Pentecost V
June 27, 2021
II Samuel 1:1, 17-27
II Corinthians 8:7-15
Mark 5:21-43
Do we always get what we deserve? I suspect that most of us would answer this little question with a resounding “NO!” We would love to live in a world where the equation would go something like this: “If I do something good, I’d like to be rewarded in some way for it. But if I do something bad, I would rather everyone forget and that there would be no further consequences.” The Christian doctrine of the Last Judgement has sometimes been used to remind people that though we might not get what we think we deserve in this world (either good things or bad things), in the world to come, we will be rewarded or punished for our good or bad deeds. It has this aspect in common with the Hindu belief in Karma. Both ideas are intended to make you think twice before you do something that you know is wrong. They also encourage you to be kind to others: if you are kind to them, they will be kind to you. If you are kind to others, God will reward your kindness in the next life. Karma and the Last Judgement both postulate a universe where the balance between good and evil must always be maintained; in this world or the next.
I’ve always distrusted the simple interpretation of Karma and the Last Judgment. This simple interpretation might make you think twice before you do something wrong, but as motivators for doing something right and good, they are far from ideal. Take giving for example. The doctrine of Karma seen this way reduces the world to a rather mechanistic and self-serving system, in which your generosity is always and inevitably rewarded by the universe, and your meanness is automatically punished. It has a tendency to reduce giving to an egotistical expectation of some sort of reward. There are many reasons for giving. In New York City, we sometimes give money to rid ourselves of a persistent beggar. We give to silence a guilty conscience, to maintain a certain reputation in society, or to guarantee that we will be noticed by the people that we think of as important.
But how would we characterize truly Christian giving? For the impulse to give to be truly Christian, there must be no expectation of return, or any hope that our gift will enhance our status in the eyes of others. According to Paul, Christian giving is characterized by three things. Firstly, our ability to give is directly proportional to how much we recognize what God’s grace has already given to us. Giving is grace in action. That fact is shown in the prayer that I sometimes pray just before communion (when we worship in person) at the moment when I offer our collection to God in the course of our Sunday service: “Yours, O Lord, is the greatness, the power, the glory, the splendor and the majesty. For everything in heaven and earth is yours. All things come from you, O Lord, and of your own do we give you.” Did Christ give his very self in expectation of some sort of return? His words from the cross show us how complete and selfless his giving was – “Father, forgive them, for they know not what they do.”
Secondly, Christian giving, contrary to a simplistic understanding of the Last Judgment or the New Age doctrine of Karmic Return, recognizes that we don’t always get what we deserve. Some people may be very rich, and others may be very poor. The overwhelming majority of people who are poor are not poor because they haven’t tried hard enough to be rich. They are financially poor because the world is cruel. They may be old or sick, or born in a country whose economy is exploited by the richest nations of the world. Christian giving is intended to reestablish mercy and justice in the world. This isn’t some left-wing liberal bleeding-heart notion. It is what St. Paul says in his second letter to the Corinthians that we heard read. “As a matter of equality, your abundance at the present time should supply their want, so that their abundance may supply your want, that there may be equality.” (II Corinthians 8:14).
Thirdly, Christian giving is a healthy antidote to meanness of spirit. Paul tells us that “God loves a cheerful giver.” (II Corinthians 9:7) The Greek word here is ἱλαρὸν (hilaron) – the same word that occurs in the ancient evening hymn, Phos Hilaron – O Joyful Light. Giving warms the heart, just like candle light dispels the darkness. Giving is fundamentally linked to joy, and not to reward. The act of giving overcomes our urges to be resentful, bitter or egocentric. The act of Christian giving puts us in the light of eternity. It takes us out of ourselves and engages us in the economy of the Holy Trinity. Most important of all, giving re-makes us in the image of Christ, the Great Giver himself. If we want to become Christ-like, we must learn to give with the same joy and abandon that characterized his birth, his ministry, his death and his resurrection.
NJM
Le cinquième dimanche après la Pentecôte le 27 juin 2021
Avons-nous toujours ce que nous méritons ? Je soupçonne que la plupart d’entre nous répondraient à cette petite question par un « NON » retentissant ! Nous adorerions vivre dans un monde où l’équation ressemblerait à ceci : « Si je fais quelque chose de bien, j’aimerais être récompensé d’une manière ou d’une autre pour cela. Mais si je fais quelque chose de mal, je préférerais que tout le monde oublie et qu’il n’y ait pas d’autre conséquence. » La doctrine chrétienne du Jugement dernier a parfois été utilisée pour rappeler aux gens que même si nous n’obtenons pas ce que nous pensons mériter dans ce monde (qu’il s’agisse de bonnes ou de mauvaises choses), dans le monde à venir, nous serons récompensés ou punis pour nos bonnes ou mauvaises actions. Il s’agit d’une croyance similaire à celle du Karma hindou. Les deux idées sont destinées à vous faire réfléchir à deux fois avant de faire quelque chose que vous savez être mal. Elles vous encouragent également à être gentil avec les autres : si vous êtes gentil avec eux, ils le seront avec vous. Si vous êtes gentil avec les autres, Dieu récompensera votre gentillesse dans la prochaine vie. Le Karma et le Jugement dernier postulent tous deux un univers où l’équilibre entre le bien et le mal doit toujours être maintenu ; dans ce monde ou dans l’autre.
