St. Michael and All Angels
September 29, 2019
Genesis 28 :10-17   Revelation 12 :7-12    John 1 :47-51

Jacob’s ladder is probably one of the best-known dream stories in the whole Bible. It might even be one of the best-known dream stories in the world’s literature. It has inspired the imagination of story writers, poets, artists and scientists throughout the ages. The image of the ladder that reaches from heaven to earth and on which those angels climb and descend has given its name to all sorts of concepts and objects in our culture. A Jacob’s Ladder is a wooden toy that makes blocks move in what looks like perpetual motion. It is the name for a pattern in a game played with a loop of string by many peoples. (Cat’s Cradle in English, jeu de ficelle in French). It is the name of a creeping plant. It is the name of an electrical apparatus in which sparks fly between two tall wires set in a block of wood. The sparks remind people of bright angels. There are many geological formations and place names that go by the name of Jacob’s Ladder. It has been used as a name to describe everything from an exercise treadmill to the mysterious and beautiful form of the human genome.

Perhaps it isn’t surprising that Christian theologians through the centuries have interpreted the story of Jacob’s dream in many different ways. There are those who say that it gives us an insight into the story of the angels who fell from heaven at the beginning of creation – they are the ones who are descending the ladder. The angels who are ascending are the messengers of God who continue to intervene to protect God’s children in our fallen world. For other theologians, the ladder with its many rungs is a symbol of the mystical journey that our soul has to undertake in order to be re-united with God. These Christian mystics have given names to each rung of that ladder: the first rung is humility, the second repentance, the third prayer – and so on up the ladder until the final rung that symbolizes mystical union with God. For others the ladder is a symbol of the Virgin Mary, through whose body Christ descended to earth. Mary the mother of Jesus is sometimes depicted on icons holding a ladder in her hand. Medieval theologians thought that the ladder was a symbol of the mystical exchange that takes place in Holy Communion. Protestants have sometimes thought of the ladder as a symbol of the cross. They suggest that in contrast with the story of the Tower of Babel (in which human beings try to build a sort of ladder to reach heaven), Jacob’s Ladder shows us that the only way we can reach God is by God first reaching down to us.  Here are the basics of the story in the Bible: Jacob sets off on a dangerous journey to find a wife from a tribe of which his father approves. He is travelling through the wilderness when the sun sets. Being surprised by nightfall, he finds a comfortable looking stone on which to lay his head, and he falls asleep. While he is sleeping, he has an extraordinary dream. The dream is accompanied by a message from God. When he wakes up, he exclaims, “Surely the Lord was in this place, and I did not know it!”

It’s an extraordinary cry. Jacob has suddenly seen something that in fact was there all the time. It just took a flash of inspiration for him to see it. Jacob had this experience in an unlikely place: the no-man’s land of the wilderness with only a stone for a pillow. Perhaps we know this place better than we might at first think. Our stone pillows can be made of fear or anxiety, insecurity, or a feeling that we don’t deserve any better than our lot in life. They can be the stone pillows of anger, disappointed hopes, loneliness, frustration, or a feeling that we are trapped with no hope of escape. Those stone pillows are made out of the conditions of our jobs, our relationships with our families, friends or colleagues or spouses. All these stone pillows that we are obliged to lay our head on have three things in common. Firstly, just like Jacob, we have chosen them for lack of anything better. Secondly, these pillows give us dreams. If we are lucky, the dreams we dream will show us a way out of the hardships that we find ourselves in, and set us free from our bondage to fear, anger, loneliness, frustration or despair. We will wake up with the same cry, “Surely the Lord is in this place, and I did not know it!”

Finally, in the years I’ve been a priest, it’s very often the wilderness places in peoples’ lives (the places where they seem to have nothing but a stone on which to lay their head) that have led them to a discovery of God and of God’s love. We really have no choice. We can’t be anyone except ourselves; the child that God has made. We are forced to lie down where we find ourselves. But that place is full of angels. Angels live in God’s dimension, free from the constrictions of the limited dimensions in which we find ourselves. The angels live in the fifth dimension: the dimension in which God is always hiding, and always ready to be discovered by those who have the courage to lie down in the middle of their journeys and sleep in the wilderness to dream a dream that is peopled with the radiant messengers of God.

NJM

 

Le seizième dimanche après la Pentecôte – le 29 septembre 2019

L’échelle de Jacob est probablement l’un des récits de songes les plus connue de la Bible. C’est même peut-être le récit de songes le plus connu de la littérature entière. Il a inspiré l’imagination d’écrivains, de poètes, d’artistes et scientifiques à travers les âges. L’image de l’échelle qui relie la terre aux cieux sur laquelle les anges montent et descendent a donné son nom à toutes sortes de concepts et objets de notre culture. Une échelle de Jacob est un jouet en bois qui fait bouger des blocs dans un mouvement qui semble perpétuel. C’est le nom d’un motif dans un jeu qui a beaucoup d’adeptes où l’on fait des boucles avec une corde (Cat’s Cradle en anglais et jeux de ficelle en français). C’est le nom d’une plante grimpante. C’est le nom d’un appareil électrique qui produit des étincelles entre deux grand fils mis en place dans un bloc de bois. Les étincelles rappellent aux gens les anges lumineux. Il y a beaucoup de formations géologiques et d’endroits qui utilisent ce nom. Ce nom a été utilisé pour tout, du tapis de course à la forme mystérieuse et magnifique du génome humain.

