Epiphany II
15 January 2023
Isaiah 49:1-7 I Corinthians 1:1-9 John 1:29-41
It seems to me that wherever you go in the Christian world, people have very different ideas about the significance and meaning of the rite of baptism. What is baptism ‘for’ exactly? I’ve preached for many baptism services over the years – most recently in mid-December here at St. Esprit. And every time I prepare people for baptism or preach at the service, something new about the sacrament comes to mind. The last baptism I officiated reminded me that baptism can be a path to conversion – passing from one faith to another and being born into a new community and a new identity. But this isn’t always the case. Some people think of baptism as a ceremony in which a child is named – a bit like launching a ship with a bottle of champagne. I suppose this is understandable since the name of the child is solemnly pronounced, some water is used, and the child is launched on the world with a definable identity and a name tag attached. A very old fashioned view of baptism maintains that a child would go to limbo if they died un-baptized. This is a positively medieval superstition which people are usually unable to explain to me in any detail. It seems that such people believe that the soul of the baby is neither saved nor damned, but spends eternity wandering the universe as an unsatisfied shade seeking rest. Some people believe that a baby will not grow up properly unless baptism is performed. Their belief can be described as a vague feeling that baptism is a spiritual inoculation against some of the dangers of life which possesses magical and mystical effects in itself; a bit like a spiritual vaccine. I have known people who have told me that baptism is merely a means of getting a membership card which assures their child of a place in the local Christian school. Others are more honest and simply want a good excuse for a party with plenty to eat and drink.
It is rare to find someone who sees baptism as a sacrament in which we can be identified with the death and the triumphant resurrection of Jesus. I’m sorry to say that this is one of the reasons we found the new translation of the Book of Common Prayer into French so unsatisfactory; it weakens the connection between Christ’s death and our own death and re-birth thanks to Christ’s resurrection. Baptism is all about God’s love for us. It is about becoming members of a community of God’s children whose business it is to love each other as Christ has first loved us. Baptism is supposed to illustrate to us that our mistakes are not fatal, that forgiveness is always possible, and that though we must die, we are nevertheless destined for a life lived forever in union with God.
So why do we read in the Gospels that Jesus was baptized? Did Jesus actually need baptism? Surely, he was not in need of forgiveness? He came to bring the forgiveness and eternal life that baptism confers. Surely, he didn’t need to become a member of God’s community of faithful people, or to be set aside especially as a child of God?
John recognizes the difficulty inherent in claiming that Christ was baptized. He does not give us a detailed narrative in his gospel of Jesus being baptized by John the Baptist in the river Jordan. He does however use the exact same words that the other gospel writers use when talking of Jesus’ baptism. But in John’s gospel, but he claims that John the Baptist heard those same words when Jesus was simply passing by: “I saw it myself and have borne witness, this is God’s chosen one!” (John 1:34)
I think that the other three Gospels that record the baptism of Jesus by John the Baptist in the river Jordan help us to glimpse something which is vitally important. Perhaps Jesus did not need to be baptized for exactly the same reasons as we are baptized. Jesus was designated the Child of God in a unique and particular way. But he submitted himself to the Baptism of forgiveness as an act of total solidarity with the human condition. We are not presented with a savior who is too good to be true, someone who is so utterly alien to us that he cannot understand what it is to suffer or to be tempted. Perhaps John presents us with rather an unsatisfactory savior at this point, someone who is capable of provoking mystical visions but who is incapable of getting down into the water with us and passing through a rite which is intended to symbolize death, suffering and rebirth.
When Jesus was born to share our human condition, he showed us that he was to share everything that this entails. He was to suffer and to die, just as we suffer and die. He was to be betrayed by his friends, as some of us sometimes are. He was to be tempted, just as we are tempted. His baptism is therefore a sign of hope. When we are baptized, we are baptized into the same power of love which led to the incarnation of the suffering Christ, who was to give his all for our sake. When we are baptized into that power of love, we are also assured of being a part of the victory over suffering and death which he won.
