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Ve dimanche après Pâques                                                                                                                              28 avril 2024

Qu’est-ce qui vous attire chez Jésus ? Comment pouvez-vous vous y accrocher et rester connecté à lui dans les moments difficiles ? Les Écritures d’aujourd’hui nous donnent quelques indices.

Nos trois lectures – Ancien Testament, Épître et Évangile – ont quelques points communs. Tout d’abord, chaque passage se rapporte à la vie d’un disciple de Jésus. Dans les Actes des Apôtres, nous rencontrons Philippe l’évangéliste, vivant à l’époque de l’Église naissante, alors que la persécution des chrétiens commençait à se répandre. Malgré cela, en Samarie, il partage la Bonne Nouvelle avec un Eunuque éthiopien et le baptise. Dans notre épître, I Jean, l’auteur est un disciple de Jésus qui écrit vraisemblablement à l’intention d’autres disciples de Jésus en Asie Mineure (l’actuelle Turquie) à la fin du premier siècle. Dans l’Évangile, nous entendons Jésus après la dernière Cène. Il donne à ses disciples un nouveau commandement : s’aimer les uns les autres comme il les a aimés. Il leur dit de demeurer avec lui, de rester liés à lui comme le vrai cep de la vigne de Dieu, afin de produire du fruit et de ne pas être jetés au feu.

Deuxièmement, chaque passage décrit la source de puissance et d’énergie qui soutient et guide le disciple de Jésus : pour Philippe, l’Esprit le conduit à l’eunuque éthiopien et le transporte ensuite dans une autre ville ; pour Jean, c’est aussi l’Esprit, qui, reconnaît-il, nous inspirera à avoir foi en Jésus et à nous aimer les uns les autres. Dans notre passage de l’Évangile, Jésus dit à ses disciples que leur force viendra du fait qu’ils sont liés à lui, tout comme une vigne reste liée à ses racines. Nous sommes le fruit de la vigne ; Jésus est la vigne dans le vignoble que Dieu a préparé pour son peuple.

Notre trio scripturaire est constitué de passages utiles à méditer à ce moment précis de l’année liturgique de notre église. Nous sommes quelques semaines après les joyeux alléluias du matin de Pâques. La Résurrection, après la première vague d’incrédulité des témoins oculaires, apporte ensuite une vague de réjouissance ! Même Thomas, une fois passé son scepticisme initial, déclare de tout cœur « Mon Seigneur, et mon Dieu » (Jean 20:28) et s’abandonne à la félicité de retrouver son Sauveur. On peut imaginer comment les disciples de Jésus – des esprits écrasés croyant que leur chef est mort – ont été revigorés et rajeunis dans leur foi en le voyant ressuscité. Une réaction similaire est observée chez Philippe, des décennies plus tard : voyez avec quelle facilité il répond aux ordres du Saint-Esprit. Ni les doutes ni les récriminations n’entament l’enthousiasme avec lequel il s’engage auprès de l’Eunuque – et il n’y a pas non plus le moindre soupçon d’hésitation lorsqu’il est télétransporté, à la manière de Star Trek, dans une toute autre ville. On pourrait dire qu’il est littéralement dans le feu de l’action.

Combien de temps, cependant, ces notes élevées avec Jésus ont-elles pu durer ? Les disciples de Jésus ne seraient-ils pas revenus à un rythme de vie normal une fois qu’ils se seraient un peu calmés de leur euphorie initiale ? Auraient-ils pu maintenir un état d’euphorie avec Jésus ? Après tout, si l’on plane en permanence, cet état d’euphorie n’est-il pas la nouvelle normalité de l’existence ?

Nous connaissons probablement la réponse, instinctivement. Mais si ce n’est pas le cas, les deuxième et troisième lectures nous donnent un indice : même en tant que disciples de Jésus, nous pouvons nous attendre à un retour à une «normalité » banale. Nous nous souvenons peut-être que lors de la Transfiguration, Pierre, Jacques et Jean voulaient rester au sommet de la montagne avec Jésus glorifié et rayonnant, mais qu’ils ont dû redescendre de la montagne pour retrouver la réalité de tous les jours.

Il en a été ainsi pour les disciples, il en est de même pour nous. En tant que disciples modernes, nous poursuivrons notre vie quotidienne après notre première rencontre avec Jésus, même si nous cherchons à l’aimer, à le suivre et à le servir, ainsi que nos frères et sœurs en Christ. Nous pourrions donc écouter le doux carillon qui nous guide à demeurer avec Jésus et à rester connectés à lui, à l’aimer et à nous aimer les uns les autres en cherchant à le suivre.

Jésus savait très probablement à l’avance que les disciples se décourageraient et que leur foi se tasserait dans l’attente de son retour, ou qu’ils trembleraient de peur lorsque les persécutions s’enflammeraient autour d’eux. Ainsi, nous recevons de Lui la grâce de savoir d’où viennent notre énergie et notre joie : rester connectés à la vigne, demeurer avec le Seigneur. Le Saint-Esprit fait le reste.

