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Christmas Eve 2022

Given the fact that Christmas is all about the birth of a child, it isn’t surprising that many of the most famous Christmas hymns are lullabies. Perhaps the most famous of them all is ‘Silent night’, translated into many languages and was first sung in English here in New York City at Trinity Wall Street in 1859. Just over fifty years later it was sung in 1914 in the trenches of the First World War during the Christmas truce. When we hear lullabies as adults, they often evoke a sense of nostalgia; especially around Christmas time. I think of my parents and the home where I grew up very often at this time of year. The memories are not just stirred up by the music. They come at unexpected moments when I smell an English Christmas pudding or find a Christmas decoration that takes me back to my childhood. Nostalgia can be quite a deceptive feeling. I’m tempted to think that I was blissfully happy at those moments in the past – that it was some sort of golden age of unadulterated contentment. But do I wish I could return to that time? Not really. Despite its challenges, I love this time; the one we are in right now. I don’t really want to relive the years that have gone by. As sweet as they were, they were also a lot of hard work; and I don’t suppose I’m up to being that young and that foolish all over again.

It is such a bittersweet pleasure, memory. It hurts just a little bit, to think of those people who have gone before us, who are lingering here in our minds and looking at us from around the edge of our present time. It’s a sort of wistful happiness – a sweet sort of loneliness. Christmas, with all its sentimentality, evokes that sort of happiness in us. In the northern hemisphere a few days ago we marked the turning of the sun’s direction, and the slow return of lighter days. The light will now grow and grow – a new year will come, and a new spring, and all things new again. Those we have lost will not be living in it with us, not as we do; but neither are they completely absent from it.

The night that marks the turning of the year was what the Celts used to call the Endris night. It was evoked in a fourteenth century poem by an anonymous author:

This endris night
I saw a sight
A star as bright as day.
And ever among
A maiden song:
Lullay, by by lullay.

It is almost as if those who have gone before us are singing us this lullaby: telling us that sleep and rest are gifts from the one who came to free us from the terror of the nightmares of this world; the divisions, the violence, the war, the economic hardship and the soulless exploitation of our dearest dreams. Those voices invite us to dream anew: to dream of the morning that is yet to come. It is a morning that they themselves already know. We are the ones who need soothing to rest from the tumult and chaos and loss that the world is heir to.

I don’t think that Christmas Eve just instills a nostalgia for times gone by for us. It points to a hunger for something else. It reminds us that the best things of all live outside time; not in it. the Kingdom of God isn’t constrained by time’s sad limits. Christmas Eve reminds us that time is as impermanent as we are. All those we love are close to us. It is not they who are absent from us, but us who are absent from them.

That is why a communion service on Christmas Eve is so important. It commemorates the fact that the one who lived outside time and space; our savior Jesus Christ, came to be part of time and space with us. He became flesh and blood, just as we are flesh and blood, to show us that this impermanent and changing time is only a splinter of God’s eternity. We are home-sick not for the Christmases gone by. We are nostalgic not for times we can’t live again. We are longing for a home where all those changes and chances, all those bereavements and disappointments, all those missed opportunities will be changed into the joy of a new morning.

Whether you are celebrating a Christmas that is full of memories of Christmases gone by, or celebrating a Christmas that is bringing new and beautiful memories for you to cherish in the years to come, remember that we are all gathered around the table that welcomes us all into the feast that knows no end. One day this dream will end too. It will be the morning. The star as bright as day will shine for us. Our frail humanity will be caught up in the undying beauty of the day that will know no end. Until that day dawns, may your Christmas be a blessed one, and may the Christ child fill you with his peace.

NJM

 

La veille de Noël

Étant donné que Noël symbolise la naissance d’un enfant, il n’est pas surprenant que la plupart des chants de Noël les plus célèbres soient des berceuses. Le plus célèbre de ces chants est peut-être « Douce nuit », traduit dans de nombreuses langues et chanté pour la première fois en anglais ici à New York, à Trinity Wall Street, en 1859. Un peu plus de cinquante ans plus tard, il a été chanté en 1914 dans les tranchées de la Première Guerre mondiale pendant la trêve de Noël. Lorsque adultes nous entendons ces airs de berceuses, ils évoquent souvent un sentiment de nostalgie, surtout à l’époque de Noël. À cette époque de l’année, je pense très souvent à mes parents et à la maison où j’ai grandi. Les souvenirs ne sont pas seulement éveillés par la musique. Ils surgissent à des moments inattendus, lorsque je sens l’odeur d’un pudding de Noël anglais ou que je trouve une décoration de Noël qui me ramène à mon enfance. La nostalgie peut être un sentiment assez trompeur. Je suis tenté de penser que j’étais béatement heureux lors de ces moments passés, que c’était une sorte d’âge d’or de mon contentement pur et simple. Mais est-ce que je souhaite pouvoir revenir à cette époque ? Pas vraiment. Malgré ses difficultés, j’aime cette époque, celle que nous vivons en ce moment. Je n’ai pas vraiment envie de revivre les années qui se sont écoulées. Aussi douces qu’elles aient été, elles ont aussi représenté beaucoup de travail, et je ne pense pas être capable d’être aussi jeune et imprudent encore une fois.

