Eighth Sunday after Pentecost

August 4, 2019

Hosea 11:1-11 Colossians 3:1-11 Luke 12:13-21

Jesus’ parable of the rich fool which we heard in our Gospel reading this morning is the only one of the parables in the New Testament where God himself has a speaking role. Of course, God appears in the other parables – often disguised as a landowner or a farmer. But in no other parable does God appear as simply himself. In this parable, God says to the rich man: “Fool! This night your soul is required of you; and the things you have prepared, whose will they be?”

God’s intervention is all the more striking because up to this point in the story we have only heard from the rich man. We do not hear from his wife, his sons, the people who work in his fields or his neighbors. The rich man is in a closed little world of his own. He carries on conversations with himself: “What shall I do, for I have nowhere to store my crops?” He even has a conversation with his own soul: “Soul, you have ample goods laid up for many years; take your ease, eat, drink, be merry.” It is clear that the man’s wealth has given him a sense of complete security. He is the beginning and end of his own world. He can write his own story just as he pleases. In a few lines, Jesus gives us a picture of an egocentric and arrogant businessman who has no time for anyone or anything else. He believes himself to be the master of his own destiny; until God breaks into the story and brings the foolish man’s plans to nothing.

Since the terrible recession of 2008, the gap between the rich and poor has only grown greater. A report was recently published that stated that four out of five people in America will experience economic insecurity or poverty in their lifetimes. The wider the gap grows, the harder it becomes for each side to understand the other. The comfortably rich give us the impression that they “deserve” their riches, and that the poor are poor because they are lazy. The poor give us the impression that they envy the rich and are inclined to believe that rich people have succeeded because they are dishonest. But this parable isn’t really about wealth in itself. It is about our attitudes towards what we have. St. John Cassian (360-435) was head of a monastery in Marseilles in France. He made the astute observation that monks who had renounced great fortunes before entering a monastery often became the most angry over a lost book or a misplaced coin. He told the brothers under his care that the possession of money wasn’t the ultimate problem. What mattered most was one’s own attitude, desires and disposition. Greed arises from a perception of scarcity; a perception which is driven by anxiety and fear. Our fear blinds us to the abundance of what we have.

So, in what ways do our attitudes or behaviors resemble that of the rich fool? Are we so proud of the money we make that we believe that we deserve it more than others? The rich fool’s money was given to him – you remember that he became rich because of a good harvest. Things might have been very different had God sent a drought. Everything we have, we have been given by a generous and loving God. We are stewards, not lords.

The poor and the destitute do not need reminding that they are dependent on others, and hence only one step away from ruin. Only the comfortable and the rich need reminding that they cannot live in a world of their own. The seduction of wealth is easily explained. Wealth gives you the illusion that you have sole control over your own life. The illusion lies in the idea that we can possess money or houses or celebrity. It therefore comes as a shock to us to know that it is God who writes our story, and not us. We can possess nothing – God possesses us. Death makes nonsense of any other possession. Our only real security is the security that comes from trusting God. Death makes nonsense of any other security.

Finally, Jesus’ parable reminds us that we must use what we have generously. God’s question at the end of the parable makes this clear: “The things you have prepared, whose will they be?” We have an opportunity to answer that question for ourselves in the here and now. The way to real life, in all its fullness, lies in giving things away and not hoarding them for a future over which we have no control. “This night your soul is required of you!” God’s solemn pronouncement to the rich fool reminds us once for all that God is writing our story, and if we trust him with the task, the most exciting chapter of that story is still to be written.

NJM

 

Huitième dimanche après la Pentecôte                                                                           4 août 2019

De toutes les paraboles du Nouveau Testament, la parabole du riche insensé est la seule dans laquelle Dieu apparaît sous sa propre forme et prend la parole. Bien sûr Dieu apparaît aussi dans les autres paraboles – souvent sous la forme d’un fermier ou d’un propriétaire terrien. Mais nulle part ailleurs n’apparaît-il sous sa propre forme. Et là, il interpelle le propriétaire directement : « Homme insensé ! » gronde-t-il, « cette nuit même tu cesseras de vivre. Et ce que tu as préparé, qui donc l’aura ? »

