Pentecost XIII
September 4th, 2022
Jeremiah 18:1-11 Philemon 1-21 Luke 14:25-33

I have always felt an affinity for today’s reading from the prophet Jeremiah, because I was born in an English town well known for its pottery industry. This is the only reference to a potter’s wheel in the entire Bible. On my mother’s side of the family, nearly everyone was a potter. The women were painters, the men worked either at the potter’s wheel or in the room where they made the pottery moulds. I used to be fascinated by the potter’s wheel. A good potter makes the process look effortless and therefore very relaxing. I’ve even tried my hand at throwing pots myself. In French, one ‘turns’ a pot on the wheel, and in English one ‘throws’ a pot on the wheel. I think the English verb illustrates the fact that making a pot on a potter’s wheel is not as relaxing as it looks. You take an unpromising lump of grayish earth, and throw it on the potter’s wheel, which is already slowly spinning. With wet hands, you have to press very hard on the clay in order to center it on the wheel. It will want to spin off in every direction. It will resist your pressure; but you must keep on pressing, no matter what. You must press evenly and hard – not hard enough to dislodge the clay, but sufficiently hard to turn the clay into a completely uniform and symmetrical mound, perfectly centered on the wheel. Only at that point do you dare to begin gently to press your two thumbs into the center of the mound, and open up the clay into the shape of a bowl or a pot. Even then your difficulties are not over. The centrifugal force of the wheel may well cause your pot to flare out alarmingly and flop completely out of shape. If this happens, you must begin again by making another mound from the same clay.

This is the process that Jeremiah observes when he visits the factory of a potter in ancient Palestine. Everybody in the ancient world was familiar with the potter’s craft. Pottery was invented in about 7000 BC. It was used for lamps, tableware, storage jars, cooking pots, loom weights, building materials and even jewelry. Before the invention of paper, large pieces of broken pottery were used as writing tablets. Jeremiah’s observations in the potter’s house lead to a prophecy in which Jeremiah compares God to a potter and Israel to the pot that has lost its shape. Jeremiah warns Israel that if they continue to disobey Him, God the potter will have to crush down the clay and begin again. The context of this prophecy is easily explained. Jeremiah exhorted Israel to behave morally, or to face the consequences of their disobedience. Their failure to listen to Jeremiah led to the fall of Jerusalem and the destruction of that city. Israel was defeated by the Babylonians, and its people led off into captivity. Their nation was crushed; only to be built up again in a new form when Israel returned from Exile in 520 BC. When the Early Christian Church read this passage, they assumed that Jeremiah was prophesying the coming of Christ; the new clay vessel of Christ’s incarnation being made from the old clay vessel of the House of David.

But what about us? What is the lesson we can learn from accompanying Jeremiah on his visit to the potter’s factory? Can this prophecy be applied not just to nations, but also to churches, families and individuals? The hardest part of throwing a pot is centering the clay on the wheel. Very often we feel as if our life has no center – just like the clay, we seem to be thrown off in all directions at once. We can’t stop the wheel of the world from turning, but unless we find our center we will remain formless and confused. Poverty, exile, illness; personal disappointments of many sorts constantly threaten to throw us off balance. Under these circumstances, we must trust ourselves to God the potter. We must find our true center, so that we can begin to be shaped under the hands of love. Sometimes it feels as if the pressure of those hands is hard to bear – we are pushed in directions that we do not wish to take. We find it impossible to forgive someone –but unless we do, we will never find our center. We are afraid of the commandment to love even our enemies – but unless we do, we will remain formless and off-balance. We hesitate to give up the habits that we know are bad for us – but unless we do, it will be very hard for us to find peace. What we do know for sure is that the more we allow this shaping to happen, the more centered and balanced we will become.

We cannot know what form the finished pot will take; that is for God to decide. We must trust the potter to do his work, and the more we trust, the more effortless and beautiful the process will become. As the Rentrée approaches, let us commit ourselves anew to letting God shape us as He wills.