Peut-être que ce n’est pas surprenant que les théologiens chrétiens à travers les siècles aient interprété l’histoire du songe de Jacob de bien des façons. Il y a ceux qui disent qu’elle nous donne un aperçu de l’histoire des anges qui sont tombés du ciel au début de la création – ce sont ceux qui descendent de l’échelle. Les anges qui montent l’échelle sont les messagers de Dieu qui continuent d’intervenir pour protéger les enfants de Dieu dans notre monde déchu. Pour d’autres théologiens, l’échelle avec ses nombreux barreaux est un symbole de l’aventure mystique que notre âme doit entreprendre afin d’être réunie avec Dieu. Ces mystiques chrétiens ont nommé chaque barreau de l’échelle : le premier est l’humilité, le deuxième le repenti, le troisième la prière – et ainsi jusqu’au dernier barreau en haut de l’échelle qui symbolise l’union mystique avec Dieu. Pour d’autres l’échelle est un symbole de la Vierge Marie, dont le corps a été le vaisseau du corps du Christ sur terre. Marie la mère de Jésus est parfois dépeinte sur des icones en train de tenir une échelle dans sa main. Les théologiens médiévaux pensaient que l’échelle était un symbole de l’échange surnaturel qui se déroule lors de la Sainte Communion. Les protestants ont parfois pensé à l’échelle comme à un symbole de la Croix. Ils suggèrent qu’en contraste avec l’histoire de la tour de Babel (où les humains ont essayé de construire une tour pour atteindre les cieux), l’échelle de Jacob nous montre que la seule façon de pouvoir atteindre Dieu aux cieux est si Dieu commence par tendre le bras pour nous atteindre ici-bas. Voici les bases de l’histoire de la Bible : Jacob se lance dans une aventure dangereuse pour trouver une femme d’une tribu que son père approuve. Il voyage à travers le désert lorsque le soleil se couche. Surpris par la tombée de la nuit, il trouve une pierre qui semble confortable pour y poser sa tête, et il s’endort. Pendant qu’il dort, il fait un rêve extraordinaire. Le rêve s’accompagne d’un message de Dieu. Lorsqu’il se réveille il s’exclame « C’est certain, l’Éternel est dans cet endroit et moi, je ne le savais pas ! »

C’est un cri exceptionnel. Jacob a vu soudainement ce qui en fait était là depuis le début. Il lui a juste fallu un éclair d’inspiration pour qu’il le voit. Jacob a fait cette expérience dans un endroit peu probable : les terres inhabitées du désert avec seulement une pierre comme oreiller. Peut-être que nous connaissons cet endroit mieux que nous pouvons le penser aux premiers abords. Notre oreiller de pierre peut être fait de peur ou d’anxiété, d’insécurité, ou d’un sentiment que nous ne méritons pas mieux que le sort de nos vies. Ils peuvent être les oreillers de la colère, des espoirs perdus, de la solitude, de la frustration, ou d’un sentiment que nous sommes prisonniers sans espoir de pouvoir nous échapper. Ces oreillers de pierre sont faits des conditions de notre travail, nos relations avec nos familles, nos amis, nos collègues ou nos époux. Tous ces oreillers de pierre sur lesquels nous sommes obligés de poser nos têtes ont trois choses en commun. Premièrement, tout comme Jacob, nous les avons choisis par manque de mieux. Deuxièmement, ces oreillers nous offrent des rêves. Si nous avons de la chance, ces rêves que nous faisons nous montreront une façon de nous sortir des adversités dans lesquelles nous nous trouvons, et ils nous libèreront de la servitude de la peur, la colère, la solitude, la frustration ou la désespérance. Nous nous réveillerons en exclamant de la même façon : « C’est certain, l’Éternel est dans cet endroit et moi, je ne le savais pas ! »

Enfin, durant les années pendant lesquelles j’ai été prêtre, c’est souvent les endroits de désert dans la vie des gens (les endroits où ils semblent n’avoir qu’une pierre sur laquelle poser leur tête) qui les ont menés à la découverte de Dieu et de son amour. Nous n’avons vraiment pas le choix. Nous ne pouvons être personne d’autre que nous même ; l’enfant que Dieu a fait. Nous devons nous étendre là où nous nous trouvons. Mais cet endroit est plein d’anges. Les anges vivent dans la dimension de Dieu, libre des constrictions de la dimension limitée dans laquelle nous nous trouvons. Les anges vivent dans la cinquième dimension : la dimension dans laquelle Dieu se cache toujours, et est toujours prêt à être découvert par ceux qui ont le courage de s’allonger au milieu de leur aventure et de dormir dans le désert pour faire un rêve rempli de message rayonnant de Dieu.

NJM Ver. Fr. FS