Second Sunday of Epiphany

January 19, 2020

Isaiah 49:1-7 I Corinthians 1:1-9 John 1:29-42

It is strangely comforting to know that we are not the first generation to find the apostle Paul difficult. Many people today accuse him of being dogmatic, authoritarian, sexist, racist (in his letter to Titus he calls all Cretans imbeciles) and homophobic – in short, nothing short of a rabid wide-eyed Bible basher. It may surprise you to know that the problems that the Corinthian church had with the apostle Paul were of a different order. Paul’s letters to the Corinthians show us that the Christians in that city thought that he was ineffective at converting people, that he created cliques, and that he was a clumsy public speaker. Their criticisms did not stop there. The Corinthians accused Paul of insincerity – he flattered people and too often said one thing and did another. They accused him of behaving in a manner unbecoming to an Apostle, and claimed that he did not show enough miraculous powers to be a true disciple of Jesus. To sum up, the Corinthians questioned Paul’s claim to speak with any authority.

If the Christians in Corinth had a problem with Paul, it is equally true that Paul had a problem with them. He is about to write them a very stiff letter indeed. He is unhappy with their sexual mores. They are suing each other in the courts. They are confused about everything from marriage to the resurrection of the dead. They are arguing amongst themselves about what constitutes idolatry, the role of women in the church, and the use of miraculous spiritual gifts. In the first nine verses of his letter, Paul is introducing the mother of all complaints letters.

Nobody likes writing such letters. I myself hate having to complain about things. English people as a whole have difficulties with complaining in a clear and constructive way. They generally begin by saying, “I’m terribly sorry, but…” and end up giving the impression that the problem is all their fault. I have noticed that Americans are rather less shy of asserting their rights. The art of complaining is a talent very few of us has. Money Magazine has just devoted an entire issue to the subject – entitled How to Complain. According to them, there are three key elements to making a successful complaint.

1) Always be polite: no matter what happens. Treat the other person as a human being.

2) Don’t just moan. Always be constructive, and above all know what you want done.

3) Wherever possible, don’t speak to a minion; go to the very top of the organization.

How does poor old Paul measure up to the professional standards set by a twenty-first century cutting edge business magazine? Is he good at writing a complaints letter?

Is he polite? Well, yes. Perhaps he is a little ironic at times in his opening address, but he calls his readers saints. He thanks God for them; he admires their gifts, and blesses them in the name of the God whom they all serve together. All of this may well have made uncomfortable reading for a group of people who had put all their energy into criticizing Paul. Paul certainly does not judge them, patronize them, or begin by shouting at them.

Is he constructive? Most certainly. He points them to God’s grace and His ability to enable us to overcome all difficulties. He reminds the Corinthian Christians of God’s power to sustain us to the very end. He tells them that it is in the name of this faithful God that all the difficulties of the church will be resolved.

Does he make his appeal to the head of the organization? In the opening nine verses of his letter to the Corinthians, Paul mentions God six times, and Jesus eight times. It could not be more clear. Their disputes are not about Paul or his authority. They are about God’s authority and God’s ability to resolve their differences. The question that should be put is not “Can Paul be trusted?”, but “Can God be trusted?” Paul is a minion. God is in control.

Therein lies the power of Paul’s opening appeal. He puts everything into perspective. He does not set out to defend himself; neither does he set out to make himself popular. The same must go for our own disputes, whatever they are. We follow Paul’s instructions; the instructions which Money Magazine thinks that it has discovered in the name of good modern business practice. Firstly, we recognize each other’s dignity – not as consumers, nor even as fellow human beings, but as God’s chosen children; his saints. Secondly, we give thanks to God for each other, and our respective gifts. Thirdly, we bless each other in the name of the God whom we serve. Finally, we recognize that we all serve the same God; he is the God who is faithful to his promises and will not let his people down. When it comes to our shared life in the Body of Christ, Paul wants us all, himself included, to find our call, our purpose and our identity in the power and the grace of God.

NJM

 

DEUXIÈME DIMANCHE DE L’ÉPIPHANIE                                                       19 janvier 2020

Il est rassurant de savoir que nous ne sommes pas les premiers à éprouver des difficultés quand il s’agit de déchiffrer la personnalité de Paul. De nos jours, pas mal de gens le trouvent dogmatique, autoritaire, chauvin, raciste (dans sa lettre à Tite il traite d’imbéciles les habitants de l’île de Crète) et homophobe – bref, une espèce de tête brûlée qui se sert de la Bible comme d’un marteau. Vous serez donc surpris d’apprendre que les difficultés qu’éprouvaient les chrétiens de Corinthe à l’égard de Paul étaient d’un autre ordre. Les lettres de Paul aux Corinthiens nous démontrent clairement que les chrétiens de cette ville étaient d’avis que Paul était complètement inefficace dans sa façon de convertir les gens, qu’il avait formé des cliques qui se détestaient les unes les autres, et qu’il était un piètre orateur. Ses détracteurs ne se sont pas arrêtés là. Ils sont allés jusqu’à l’accuser de manquer de franchise. Paul flattait les gens et trop souvent disait une chose et en faisait une autre. Ces mêmes détracteurs disaient de lui qu’il se comportait d’une façon qui ne convenait pas à un apôtre. Ils étaient d’avis qu’il ne démontrait pas les pouvoirs miraculeux propres à un vrai disciple de Jésus. En résumé, ils ne le croyaient pas capable d’exercer une autorité quelconque.

