sermons

PENTECOST XIII
August 27, 2023
Exodus 1:8-2:10   Romans 12:1-8   Matthew 16:13-20

In seminaries where priests are prepared for the job that lies ahead of them, the teachers generally tend to focus on the theological and spiritual side of the priestly vocation. They rarely tell you that in most churches, you will spend a great deal of your time moving furniture, sorting out closets, managing a diary, keeping track of receipts, trying to understand building regulations and attempting to remember where you left your immense bunch of keys. I’m sure that many of you have heard my almost weekly frantic question, “Have you seen my keys?” By now, those of you who find them for me know where I might have put them down. I was once given the very thoughtful gift of a bleeper that I could use to locate the keys if they were not in the usual places. I once calculated that if our Building Managers hadn’t given me some master keys, I would have to carry around about sixteen keys every Sunday.

I suppose I have to carry so many keys because our church is in the middle of Manhattan, and many things have to be kept locked up. I also have to admit that the heavy feel of those metal keys in my hand makes me feel safer and more in control. But in a perfect world, I would love to open every single door and cupboard in the building and throw those keys away once and for all.  And I would love to do the same thing with all the passwords and codes I have to remember to access everything from bank accounts to a locker at the gym.

I wonder if Peter ever felt the same way about the keys that Jesus offered him in today’s reading? On the one hand, it must have felt good to be complimented in this way by the master.  Everyone likes to be given a promotion, and to hear those words; “You are the one in charge now!” Everyone likes it until they are actually in charge and they can’t figure out which key goes to which door, or feel themselves surrounded by hordes of people wanting them to open every door right now or to lock every door right away. You have the keys. You are in charge, so act like it!

I know that some of our Roman Catholic sisters and brothers believe that this passage in Matthew’s gospel gives the Pope authority to say who is to be regarded as being ‘in’ the Church, and who should be locked out. As an Episcopalian, I happen to believe that Jesus has given those keys to the kingdom to all of us: priests and lay-people alike.  You and I are key-holders to the Church of the risen Christ. Our task is to figure out what we are going to do with those keys. Some of us use them to lock the doors against those we don’t consider to be worth letting in. Others are using those keys to open doors that were hitherto locked against women, minorities, gays and lesbians or the socially undesirable.

Perhaps Jesus himself regretted giving the keys to Peter in the first place – just like a parent must feel when they give the car-keys to their child for the first time. It is certainly true that this passage in Matthew has caused some serious problems to the church throughout history. Christians of all denominations have taken Jesus’ words to mean that they alone have the key to opening certain doors in the kingdom of God. Some Catholics claim that they alone have the key to the room where the proper sacraments are kept. Some Protestants claim that they alone have the key to the room where the Bible is kept. Some Pentecostals claim that they alone have the key to the room where the Holy Spirit dwells. It is hardly surprising that Mark, Luke and John never mention these keys at all. Keys always seem to cause trouble.

That is why we can’t read this passage in isolation from the rest of Matthew’s gospel. Those mystical keys are given to us so that no door in the Kingdom of God will be closed to us. If you turn the lock to the room of peace, you will discover the power of forgiveness and the futility of violence and war. If you turn the lock to the room of mercy you will learn that it is inexhaustible: there is no reason to ration it out or give it only to the select few. The keys even open the door into God’s very heart, where you will discover for yourself that love that is poured out for us through Jesus’ death and resurrection. You will see that if you live in the light of that love, you will open the door of your own heart too, and pour out that love to everyone you meet.

The keys that Jesus promised to Peter were never intended to lock people out. If they were, Jesus would certainly not have given them to someone like Peter – the man who denied him three times on the very day that Jesus was crucified. Knowing all of this, Jesus still promises the keys to Peter – just as he gives those very same keys to all of us. It is a liberating gift. Though we must use them wisely, we can take comfort in the fact that they can never be forgotten or lost.

NJM

Le treizième dimanche de la pentecôte                                         Dimanche 27 aout 2023

Dans les séminaires où les prêtres sont formés aux tâches qui les attendent, les enseignants ont généralement tendance à se concentrer sur le coté théologique et spirituel de la vocation de prêtre. Ils ne vous disent que très rarement que dans la plupart des églises, vous passerez beaucoup de votre temps à déplacer des meubles, arranger des placards, tenir un journal, garder une trace des reçus, essayer de comprendre les régulations immobilières, et essayer de se souvenir où vous avez laissé votre gigantesque trousseau de clefs. Je suis sûr que beaucoup d’entre vous m’ont entendu frénétiquement répéter cette question quasi-hebdomadaire,
« avez-vous vu mes clefs ? » Maintenant, ceux d’entre vous qui les trouvent pour moi savent où j’ai tendance à les laisser. On m’a offert une fois un bipper que je pouvais utiliser pour retrouver mes clefs si elles ne se trouvaient pas aux endroits habituels. J’ai fait le calcul une fois, et si nos agents immobiliers ne m’avaient pas donné un passe-partout, je devrais garder sur moi à peu près seize clefs tous les dimanches.