NJM

Le treizième dimanche de la Pentecôte
4 septembre 2022

J’ai toujours ressenti des affinités avec la lecture de Jérémie d’aujourd’hui car je suis né dans une ville anglaise connue pour son industrie de la poterie. C’est la seule référence à un tour de potier dans l’intégralité de la Bible. Dans la famille du coté de ma mère, presque tout le monde était potier. Les femmes étaient peintres et les hommes travaillaient soit au tour de potier soit dans la salle où les moules à poterie étaient façonnés. Le tour de potier me fascinait. Un bon potier a l’air de s’en servir sans aucun effort lui donnant une allure relaxante. J’ai même essayé moi-même de faire de la poterie. En français, on ‘tourne’ une poterie sur le tour, et en anglais on ‘jette’ une poterie sur la ‘roue’. Je pense que le verbe anglais illustre le fait que façonner une poterie sur un tour n’est pas aussi relaxant que cela en a l’air. Vous prenez un gros morceau de terre grise peu prometteur, puis vous le jetez sur le tour de potier qui déjà tourne doucement. Avec vos mains mouillées, vous devez presser fortement l’argile afin de la centrer. Celle-ci essayera de partir dans tous les sens. Elle résistera à votre pression ; mais vous devez continuer à presser, quoi qu’il arrive. Vous devez presser uniformément et fortement – pas si fort que la terre puisse se déplacer, mais assez fort pour que celle-ci se transforme en un mont complètement uniforme et symétrique, parfaitement centré sur le tour. Seulement à ce moment pourrez-vous oser presser avec vos deux pouces au centre du haut du mont, afin d’ouvrir l’argile pour y former un bol ou un pot. Et même à ce moment-là, vous n’êtes pas au-delà de vos déboires. La force centrifuge du tour peut très facilement faire s’emballer votre pot de façon alarmante pour que celui-ci enfin s’écrase sans forme. Si cela arrive, vous devez recommencer encore en créant un autre mont avec la même argile.

C’est le procédé que Jérémie observe lorsqu’il visite la maison du potier en Palestine antique. Tout le monde dans le monde antique connaissait l’art de la poterie. Cet art a été inventé dans les années 7000 avant J.C. On créait en poterie des lampes, de la vaisselle, des bocaux, des chaudrons, des poids de tissage, des matériaux de construction et même des bijoux. Avant l’invention du papier, on utilisait de grands morceaux de poteries cassées comme tablettes d’écriture. Les observations de Jérémie dans la maison du potier mènent à la prophétie dans laquelle Jérémie compare Dieu au potier et Israël au vase qui a perdu sa forme. Jérémie prévient Israël que s’ils continuent de Lui désobéir, Dieu le potier devra écraser l’argile et recommencer. Le contexte de cette prophétie peut être facilement expliqué. Jérémie exhorte Israël de se conduire moralement, ou de faire face aux conséquences de leur désobéissance. La chute de Jérusalem et la destruction de celle-ci ont été entrainées par leur incapacité à écouter. Israël a été vaincue par les babyloniens et son peuple a été mené vers la captivité. Leur nation a été écrasée ; seulement pour être reconstruite sous une nouvelle forme lorsqu’Israël est revenue en 520 avant J.C. Lorsque les membres de l’église chrétienne primitive lisaient ce passage, ils pensaient que Jérémie se faisait le prophète de la venue du Christ ; le nouveau récipient d’argile de l’incarnation du Christ fait de l’ancienne argile de la maison de David.

Mais qu’en est-il de nous ? Quelle est la leçon que nous pouvons tirer de notre visite avec Jérémie dans la maison du potier ? Est-ce que cette prophétie peut s’appliquer non seulement aux nations, mais aussi aux églises, aux familles, et aux individus ? Le plus dur dans la création d’un vase est de centrer l’argile sur le tour. Très souvent nous ressentons que notre vie n’a pas de centre – tout comme l’argile, il semble que nous soyons tirés de tous les sens en même temps. Nous ne pouvons pas empêcher le tour qu’est le monde de tourner, et à moins que nous ne trouvions notre centre nous resterons sans forme et désorientés. La pauvreté, l’exile, la maladie ; des déceptions personnelles de toutes sortes menacent sans cesse de nous faire perdre l’équilibre. Dans ces circonstances, nous devons offrir notre confiance à Dieu le potier. Nous devons trouver notre centre réel, afin de pouvoir commencer à nous faire façonner par les mains de l’amour. Parfois il semble que la pression de ces mains est dure à supporter – nous sommes poussés dans des directions que nous ne voulons pas suivre. Nous trouvons qu’il est impossible de pardonner quelqu’un – mais à moins que nous ne le fassions, nous ne trouverons jamais notre centre. Nous craignons le commandement qui nous dit d’aimer même nos ennemis – mais à moins que nous ne le fassions, nous resterons sans forme et déséquilibrés. Nous hésitons à abandonner les habitudes que nous savons mauvaises pour nous – mais à moins que nous ne le fassions, il sera très dur pour nous de trouver la paix. Ce que nous savons avec certitude, c’est que plus nous laissons ce façonnement se produire, plus nous trouverons notre centre et notre équilibre.

Nous ne pouvons pas connaître la forme finale de notre vase ; c’est la décision de Dieu. Nous devons faire confiance au potier et le laisser effectuer son travail. Plus nous lui accordons notre confiance, plus le procédé deviendra beau et facile. Alors que la Rentrée approche, engageons-nous à nouveau à laisser Dieu nous façonner comme Il le souhaite.

NJM Ver. FR : FS