Lent II
March 8, 2020
Genesis 12:1-4
Romans 4:1-5, 13-17
John 3:1-17
How many of us here this morning were born in New York City? Being a community of migrants presents us with special challenges and a unique perspective. Even if you have moved to New York City from somewhere else in the United States, it probably took you a while to get used to life in the City. I sometimes wonder what my life would have been like had my parents stayed in the town where they were born. Would I be the same person? Would the same things interest me? Would I be asking the same questions about life? Would I even be a minister? The fact that we moved to the island of Cyprus when I was nine years old and stayed there until I was fourteen meant that I could no longer see my home town in the same way. When we were evacuated back to England during the war in Cyprus, my perspective had changed. I began to ask questions that would never have occurred to me had we never left. Being a stranger in a strange land really does present us with special challenges and a unique perspective; as many of you here this morning know all too well.
If someone asked us to tell the story of Abraham’s call and his journey to the Promised Land, we would probably leave out a very important stage of that journey. Abraham didn’t wake up one morning in Ur in Mesopotamia and hear God’s voice telling him to set off to Canaan. Abraham’s journey began when his father (Terah) decided to take him, his wife and his nephew to a bustling town called Haran – a merchant outpost of the Kingdom of Upper Mesopotamia in about 1800 BC. Haran was an important town – it lay on the trade route between the Mediterranean Sea and the river Euphrates. Today it is located on the Syrian/Turkish border. Abraham was the son of an economic migrant; a man who moved for financial reasons to a town that might give them all a better chance in life. It was only after Abraham had moved from Ur to Haran that he received a second call; the call to leave most of his family and his possessions in Haran and set off to the place where God was calling him. If his father had not moved him to a new city, would Abraham ever have heard God’s call? The fact that he was already a migrant and a stranger in a strange city must have meant that he began to contemplate life in a different way, and to ask questions that he could never have asked before. Abraham’s journey was two-fold. The physical journey to Haran provoked an inner journey. That inner journey led to his hearing God’s voice calling him even further – to leave his new home for a home that God himself would provide. Those of you who have moved to New York City from elsewhere – whether of your own volition or brought by someone else – know all too well that the physical move is only one part of the process of change that you have set in motion. Your new physical surroundings and your new culture require you to set off on another journey. It is a journey that leads inwards, and forces you to contemplate the meaning of your life in your new surroundings.
Abraham was migrant and stranger par excellence. We look to him as the father of the world’s three great monotheisms: Judaism, Christianity and Islam. He could not have known it at the time, but when Abraham left Haran, he altered human history ever after. He left in faith – not knowing where he was going or even why he was going. He knew only that God had commanded him. A migrant has no guarantees, and Abraham was no exception. His call resembles Christ’s call to us in this season of Lent. Firstly, just like Abraham, we must let go of our fear of the unknown and uncontrollable. Secondly, our call requires us to let go of our fear of being powerless in the face of things we can’t control. Finally, our call requires us to let go of our fear of others who, in this new land, seem to be so different from us. We have a tendency to fear the other and to marginalize those whom we consider strangers. Our fear manifests itself in many ways, from outward aggression or an impression that we are being persecuted by them, to a patronizing sense that we are superior to them. But God is not calling Abraham to live in fear or to exclude others. Through his experience as a stranger and an exile, God is calling Abraham to be a blessing to all the peoples of the earth.
God also promises Abraham and Sarah that he will accomplish what seems to be impossible: he will give them a child, even though they are past child-bearing age. God has promised the gift of life and fertility for all of those who know themselves to be strangers and wanderers. Wherever we are, and wherever we go, God has promised to be with us. Finally, our community of faith sprang from the faith of a stranger and a wanderer – an exile and a foreigner. We are called to welcome the stranger as if he or she was Abraham himself. It is in honoring the stranger that we honor Christ, who himself became a stranger in order to show us the way back home.
NJM
DEUXIÈME DIMANCHE DE CARÊME 8 mars 2020
Combien d’entre nous ici ce matin sont nés à New York ? Le fait que nous sommes une communauté de migrants nous offre une perspective unique, et des stimulations particulières. Même si vous êtes venus à New-York d’une autre partie des États-Unis, il vous a sans doute pris du temps pour vous accoutumer à la vie urbaine. Parfois, je me demande à quoi ressemblerait ma vie si mes parents étaient restés dans leur ville d’origine. Serais-je la même personne ? Est-ce que les mêmes choses m’intéresseraient ? Est-ce que je me poserais les mêmes questions existentielles ? Serais-je même pasteur ? Nous avons déménagé à Chypre quand j’avais neuf ans, et nous y sommes restés jusqu’à mes quatorze ans. De ce fait, je ne pouvais plus voir ma ville natale de la même façon. Quand nous avons été rapatriés en Angleterre pendant l’invasion turque de Chypre, ma perspective avait changée. J’ai commencé à me poser des questions que je ne me serais jamais posées, n’eussions-nous jamais quitté l’Angleterre. Être étranger sur une terre inconnue nous offre vraiment une perspective unique, et des stimulations particulières ; comme beaucoup d’entre vous ici aujourd’hui n’en sont que bien trop au courant.