Quel sandwich scripturaire nourrissant à ce moment de notre calendrier Saint Esprit ! Sur une tranche de pain métaphorique, nous avons célébré dimanche dernier nos fondateurs huguenots qui se sont accrochés à leur foi malgré de graves persécutions. Nos archives et nos recherches nous ont appris comment ils ont choisi de demeurer avec Jésus à travers leurs hymnes, leurs prières et leurs rassemblements pour résister aux temps difficiles. Récemment, j’ai eu l’occasion de visiter le Musée international de la Réforme à Genève et j’ai vu des bibles miniatures qui avaient été façonnées dans les chignons des femmes afin qu’elles puissent secrètement porter leurs écritures sur elles.

Cette semaine, nous avons la garniture nourrissante au centre de notre sandwich scriptural : nous devons rester continuellement connectés à la vigne, demeurer avec Jésus, pour recevoir l’énergie du Saint-Esprit qui nous aidera à nous aimer et à nous servir les uns les autres.

La semaine prochaine, nous aurons l’autre tranche de pain de notre sandwich, notre Assemblée générale annuelle et les élections du Consistoire. Certains membres du Consistoire accéderont à des postes de plus grande responsabilité et d’autres membres de l’église rejoindront le Consistoire. Comme les disciples de Jésus et les ancêtres qui nous ont précédés, nous serons nous aussi mis à l’épreuve lorsque nous aimerons et servirons notre communauté. Où trouverons-nous la force de servir Jésus longtemps après que l’excitation d’être choisi et élu se sera dissipée ? Jésus nous le dit clairement : « Demeurez en moi ». Aimer Jésus nous aidera à nous aimer les uns les autres.

Faire partie de notre communauté ecclésiale, où nous partageons les mêmes croyances et les mêmes valeurs, peut parfois être une grande fête de l’amour. Et nous savons que cela peut aussi être difficile. Le service est synonyme de sacrifice. Nous pouvons être appelés à servir à la fin d’une semaine de travail longue et fatigante, alors que nous avons l’impression de ne plus rien avoir à donner. Il se peut que nous devions supporter un camarade de classe en cours de français dont les opinions bruyantes étouffent la leçon. Il se peut que nous devions endurer des conversations à l’heure du café avec des personnes qui ont des opinions politiques radicalement différentes. Il se peut que nous soyons un introverti à bout de souffle bien avant que la file d’attente de la réception ne se soit réduite. Tôt ou tard, nous découvrirons que les conflits sont inévitables et qu’ils peuvent nous faire souffrir à en perdre haleine, et nous ne serons peut-être pas du tout capables d’aimer notre prochain.

Dans ces moments-là, nous pouvons réaliser brusquement que Jésus ne cherche pas seulement à demeurer avec nous – il cherche à nous transformer, afin que nous lui ressemblions davantage. Plus compatissant, plus désintéressé, plus indulgent, plus aimant. Que faire lorsque les exigences de l’amour mutuel deviennent écrasantes ou que nous n’apportons pas le meilleur de nous-mêmes au culte le dimanche ? Il est bon de se rappeler que même Jésus avait besoin de s’éloigner de ceux qui avaient besoin de lui. Il est allé sur une montagne ou dans un endroit éloigné pour être avec son Père. Pour nous, il peut s’agir de nous souvenir de ce moment mystique où Jésus est devenu réel pour nous. Il peut s’agir de chanter une prière de Taizé pendant que votre esprit se recentre (« Restez avec moi, restez ici avec moi, veillez et priez… »). Cela peut ressembler au silence ou au sommeil. Il peut s’agir de tendre la main dans la prière à notre clergé ou à nos compagnons spirituels, ou d’appeler un ami de l’église. Quel que soit le moyen que vous trouvez pour rester en contact, sachez que vous êtes toujours dans les bras aimants de notre Sauveur, et il promet qu’il ne nous quittera ni ne nous abandonnera jamais (Hébreux 13:5). Que notre Jésus vous remplisse d’un amour débordant et que votre service vous apporte joie et paix. Amen.  LRM

 

Easter V | April 28, 2024
Acts 8:26-40 1 John 4:7-21 John 15:1-8

What is it about Jesus that attracts you? How can you hold onto that and stay connected to Him when the going gets tough? Today’s scriptures give us some clues.

Our three readings – Old Testament, Epistle and Gospel – have some commonalities. First, each passage relates to the life of a Jesus follower. In Acts, we encounter Philip the evangelist, living in the era of the newly emerging church when persecution of Christians had started to spread. In spite of this, in Samaria, he shares the Good News with and then baptizes an Ethiopian Eunuch. In our Epistle, I John, the author is a Jesus follower who writes presumably for fellow Jesus followers in Asia Minor (modern-day Turkey) in the late first century A.D. In the Gospel, we hear from Jesus after the Last Supper. He gives his followers a new commandment, to love one another just as he has loved them. He tells them to abide with Him, stay connected to Him as the true vine in God’s vineyard so that they will produce fruit and not be thrown into the fire.

