Easter III
May 1, 2025
Acts 9:1-6 Revelation 5:11-14 John 21:1-19
The word we use in both French and English to describe someone whose interest in sports, a certain sort of music or a celebrity is a shortened form of the word ‘fanatic’. In its long form it has rathe disparaging connotations. It implies irrationality or extremism – a sort of blinkered zeal that brooks no contradiction. These are the people whose obsession comes complete with a judgment of those who do not share their opinion. It does not really matter what that opinion is. They might be religious fundamentalists or rabid supporters of a particular party. They tend to live in a world where the only possible answer to a question is “Yes” or “No”. The Holy Spirit, the Political Party or the Spirit of the Age has spoken to them, and there can be no further discussion. Dissent from their view can only be interpreted as rebellion. Mutual trust vanishes into thin air. The truth ends up becoming a victim on the altar of opinion.
Could we consider Paul to be that sort of fanatic? The opening lines of our reading from the book of Acts would support that opinion. “Saul, still breathing threats and murder against the disciples of the Lord, went to the high priest and asked him for letters to the synagogues at Damascus, so that if he found any who belonged to the Way, men or women, he might bring them bound to Jerusalem.” Earlier in the book, we he hear that he helped out with the stoning of at least one Christian martyr, the deacon Stephen. I know people who think that he carried that sort of fanaticism into his life as a Christian. “Ah, Paul.” they say. “He was such a woman hater.” Or they may say, “Yes! Paul! What a powerful advocate for the Gospel!” Paul provokes strong opinions. He was undoubtedly zealous. After his conversion he became a passionate and tireless missionary. Maybe his Jewish and Roman contemporaries thought him fanatical and extreme. But his writings are logical, structured and skilled. They are very far from being the disjointed and unsupported ramblings of a fanatic. He was certainly transformative and played a critical role in the shaping of Christian theology and the management of the emerging church.
The story of Paul’s conversion gives us a more human picture of this complicated man. Historical accounts of people’s conversions or changes of heart give us a clue about the future direction of their ministry. We’ve already seen that Paul was a zealous man – the type that pursues his object with a single-minded devotion. And yet here we have the reverse of what we expect. Normally, certain sorts of people become even more fanatical after a so-called religious ‘conversion’. But when he encounters the Living God, Paul becomes blind and helpless. He is cowering in the cellar of a private home, at the mercy of the members of the Church that he had once persecuted. God sends Ananias, an ordinary Christian, not an Apostle, disciple or powerful figure in the gospel stories, to restore Paul’s sight. It is an ordinary member of the church who helps Paul to discern his calling.
Paul went on to champion such ordinary Christians against those he nicknamed “Super Apostles”, those who thought they knew best and developed cult- followings in their churches. The majority of Paul’s letters were devoted to building up the faith of such ordinary Christians. The second thing to notice is Ananias’ first word to Paul. He calls him “Brother” – such a strange thing to call the person who had come to Damascus to stone Christians like him to death. Paul constantly reminded those to whom he wrote his letters that the Church is first and foremost a community of brothers and sisters who are united to each other through the death and resurrection of their Lord. There is no more distinction between Jew and Greek, slave and free. We are all one in Christ. We would do well to remember Ananias next time we hear advocates for and against one Christian group and another arguing with each other.
I hope I haven’t ended up making Paul into some sort of moderate. But in a world obsessed with divisive “issues” we could do worse than take Paul as an example. We are living at a time when issues of race, issues of gender, issues of sexuality, political issues, social issues, religious issues are dominating the headlines. We are in danger of never actually meeting another human being because all we see in them is issues. The relationship of Paul and Ananias shows us that God calls us to do much more than be zealous champions of our opinions, or turn God’s people into issues. It’s good to be reminded of this on the day of our Annual General Meeting. God calls us to meet one another face to face. We are called to look beyond our pet obsessions and to reach out to discern the face of Christ in those whom we meet. This task is most urgent when we are dealing with those who differ profoundly from us. Jesus has promised to be with us even when that task feels dangerous. He gently asks the man who denied him three times, ‘Do you love me?’ He has commanded us to love one another, as he has loved us. If we do not get used to calling each other brother and sister now, we will be left with all eternity to figure it out!
Pâques III 1er mai 2025 AGM Actes 9, 1-6 Apocalypse 5, 11-14 Jean 21, 1-19
Le mot qu’on utilise en français et en anglais pour décrire quelqu’un qui s’intéresse au sport, à un certain type de musique ou à une célébrité est une forme abrégée du mot « fanatique ». Dans sa forme longue, il a une connotation plutôt péjorative. Il implique une irrationalité ou un extrémisme, une sorte de zèle aveugle qui ne tolère aucune contradiction. Ce sont des personnes dont l’obsession s’accompagne d’un jugement sur ceux qui ne partagent pas leur opinion. Peu importe cette opinion. Il peut s’agir de fondamentalistes religieux ou de partisans fanatiques d’un parti politique particulier. Ils ont tendance à vivre dans un monde où la seule réponse possible à une question est « oui » ou « non ». Le Saint-Esprit, le parti politique ou l’esprit du temps leur a parlé, et il ne peut y avoir aucune discussion. Toute dissidence par rapport à leur point de vue ne peut être interprétée que comme une rébellion. Toute confiance dans les relations part en fumée. La vérité finit par être sacrifiée sur l’autel de l’opinion.