L’intervention directe de Dieu est d’autant plus dramatique que sa voix se fait entendre au moment même où l’homme riche en a terminé avec ses propres délibérations. On dirait que ce personnage n’a ni femme, ni enfants, ni travailleurs dans ses champs, ni voisins. Il habite dans un monde fermé, qui n’appartient qu’à lui. Il ne parle à personne d’autre qu’à lui-même : « Que vais-je faire ? » se dit-il. « La place me manque pour protéger mes multiples récoltes. » Et le voilà aussi qui parle avec son âme : « Mon âme, » dit-il « Ce que tu as récolté te suffira pour bien des années encore. Repose-toi, mange, bois et réjouis-toi. » Il est évident que sa richesse lui donne un sens de sécurité totale. Il est le début et la fin de son propre monde. Il peut écrire sa propre histoire selon son désir. En quelques lignes Jésus nous dépeint un homme égocentrique et arrogant qui ne doute pas un seul moment qu’il est le centre du monde. Il s’estime être maître de son propre destin et ceci jusqu’au moment où Dieu intervient pour réduire à néant tous les plans que l’insensé avait si fièrement élaborés.

Depuis la terrible récession de 2008, l’écart entre riches et pauvres n’a fait qu’augmenter. On a récemment publié un rapport démontrant que quatre personnes sur cinq aux États-Unis ressentiront durant leur vie une insécurité économique et même deviendront pauvres. Plus l’écart augmente entre les personnes, plus il leur est difficile de comprendre ceux de l’autre côté. Les riches confortables donnent l’impression qu’ils ont mérité leurs richesses et que les pauvres sont pauvres car ils sont paresseux. Les pauvres donnent l’impression qu’ils envient les riches et ont tendance à penser que ceux-là ne sont devenus riches que grâce à leur malhonnêteté. Mais cette parabole n’est pas vraiment au sujet de la richesse. Il s’agit plutôt de notre attitude envers elle. Saint Jean Cassien (360-435) était à la tête d’un monastère à Marseille en France. Il remarqua avec perspicacité que les moines qui avaient renoncé à de grandes fortunes avant d’entrer dans un monastère étaient souvent ceux qui devenaient le plus exaspérés au sujet de la perte d’un livre ou d’une pièce de monnaie. Il dit aux frères sous ses ordres que l’argent n’était pas le vrai problème. Ce qui comptait le plus était notre propre attitude, nos désirs et notre inclination. La cupidité vient d’une sensation de manque ; cette sensation est amenée par l’anxiété et la peur. Notre peur nous rend aveugle à l’abondance qui nous entoure.

Ainsi, de quelle façon nos attitudes ou nos comportements rappellent-ils ceux du riche insensé ? Sommes-nous si fiers de l’argent que nous gagnons que nous nous considérons comme étant plus méritants que les autres ? Le fermier devait sa richesse à des bonnes récoltes. Les choses se seraient sans doute passées différemment si Dieu lui avait envoyé la sécheresse. Ce qui équivaut à dire que tout ce que nous possédons nous a été accordé par un Dieu rempli d’amour et de générosité. Nous ne sommes, après tout, que des gardiens ; nous ne sommes pas des seigneurs.

Il ne convient pas de rappeler à ceux qui sont pauvres et sans ressources que leur vie dépend de la générosité des autres, et que la ruine les attend à chaque pas. Il n’y a que les gens confortables et riches qui ont besoin d’être mis en garde contre le fait de vivre dans un monde à part. La séduction de la richesse s’explique facilement. La richesse nous donne l’illusion de posséder les moyens de contrôler notre propre vie. L’illusion consiste à croire qu’il est possible de posséder l’argent, les terres, ou la célébrité. Nous oublions que c’est Dieu et nul autre qui est en train d’écrire notre histoire. Nous ne possédons rien, pour la seule raison que c’est Dieu qui nous possède. La mort fait feu de toute autre possession. Notre seule sécurité provient de notre confiance en Dieu. La mort fait feu de toute autre sécurité.

Finalement, la parabole de Jésus nous rappelle que nous devons utiliser nos ressources pour le bien des autres. La question que Dieu pose à l’homme insensé souligne ce fait : « A qui donc iront toutes tes possessions ? » Le moment présent est parfaitement indiqué pour nous aider à formuler la réponse. Le chemin qui conduit à une vie pleine consiste à partager nos biens, au lieu de les garder pour nous-mêmes afin de faire face à un futur que nous ne pouvons contrôler. « Cette nuit même on te demandera ton âme ! » Ces paroles de Dieu nous rappellent une fois pour toutes que c’est lui qui écrit l’histoire de notre vie et que si nous lui faisons confiance pour cette tâche, nous sommes assurés que le chapitre le plus merveilleux de notre histoire est sur le point d’être écrit.

NJM Ver. Fr. FS