Jésus a vécu d’une manière qui a attiré l’attention d’hommes violents et puissants : c’est pourquoi il exhorte ses disciples à interpréter les signes du temps. Plus ils enseignent et guérissent au nom de l’amour et prêchent contre les puissances et les autorités qui veulent les contrôler, plus ils se mettent en danger. Ces paroles dures sont dans l’évangile de Luc pour nous rappeler que si nous vivons par amour, nous vivrons dans des temps dangereux.
Les personnes qui s’occupent de nos forêts nationales vous diront que le feu est aussi une force créatrice. Après un feu de forêt, les graines dormantes vont s’ouvrir et germer dans le sol en cendres. Sans feu, la nouvelle vie ne pourrait pas éclater de la terre. Jésus nous exhorte à rester dans le feu qui peut brûler mais ne détruira jamais. La prochaine fois que nous nous sentons brûlés par la chaleur de notre expérience, lorsque nous pensons que la fumée qui nous entoure est trop épaisse pour nous frayer un chemin, souvenez-vous de cet étrange feu que Jésus évoque dans l’Évangile de Luc. Les cendres laissées seront un point de départ pour une nouvelle vie. Dieu est déjà à genoux à vos côtés pour encourager cette croissance. À l’entrée du monastère de la Sainte-Croix (Holy Cross Monastery) se trouve une plaque sur laquelle il est écrit : « L’amour doit agir, tout comme la lumière doit briller, et le feu doit brûler ». Feu, lumière et amour : tous les trois nous transforment pour ressembler au Christ.
NJM Ver. Fr. FS