Pourrions-nous considérer Paul comme ce genre de fanatique ? Les premières lignes de notre lecture du livre des Actes appuieraient cette opinion. « Pendant ce temps, Saul ne cessait de menacer de mort les disciples du Seigneur. Il alla trouver le grand-prêtre et lui demanda des lettres d’introduction pour les synagogues de Damas, afin que, s’il y trouvait des personnes, hommes ou femmes, qui suivaient le chemin du Seigneur, il puisse les arrêter et les amener à Jérusalem. » Plus tôt dans le livre, nous apprenons qu’il a participé à la lapidation d’au moins un martyr chrétien, le diacre Étienne. Je connais des gens qui pensent qu’il a conservé ce fanatisme dans sa vie de chrétien. « Ah, Paul », disent-ils, « c’était un vrai misogyne. » Ou bien ils disent : « Oui ! Paul ! Quel puissant défenseur de l’Évangile ! » Paul suscite des opinions très tranchées. Il était sans aucun doute zélé. Après sa conversion, il est devenu un missionnaire passionné et infatigable. Peut-être que ses contemporains juifs et romains le considéraient comme fanatique et extrémiste. Mais ses écrits sont logiques, structurés et habiles. Ils sont très loin d’être les divagations décousues et sans fondement d’un fanatique. Il a sans aucun doute été un agent de changement et a joué un rôle essentiel dans la formation de la théologie chrétienne et le développement de l’Église naissante.
L’histoire de la conversion de Paul nous donne une image plus humaine de cet homme complexe. Les récits historiques de conversions ou de changements de cœur de certaines personnes nous donnent un indice sur l’orientation future de leur ministère. Nous avons déjà vu que Paul était un homme zélé, du genre à poursuivre son objectif avec une dévotion sans faille. Et pourtant, nous avons ici le contraire de ce à quoi nous nous attendions. Normalement, certains types de personnes deviennent encore plus fanatiques après une soi-disant « conversion » religieuse. Mais lorsqu’il rencontre le Dieu vivant, Paul devient aveugle et impuissant. Il se recroqueville dans la cave d’une maison privée, à la merci des membres de l’Église qu’il a autrefois persécutés. Dieu envoie Ananias, un chrétien ordinaire, et non un apôtre, un disciple ou une figure puissante des récits évangéliques, pour rendre la vue à Paul. C’est un membre ordinaire de l’Église qui aide Paul à discerner sa vocation.
Paul a ensuite défendu ces chrétiens ordinaires contre ceux qu’il surnommait les « super apôtres », ceux qui pensaient tout savoir et qui avaient développé un culte autour d’eux dans leurs églises. La plupart des lettres de Paul étaient consacrées à renforcer la foi de ces chrétiens ordinaires. La deuxième chose à noter est la première parole d’Ananias à Paul. Il l’appelle « frère », ce qui est très étrange pour quelqu’un qui est venu à Damas pour lapider à mort des chrétiens comme lui. Paul rappelait constamment à ceux à qui il écrivait que l’Église est avant tout une communauté de frères et sœurs unis entre eux par la mort et la résurrection de leur Seigneur. Il n’y a plus de distinction entre Juifs et Grecs, esclaves et libres. Nous sommes tous un en Christ. Nous ferions bien de nous souvenir d’Ananias la prochaine fois que nous entendrons des partisans et des opposants d’un groupe chrétien discuter entre eux.
J’espère ne pas avoir fini par faire de Paul une sorte de modéré. Mais dans un monde obsédé par les « questions » qui divisent, nous pourrions faire pire que de prendre Paul comme exemple. Nous vivons à une époque où les questions de race, de genre, de sexualité, les questions politiques, sociales et religieuses dominent l’actualité. Nous risquons de ne jamais rencontrer réellement un autre être humain parce que tout ce que nous voyons en lui, ce sont des questions. La relation entre Paul et Ananias nous montre que Dieu nous appelle à faire bien plus que défendre avec zèle nos opinions ou transformer le peuple de Dieu en problèmes. Il est bon de nous le rappeler en ce jour de notre assemblée générale annuelle. Dieu nous appelle à nous rencontrer face à face. Nous sommes appelés à regarder au-delà de nos marottes et à tendre la main pour discerner le visage du Christ dans celles et ceux que nous rencontrons.
Cette tâche est particulièrement urgente lorsque nous avons affaire à des personnes qui sont profondément différentes de nous. Jésus a promis d’être avec nous même lorsque cette tâche semble dangereuse. Il demande gentiment à l’homme qui l’a renié trois fois : « M’aimes-tu ? » Il nous a commandé de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés. Si nous ne nous habituons pas dès maintenant à nous appeler frères et sœurs, il faudra bien nous y mettre pendant l’éternité !