J’imagine que je dois garder autant de clefs sur moi parce que nous nous situons au milieu de Manhattan, et beaucoup de choses doivent être mises sous clef. Je dois aussi admettre que la sensation de lourdeur de ces clefs en métal me donne l’impression d’avoir plus de contrôle. Mais dans un monde parfait, j’aimerais beaucoup pouvoir ouvrir toutes les portes et placards du bâtiment et jeter ces clefs à jamais. Et j’aimerais beaucoup en faire de même avec tous les mots de passe et codes que je dois retenir pour avoir accès à tout, d’un compte en banque à mon casier à la salle de gym.

Je me demande si Pierre a pu ressentir la même chose à propos des clefs que Jésus lui a offertes dans la lecture d’aujourd’hui. D’un coté, recevoir un tel compliment du maître a dû être agréable. Tout le monde apprécie recevoir une promotion, et entendre ces mots ; « vous êtes le responsable maintenant ! » Tout le monde apprécie cela, jusqu’à ce qu’ils soient vraiment responsables et qu’ils n’arrivent pas à comprendre quelle clef ouvre quelle porte, ou qu’ils se sentent encerclés par des hordes de gens qui veulent qu’ils ouvrent toutes les portes de suite ou qu’ils les ferment sans attente. Vous avez les clefs. Vous êtes responsables, alors agissez comme tel.

Je sais que certains de nos frères et sœurs catholiques croient que ce passage de l’Évangile de Matthieu donne au Pape le pouvoir de dire qui est considéré comme ‘membre’ de l’Église, et qui devrait en être exclu. En tant qu’épiscopaliens, il se trouve que je crois que Jésus nous a tous donné ces clefs du royaume : les prêtres comme les profanes. Vous et moi sommes les porteurs des clefs de l’Église du Christ ressuscité. Notre tâche est de comprendre ce que nous allons en faire. Certains d’entre nous les utilisent pour fermer les portes à ceux que nous ne considérons pas dignes d’entrer. D’autres utilisent ces clefs pour ouvrir les portes qui étaient jusqu’à présent fermées aux femmes, aux minorités, aux gays et aux lesbiennes ou à ceux que la société juge indésirables.

Peut-être que Jésus lui-même a regretté d’avoir donné ces clefs à Pierre au départ – tout comme des parents qui donneraient leurs clefs de voiture à leur enfant pour la première fois. C’est surement vrai que ce passage dans l’Évangile de Matthieu a posé de sérieux problèmes à l’Église à travers l’histoire. Les chrétiens de toutes les dénominations ont interprété les mots de Jésus pour dire qu’ils étaient les seuls à avoir les clefs qui ouvrent certaines portes du royaume de Dieu. Certains catholiques disent qu’ils sont les seuls à avoir la clef de la pièce où sont enfermés les bons sacrements. Certains protestants disent qu’ils sont les seuls à posséder la clef de la pièce où se trouve la Bible. Certains pentecôtistes disent qu’ils sont les seuls à avoir la clef de la pièce où se trouvent le Saint-Esprit. Ce n’est pas difficile à comprendre que Marc, Luc et Jean ne parlent jamais de ces clefs. Les clefs semblent toujours créer des problèmes.

C’est pour cela que nous ne pouvons pas isoler ce passage du reste de l’Évangile de Matthieu. Ces clefs mystiques nous sont données pour qu’aucune porte du Royaume de Dieu ne nous soit fermée. Si vous tournez la clef dans la serrure de la pièce de la paix, vous découvrirez le pouvoir du pardon et la futilité de la violence et la guerre. Si vous tournez la clef dans la serrure de la pièce de la pitié vous apprendrez qu’elle est inépuisable : il n’y a aucune raison de la rationner ou de ne la donner qu’à quelques privilégiés. Les clefs ouvrent même les portes du cœur même de Dieu, où vous découvrirez par vous même cet amour qui en déferle pour nous à travers la mort et résurrection de Jésus. Vous verrez que si vous vivez dans la lumière de l’amour, vous ouvrirez aussi la porte de votre propre cœur, et cet amour en déferlera aussi sur tous ceux que vous rencontrerez.

Les clefs que Jésus a promises à Pierre n’avaient jamais pour but de fermer la porte aux gens. Si tel était le cas, Jésus ne les aurait certainement pas donnés à quelqu’un comme Pierre – celui qui l’a renié trois fois le jour même de sa crucifixion. En sachant tout cela, Jésus lui promet quand même les clefs – de la même façon qu’il nous donne tous ces mêmes clefs. C’est un don délivrant. Bien que nous devions les utiliser avec sagesse, nous pouvons trouver du réconfort dans le fait qu’elles ne pourront jamais être perdues ou oubliées.

NJM – Ver. Fr. FS