Secondly, each passage describes the source of power and energy that sustains and guides the Jesus-follower: for Philip, the Spirit leads him to the Ethiopian eunuch and then transports him to another town; for John, it is also the Spirit, who he recognizes will inspire us to have faith in Jesus and love for each other. In our Gospel passage, Jesus tells his followers that their strength will come by being connected to Him, just as a vine stays connected through its roots. We are the fruit of the vine; Jesus is the vine in the vineyard that God has prepared for his people.

Our Scriptural trio are helpful passages to ponder at this very moment in our church’s liturgical year. We are a few weeks beyond the joyful alleluias of Easter morning. The Resurrection, after the first rush of incredulity for the eyewitnesses, then brings a rush of rejoicing! Even Thomas, once past his initial skepticism, heartily declares “My Lord, and my God” (John 20:28) and surrenders to the bliss of reuniting with his Savior. One can imagine how Jesus’ followers – spirits crushed from believing their leader dead – have been re-energized and rejuvenated in their faith upon seeing Him resurrected. A similar reaction is seen in Philip, decades later: consider how easily he responds to the Holy Spirit’s commands. Neither doubt nor grumbling dampen his enthusiastic engaging with the Eunuch – nor is there any hint of hesitancy when he is tele-transported Star Trek style to another town entirely. One might say he literally hits the ground running.

How long, though, could these high notes with Jesus last? Would the Jesus followers not have returned to a normal rhythm of life eventually once they had calmed down a bit from their initial euphoria? Could they have maintained a state of being “high on Jesus”? After all, if one is constantly high, is not that elevated state the new normal of existence?

We probably know the answer, instinctively. But if not, a hint is in the second and third readings: even as Jesus followers, we can expect a return to a mundane “normalcy”. We may recall that during the Transfiguration, Peter, James and John wanted to remain on the mountaintop with radiant glorified Jesus, and yet they had to come back down the mountain to everyday reality.

As it was for the disciples, so it is for us. As modern disciples, we will continue with our daily lives after our initial encounter with Jesus – even as we seek to love, follow and serve Him and our siblings in Christ. So, we might heed the gentle guiding chime to abide with Jesus and stay connected to Him, to love Him and each other as we seek to follow Him.

Jesus most likely knew in advance that the disciples would grow despondent and their faith tepid as they awaited his return, or that they might shudder in fear as persecutions ignited around them. And so, we receive from Him the grace of knowing where our energy and joy come from: staying connected to the vine, abiding with the Lord. The Holy Spirit does the rest.

What a nourishing scriptural sandwich at this point in our Saint Esprit calendar! On one metaphorical slice of bread, last Sunday we celebrated our Huguenot founders who clung to their faith despite severe persecutions. We have learned through our archives and research how they chose to abide with Jesus through their hymns, prayers, and gatherings to withstand the harsh times. Recently I had the opportunity to visit the International Museum of the Reformation in Geneva and saw displayed miniature Bibles that had been fashioned into women’s chignons so they secretly could carry their scriptures with them.

This week, we have the nourishing filling in the center of our scriptural sandwich: we need to remain continually connected to the vine, abiding with Jesus, to receive the energy of the Holy Spirit that will help us love and serve each other.

Next week, we have the other slice of bread in our sandwich, our Annual General Meeting and Vestry elections. Some Vestry members will step up to positions of greater responsibility, and some church members will join the Vestry. Like the Jesus followers and ancestors who came before us, we, too, will be tested as we love and serve our community. Where will we find the strength to serve Jesus long after the thrill of being chosen and elected has died away? Jesus tells us clearly: “abide in me”. Loving Jesus will help us to love each other.

Being part of our church community, where we share the same beliefs and values, can be one great big love fest some days. And we know it can be hard, too. Service means sacrifice. We may be called to serve at the end of a long and tiring work week when we feel we have nothing left to give. We may have to endure a fellow student in our French class whose loud opinions drown out the lesson. We may need to suffer through small talk during coffee hour with people who have radically different political views. We may be an introvert run out of steam long before the reception line has dwindled. Sooner or later, we will discover that conflicts are inevitable and can leave us breathlessly hurting, and we may not be able to love our neighbor at all.

In such moments, we may realize abruptly that Jesus does not just seek to abide with us – he seeks to transform us, so we are more like Him. More compassionate, more selfless, more forgiving, more loving. What are we to do when the demands of loving each other become overwhelming, or we are not bringing our best and kindest selves to worship on Sunday? It is good to remember that even Jesus needed time away from those who needed Him. He went up a mountain or to a faraway place to be with his Father. For us, it might look like remembering that mystical moment when Jesus became real to you. It might be chanting a Taizé prayer while your spirit recenters (“Stay with me, remain here with me, watch and pray…”). It might look like silence, or sleep. It might look like reaching out in prayer to our clergy or spiritual companions or calling a friend from church. Whatever way you find to stay connected, know you are always in the loving arms of our Savior, and He promises He will never leave us nor forsake us (Hebrews 13:5). May our Jesus fill you with overflowing love, and may your service bring you joy and peace. Amen.  LRM