Si les Corinthiens étaient montés contre Paul, il est aussi vrai que Paul de son côté avait un problème avec les Corinthiens. Le voilà sur le point de leur adresser une lettre dans laquelle il ne mâche pas ses mots. Il n’apprécie aucunement leurs pratiques sexuelles. Les Corinthiens ne cessent pas d’entamer des procès les uns contre les autres. Ils se trompent du tout au tout : depuis la question du mariage, jusqu’à la résurrection des morts. Ils se disputent entre eux sur la question de l’idolâtrie, sur le rôle des femmes dans l’église, et sur l’usage des dons spirituels miraculeux. Les neuf premiers versets de cette épître de Paul sont une introduction à toutes les objections qu’il nourrit à l’égard des Chrétiens de Corinthe.

Personne ne se plaît à écrire des lettres qui ne consistent qu’en reproches. Moi-même, je déteste me plaindre à propos de quelque chose qui ne va pas comme je le veux. On dit que les Anglais, d’une manière générale, ne réussissent pas à formuler leurs plaintes d’une façon directe. Ils tournent autour du pot, et débutent en disant quelque chose comme « Je suis désolé, mais… » et ils finissent ainsi par donner l’impression que le problème est de leur faute. J’ai remarqué que les Américains sont moins timides quand il s’agit de faire valoir leurs droits. L’art de se plaindre est un talent qui n’est pas donné à tout le monde. Money Magazine a consacré un article à ce sujet, intitulé How to Complain (Comment se plaindre). Selon cet article, il y a trois éléments clefs qui garantissent le succès :

1) Soyez toujours poli – quelles que soient les circonstances. Traitez la personne avec qui vous parlez comme un être humain.

2) Retenez-vous de geindre. Soyez toujours positifs et surtout exprimez clairement ce que vous voudriez.

3) Si possible, ne vous adressez pas à un subalterne ; mais adressez-vous directement au chef de l’organisation.

Comment ce pauvre Paul peut-il être à la hauteur des attentes fixées par un magazine d’affaires pointu du vingt-et-unième siècle ? Est-il doué dans l’art de rédiger ses plaintes ?

Est-il poli ? Oui, certainement. Il lui arrive d’être parfois un peu ironique au début de ses lettres lorsqu’il appelle ses lecteurs des saints. Il remercie Dieu pour leur existence, il admire les dons que Dieu leur a accordés, et il les bénit au nom de ce même Dieu qu’ils servent en commun. Tout cela a dû mettre mal à l’aise ceux à qui la lettre était adressée, puisque ces derniers s’étaient employés à le critiquer. Paul se refuse de les réprimander, de les traiter avec condescendance et de les juger.

Est-il positif ? Assurément. Il leur fait valoir la grâce de Dieu, et sa capacité de nous aider à surmonter toutes nos difficultés. Il leur dit que Dieu est toujours fidèle à ses promesses, et qu’il les soutiendra jusqu’à la fin des temps. C’est en son nom que les difficultés de l’Église se ressouderont.

Paul s’adresse-t-il directement au chef de l’organisation, comme recommandé ? Dans les premiers versets de sa lettre, Paul fait référence à Dieu six fois, et au Christ au moins huit fois. Il ne peut pas être plus clair. Il ne fait pas référence à lui-même ou à sa propre autorité, mais à l’autorité de Dieu, et à la capacité de Dieu de résoudre les problèmes. La question qui se pose est celle-ci : « Pouvons-nous placer notre confiance en Dieu ? » et non pas « Pouvons-nous placer notre confiance en Paul ? » Paul est un subalterne, c’est Dieu qui règne.

C’est là que réside le pouvoir de l’ouverture de la lettre Paul. Il met tout en perspective. Il n’a pas l’intention de se défendre ; il ne cherche pas non plus à se rendre populaire. Il en va de même pour nos propres différends, quels qu’ils soient. Nous devons suivre les instructions de Paul, ces instructions que Money Magazine pense avoir découvert au nom des pratiques efficaces des affaires modernes. Tout d’abord, nous devons reconnaître la dignité de chacun – non pas en tant que consommateurs, ni même en tant qu’êtres humains, mais en tant qu’enfants de Dieu – des saints. Ensuite, il nous faut rendre grâce à Dieu pour chacun d’entre nous et pour nos dons particuliers. Puis nous devons nous bénir les uns les autres au nom du Dieu que nous servons. Enfin, nous reconnaissons que nous servons tous le même Dieu, ce Dieu qui est éternellement fidèle à ses promesses et ne nous abandonnera pas. Lorsqu’il s’agit de notre vie partagée dans le Corps du Christ, Paul veut que nous tous, lui inclus, puissions trouver notre vocation, notre but et notre véritable identité dans la puissance et la grâce de Dieu.

NJM Ver. Fr. FS