La mémoire est un plaisir qui mêle tellement douceur et amertume. Cela fait un peu mal de penser à ces gens qui nous ont précédés, qui s’attardent ici dans nos esprits et nous regardent depuis le bord de notre époque. C’est une sorte de bonheur nostalgique – une douce sorte de solitude. Noël, avec toute sa sentimentalité, évoque en nous cette sorte de bonheur. Dans l’hémisphère nord, il y a quelques jours, nous avons marqué le changement de direction du soleil et le lent retour des jours plus clairs. La lumière va maintenant croître et grandir – une nouvelle année va arriver, et un nouveau printemps, et toutes choses seront nouvelles à nouveau. Ceux que nous avons perdus n’y vivront pas avec nous, pas comme nous le faisons, mais ils n’en seront pas non plus complètement absents.

La nuit qui marque le tournant de l’année est ce que les Celtes appelaient la nuit d’Endris. Elle est évoquée dans un poème du XIVe siècle par un auteur anonyme :

Cette nuit d’Endris
J’ai vu une merveille
Un astre plus clair que le jour
Et toujours en dedans
Le chant d’une jeune fille :
Lullay, by by lullay.

C’est presque comme si ceux qui nous ont précédés nous chantaient cette berceuse : ils nous disent que le sommeil et le repos sont des cadeaux de celui qui est venu nous libérer de la terreur des cauchemars de ce monde ; les divisions, la violence, la guerre, les difficultés économiques et l’exploitation sans âme de nos rêves les plus chers. Ces voix nous invitent à rêver à nouveau : à rêver du matin qui est encore à venir. C’est un matin qu’ils connaissent déjà eux-mêmes. C’est nous qui avons besoin de réconfort pour nous reposer du tumulte, du chaos et de la perte dont le monde est l’héritier.

Je ne pense pas que la veille de Noël ne fasse qu’instiller en nous la nostalgie des temps passés. Elle indique une soif d’autre chose. Elle nous rappelle que les meilleures choses vivent en dehors du temps, et non dans le temps. Le Royaume de Dieu n’est pas contraint par ses tristes limites. La veille de Noël nous rappelle que le temps est aussi impermanent que nous le sommes. Tous ceux que nous aimons sont proches de nous. Ce ne sont pas eux qui sont absents de nous, mais nous qui sommes absents d’eux.

C’est pourquoi un service de communion la veille de Noël est si important. Elle commémore le fait que celui qui a vécu en dehors du temps et de l’espace, notre sauveur Jésus-Christ, est venu faire partie du temps et de l’espace avec nous. Il s’est fait chair et sang, tout comme nous sommes chair et sang, pour nous montrer que ce temps impermanent et changeant n’est qu’un éclat de l’éternité de Dieu. Nous n’avons pas la nostalgie des Noëls passés. Nous sommes nostalgiques, non pas des temps que nous ne pouvons pas revivre, mais nous aspirons à un foyer où tous ces changements et toutes ces chances, tous ces deuils et toutes ces déceptions, toutes ces occasions manquées seront changés en la joie d’un nouveau matin.

Que vous célébriez un Noël rempli de souvenirs de Noëls passés ou que vous célébriez un Noël qui vous apporte de nouveaux et beaux souvenirs à chérir dans les années à venir, rappelez-vous que nous sommes tous réunis autour de la table qui nous accueille dans la fête sans fin. Un jour, ce rêve prendra fin lui aussi. Ce sera le matin. L’étoile aussi brillante que le jour brillera pour nous. Notre frêle humanité sera prise dans la beauté éternelle du jour qui ne connaîtra pas de fin. Jusqu’à ce que ce jour se lève, que votre Noël soit béni et que l’enfant Jésus vous remplisse de sa paix.

NJM Ver. Fr. FS