Si quelqu’un nous demandait de raconter l’histoire de l’appel d’Abraham, et de son voyage vers la Terre promise, nous omettrions probablement une grande partie de son parcours. Abraham ne s’est pas réveillé un jour à Ur en Mésopotamie, et puis la voix de Dieu lui a dit de se mettre en route vers Canaan. Le parcours d’Abraham commence quand son père (Terah) décide de l’emmener avec sa femme, et son neveu, dans la ville animée de Hauran – un avant-poste marchand du Royaume de Haute-Mésopotamie aux alentours de l’an mille huit cent avant Jésus Christ. Hauran était une ville importante – elle se trouvait sur l’axe du commerce entre la Mer Méditerranée et l’Euphrate, et aujourd’hui se situe sur la frontière Turco-Syrienne. Abraham était le fils d’un migrant économique ; un homme qui, pour des raisons financières, a migré pour s’établir dans une ville qui leur offrirait un destin plus fortuit. C’est seulement après qu’Abraham est parti d’Ur pour s’établir à Hauran qu’il a reçu un second appel ; un appel à laisser sa famille et ses possessions derrière lui, à Hauran, et de s’en aller vers le lieu où Dieu l’appelait. Si son père n’avait pas déménagé, Abraham n’aurait-il jamais entendu l’appel de Dieu ? Le fait qu’il était déjà un migrant et un étranger dans une ville inconnue, a dû le mener à envisager la vie différemment, et à se poser des questions qu’il n’aurait jamais pu se poser auparavant. Le parcours d’Abraham fut double. Le voyage physique vers Hauran a provoqué un voyage intérieur. Ce voyage intérieur l’a mené à entendre la voix de Dieu l’appelant encore plus loin – abandonner sa nouvelle maison, pour une nouvelle maison que Dieu lui fournirait. Ceux d’entre vous qui ont migré à New-York d’un autre endroit – que cela soit de votre propre volonté, ou causé par quelqu’un d’autre – ne savent que trop bien que le voyage physique n’est qu’une partie du procédé de changement que vous avez engagé. Votre nouveau cadre matériel, et votre nouvelle culture, exigent que vous vous lanciez dans un nouveau parcours. C’est un parcours qui vous dirige vers l’intérieur, et vous force à réfléchir sur le sens de votre vie, et votre nouveau décor.
Abraham était le migrant et l’étranger par excellence. On le considère comme le père des trois grandes religions monothéistes du monde : le Judaïsme, le Christianisme, et l’Islam. Il ne pouvait pas le savoir à ce moment, mais quand Abraham a quitté Hauran, il a transformé à jamais l’histoire humaine. Il est parti dans la foi – ne sachant pas où il allait, ou même pourquoi il y allait. Il savait seulement que Dieu le lui avait commandé. Un migrant n’a pas de garantie, et Abraham n’était pas une exception. Son appel ressemble à notre appel du Christ en cette saison de Carême. Premièrement, comme Abraham, nous devons abandonner nos peurs de l’inconnu et de ce que l’on ne peut contrôler. Deuxièmement, notre appel demande que l’on abandonne notre crainte d’être désarmé face aux choses que l’on ne peut pas contrôler. Enfin, notre appel demande que l’on abandonne notre peur des autres qui, sur ce nouveau sol, semblent être si différents de nous. Nous avons tendance à avoir peur d’autrui, et à marginaliser ceux que l’on considère des étrangers. Notre peur se manifeste de beaucoup de façons, des agressions extérieures ou une impression qu’ils nous persécutent, à un sentiment condescendant que nous leur sommes supérieurs. Mais Dieu n’appelle pas Abraham à vivre dans la peur ou à exclure les autres. À travers son expérience en tant qu’étranger et exilé, Dieu appelle Abraham à être une bénédiction pour tous les peuples de la terre.
Dieu promet aussi à Abraham et Sarah qu’il accomplira ce qui parait impossible : il leur donnera un enfant, bien qu’ils aient passé l’âge de concevoir. Dieu a promis le don de la vie et de la fertilité pour tous ceux qui savent qu’ils sont des étrangers, et des nomades. Où que l’on soit, et où que l’on aille, Dieu a promis d’être avec nous. Pour finir, notre communauté de foi a jailli de la foi d’un inconnu, et d’un nomade – un exilé et un étranger. Nous sommes appelés à accueillir l’inconnu comme si, il ou elle, était Abraham lui-même. C’est en honorant l’inconnu que l’on honore le Christ, qui lui-même, est devenu un inconnu afin de nous montrer le chemin du retour à la maison.
NJM Ver. Fr. FS