Je me suis toujours méfié de l’interprétation simpliste du Karma et du Jugement dernier. Cette interprétation peut vous faire réfléchir à deux fois avant de faire quelque chose de mal, mais en tant que facteurs de motivation pour faire quelque chose de correct et de bien, elles sont loin d’être idéales. Prenons l’exemple de donner. La doctrine du Karma vue de cette façon réduit le monde à un système plutôt mécaniste et égoïste, dans lequel votre générosité est toujours et inévitablement récompensée par l’univers, et votre méchanceté est automatiquement punie. Il a tendance à réduire le don à une attente égoïste d’une sorte de récompense. Il y a plusieurs raisons de donner. À New York, nous donnons parfois de l’argent pour nous débarrasser d’un mendiant persistant. Nous donnons pour faire taire une mauvaise conscience, pour maintenir une certaine réputation dans la société, ou pour garantir que nous serons remarqués par les personnes que nous jugeons importantes.
Mais comment caractériserions-nous vraiment le don chrétien ? Pour que l’impulsion à donner soit vraiment chrétienne, il ne doit y avoir aucune attente en retour, ni aucun espoir que notre don rehaussera notre statut aux yeux des autres. Selon Paul, le don chrétien se caractérise par trois choses. Premièrement, notre capacité à donner est directement proportionnelle à la mesure dans laquelle nous reconnaissons ce que la grâce de Dieu nous a déjà donné. Donner, c’est la grâce en action. Ce fait est montré dans la prière que je prononce parfois juste avant la communion (lorsque nous sommes ensemble physiquement) au moment où j’offre notre quête à Dieu au cours de notre service dominical : « C’est à toi, Seigneur, qu’appartiennent la grandeur, la puissance, la splendeur, l’éclat et la majesté ! Oui, dans les cieux et sur la terre, tout t’appartient, Seigneur, car tu es le roi, le souverain maître de tous les êtres. » Le Christ s’est-il donné lui-même dans l’attente d’une sorte de retour ? Ses paroles de la croix nous montrent à quel point son don était complet et désintéressé – « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. »
Deuxièmement, le don chrétien, contrairement à une compréhension simpliste du Jugement dernier ou de la doctrine New Age du Retour Karmique, reconnaît que nous n’obtenons pas toujours ce que nous méritons. Certaines personnes peuvent être très riches, et d’autres peuvent être très pauvres. L’écrasante majorité des pauvres ne le sont pas parce qu’ils n’ont pas fait assez d’efforts pour devenir riches. Ils sont financièrement pauvres parce que le monde est cruel. Ils peuvent être vieux ou malades, ou nés dans un pays dont l’économie est exploitée par les nations les plus riches du monde. Le don chrétien vise à rétablir la miséricorde et la justice dans le monde. Ce n’est pas une notion libérale bonne âme de gauche. C’est ce que dit Saint Paul dans sa seconde lettre aux Corinthiens que nous avons entendu lire. « Dans les circonstances actuelles votre abondance pourvoira à leurs besoins, afin que leur abondance aussi pourvoie à vos besoins. C’est ainsi qu’il y aura égalité. » (II Corinthiens 8 :14).
Troisièmement, le don chrétien est un antidote sain à la mesquinerie d’esprit. Paul nous dit que « Dieu aime celui qui donne avec joie ». (II Corinthiens 9:7) Le mot grec ici est ἱλαρὸν (hilaron) – le même mot qui apparaît dans l’hymne du soir ancien, Phos Hilaron – O Joyful Light. Donner réchauffe le cœur, tout comme la lumière des bougies dissipe l’obscurité. Donner est fondamentalement lié à la joie et non à la récompense. L’acte de donner surmonte nos envies de ressentiment, d’amertume ou d’égocentrisme. L’acte de donner chrétien nous met dans la lumière de l’éternité. Elle nous sort de nous-mêmes et nous engage dans l’économie de la Sainte Trinité. Plus important encore, donner nous refait à l’image du Christ, le Grand Donneur. Si nous voulons devenir semblables au Christ, nous devons apprendre à donner avec la même joie et le même abandon qui ont caractérisé sa naissance, son ministère, sa mort et sa résurrection.
NJM Ver. Fr. FS