NJM
Le 2e dimanche après l’Épiphanie le 15 janvier 2023
Il me semble que, où que l’on aille dans le monde chrétien, les gens ont des idées très différentes sur la signification et le sens du rite du baptême. A quoi sert le baptême exactement ? Au fil des ans, j’ai prêché lors de nombreux services de baptême – le plus récent étant celui de la mi-décembre, ici à Saint-Esprit. Et à chaque fois que je prépare les gens au baptême ou que je prêche lors de ces services, quelque chose de nouveau sur ce sacrement me vient à l’esprit. Le dernier baptême que j’ai officié m’a rappelé que le baptême peut être un chemin de conversion – passer d’une foi à une autre et naître dans une nouvelle communauté et une nouvelle identité. Mais ce n’est pas toujours le cas. Certaines personnes considèrent le baptême comme une cérémonie au cours de laquelle un enfant est nommé – un peu comme le lancement d’un navire avec une bouteille de champagne. Je suppose que c’est compréhensible puisque le nom de l’enfant est prononcé solennellement, qu’un peu d’eau est utilisée, et que l’enfant est lancé dans le monde avec une identité définissable et une gourmette qui porte son nom. Une vision très ancienne du baptême soutient qu’un enfant irait dans les limbes s’il mourait sans avoir été baptisé. Il s’agit d’une superstition tout à fait médiévale que les gens sont généralement incapables de m’expliquer en détail. Il semble que ces personnes croient que l’âme du bébé n’est ni sauvée ni damnée, mais qu’elle passe l’éternité à errer dans l’univers comme une ombre insatisfaite qui cherche le repos. Certaines personnes croient qu’un bébé ne grandira pas correctement s’il n’est pas baptisé. Leur croyance peut être décrite comme un vague sentiment que le baptême est une inoculation spirituelle contre certains des dangers de la vie qui possède des effets magiques et mystiques en soi ; un peu comme un vaccin spirituel. J’ai connu des gens qui m’ont dit que le baptême était simplement un moyen d’obtenir une carte de membre qui assure à leur enfant une place dans l’école chrétienne locale. D’autres sont plus honnêtes et veulent simplement une bonne excuse pour faire la fête et boire et manger beaucoup.
Il est rare de trouver quelqu’un qui considère le baptême comme un sacrement par lequel nous pouvons être identifiés à la mort et à la résurrection triomphante de Jésus. Je suis désolé de dire que c’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons trouvé la nouvelle traduction du Livre de la prière commune en français si insatisfaisante ; elle affaiblit le lien entre la mort du Christ et notre propre mort et renaissance grâce à la résurrection du Christ. Le baptême concerne l’amour de Dieu pour nous. Il s’agit de devenir membre d’une communauté d’enfants de Dieu dont le but est de s’aimer les uns les autres comme le Christ nous a aimés en premier. Le baptême est censé nous montrer que nos erreurs ne sont pas fatales, que le pardon est toujours possible, et que si nous devons mourir, nous sommes néanmoins destinés à une vie vécue pour toujours en union avec Dieu.
Alors pourquoi lisons-nous dans les évangiles que Jésus a été baptisé ? Jésus avait-il réellement besoin d’être baptisé ? Il n’avait sûrement pas besoin d’être pardonné ? Il est venu apporter le pardon et la vie éternelle que le baptême confère. Il n’avait certainement pas besoin de devenir membre de la communauté des fidèles de Dieu, ni d’être mis à part en tant qu’enfant de Dieu ?
Jean reconnaît la difficulté inhérente à l’affirmation du baptême du Christ. Il ne nous donne pas un récit détaillé dans son évangile du baptême de Jésus par Jean le Baptiste dans le Jourdain. Il utilise cependant exactement les mêmes mots que les autres auteurs d’évangiles pour parler du baptême de Jésus. Mais dans l’évangile de Jean, il affirme que Jean le Baptiste a entendu ces mêmes mots alors que Jésus ne faisait que passer : « J’ai vu cela, dit Jean, et je suis donc témoin que c’est lui le Fils de Dieu. » (Jean 1:34)
Je pense que les trois autres Évangiles qui relatent le baptême de Jésus par Jean le Baptiste dans le Jourdain nous aident à entrevoir une chose d’une importance vitale. Peut-être Jésus n’avait-il pas besoin d’être baptisé exactement pour les mêmes raisons que nous le sommes. Jésus a été désigné comme l’Enfant de Dieu d’une manière unique et particulière. Mais il s’est soumis au baptême du pardon comme un acte de solidarité totale avec la condition humaine. On ne nous présente pas un sauveur trop beau pour être vrai, quelqu’un qui nous est si totalement étranger qu’il ne peut pas comprendre ce que c’est que de souffrir ou d’être tenté. Peut-être Jean nous présente-t-il plutôt un sauveur insatisfaisant à ce stade, quelqu’un qui est capable de provoquer des visions mystiques mais qui est incapable de se jeter dans l’eau avec nous et de passer par un rite censé symboliser la mort, la souffrance et la renaissance.
Lorsque Jésus est né pour partager notre condition humaine, il nous a montré qu’il devait partager tout ce que cela implique. Il devait souffrir et mourir, tout comme nous souffrons et mourons. Il devait être trahi par ses amis, comme certains d’entre nous le sont parfois. Il devait être tenté, comme nous sommes tentés. Son baptême est donc un signe d’espérance. Quand nous sommes baptisés, nous sommes baptisés dans la même force d’amour qui a conduit à l’incarnation du Christ souffrant, qui devait tout donner pour nous. Lorsque nous sommes baptisés dans cette puissance d’amour, nous sommes également assurés de participer à la victoire sur la souffrance et la mort qu’il a remportée.
NJM Ver. Fr. FS