Third Sunday of Epiphany

Sunday, January 26 2020

Isaiah 9:1-4 I Corinthians l:10-18 Matthew 4:12-23

There was a time – and not so long ago – when most people who described themselves as Christians also identified themselves as belonging to a particular denomination. They were first and foremost Catholics, Methodists, Baptists, Episcopalians, Congregationalists etc, and didn’t move from denomination to denomination as the whim struck them. Church leaders occasionally met together for Ecumenical Discussions, in which the great aim was to unite two groups of Christians and enable them to share leadership positions and communion together. Since that time, the world seems to have become much smaller. While Christian leaders were meeting together to consider how some of these denominational barriers between them could be taken down, ordinary Christians in the pews were working and living alongside people from other denominations, attending their baptisms, weddings and funerals, and generally seeing much more of each other’s religious traditions than the Priests and Ministers who were engaged in the official talks. Nowadays it seems that everyone is in the Ecumenical movement, and that is certainly true of our little church of Saint Esprit. We come from many different religious traditions, and we share profoundly together without consciously thinking of ourselves as Ecumenical pioneers.

In our reading from Paul’s first letter to the Corinthians, we can see that this mutual understanding has not always been the case. The Christians in Corinth debated passionately about their baptismal differences: some said they ‘belonged’ to Paul, others to Peter (Cephas), and still others to a person identified as Apollos. The debate reminds us that even today, in some countries the call to belong to the Church is very far from a personal preference. It can be a matter of life or death in places where Christians are persecuted. Our own church of St. Esprit was founded by those who may well have described themselves as ‘belonging’ to Calvin rather than the Pope. We can be happy that for us, those days are long gone. But there is a downside to this change in atmosphere. In our society we are told that we belong to nobody. We belong to ourselves. Everyone deserves what they have; Self-Esteem is the order of the day. You are master or mistress of your own destiny, you deserve your rights and your possessions. You even deserve a gun if you want one (but not universal health-care or fair access to the legal system).

In our desperate attempt to assert our individuality and self-esteem, we become easy prey to the cult of celebrity. We ‘identify’ with certain people and take them as models for ourselves. The celebrity cult makes heroes out of singers and entertainers, politicians, rich business people, religious workers and even criminals. For someone who idolizes another individual, the object of their adoration can do no wrong. They live vicariously through them, and see their own individuality as linked to the talents or the fate of another. Of course, others can inspire us, but they should never become the primary way in which we define ourselves.

This is not just a modern phenomenon. In the time of Paul, the greatest celebrities were the traveling teachers or Rhetoricians. They traveled from city to city persuading people of the truth of a particular philosophy or religion through their eloquence and knowledge. The Corinthian Christians considered those who spoke about Jesus of Nazareth as rhetoricians, and that is why they are arguing about who is the better teacher and preacher. Paul is stern in his condemnation of their mistake. He tells them that he is a slave and a steward – he is no celebrity. We are not to judge the message based on the skill of the messenger or the force of their powers of persuasion. The church is not in the celebrity

business. Our personal identity is unique, and gifted to us by God. Christ heals us of our obsession with worldly values, and gives us back our dignity as the children of God. We meet in churches to build one another up in the light of the crucifixion and resurrection of Christ – not to celebrate the cult of a personality. Your testimony is uniquely yours. It may have been shaped by an encounter with a person that you consider to be an exemplary Christian, but that person may have been struggling in private ways that you could never see. They would be horrified to think that you consider yourself their ‘disciple’. We are disciples of Christ alone.

As a preacher, I need to be reminded of this truth every time I write a sermon. Preaching isn’t about the skillful manipulation of phrases. It is a means of reminding us of what our new community should look like. The preacher isn’t there to make people feel guilty or to build up their sense of ‘self-esteem’, a preacher is there to remind us of the primacy and supreme love of Christ.

NJM

 

Troisième Dimanche après l’Épiphanie                                                                                        26 janvier 2020

Il existait un temps – mais il n’y a pas si longtemps que cela – où ceux qui se disaient Chrétiens trouvaient leur identité dans l’appartenance à une dénomination spécifique. D’abord et avant tout, ils étaient catholiques, méthodistes, baptistes, épiscopaliens, congrégationalistes, etc. et ne changeaient pas de dénomination au gré de leurs humeurs. Les dirigeants ecclésiastiques se retrouvaient parfois pour des discussions œcuméniques dont le but principal était de réunir deux groupes de chrétiens afin de leur permettre de partager leur façon de diriger et la communion. Depuis, le monde semble être devenu plus petit. Alors que les dirigeants chrétiens se rencontraient pour déterminer de quelle façon les barrières qui s’élevaient entre eux pourraient être abattues, les chrétiens ordinaires travaillaient et vivaient à côté d’autres chrétiens de dénominations différentes, assistaient à leurs baptêmes, mariages et funérailles, et, en général, observaient les traditions les uns des autres, bien plus que les prêtres et ministres qui s’adonnaient à ces discussions officielles. De nos jours, il semble que nous appartenons tous à ce mouvement œcuménique et il en est certainement de la sorte pour notre petite église du Saint Esprit. Nous venons de diverses traditions religieuses et nous partageons cette richesse sans penser particulièrement que nous sommes des pionniers œcuméniques.

Dans la lecture tirée de la première lettre de Paul aux Corinthiens, nous pouvons voir que cette compréhension mutuelle n’a pas toujours été là. Les chrétiens de Corinthe argumentaient avec passion quant à leurs différences baptismales : certains disaient ‘appartenir’ à Paul ; d’autres à Pierre (Cephas) et d’autres encore à quelqu’un nommé Apollos. Ce débat nous rappelle que, même aujourd’hui, dans certains pays, l’appartenance à une Église est bien loin d’être un choix personnel. Dans les endroits où les Chrétiens sont persécutés, cela peut être un cas de vie ou de mort. Notre église du St. Esprit a été fondée par ceux qui pouvaient proclamer ‘appartenir’ à Calvin plutôt qu’au Pape. Nous pouvons être heureux que ces temps soient loin de nous. Mais il y a un mauvais côté dans ce changement d’attitude qui fait que, dans notre société, nous n’appartenons à personne. Nous appartenons à nous-mêmes. Chacun mérite ce qu’il a ; la Bonne Opinion de Soi est à l’ordre du jour. Vous êtes le maître (ou la maîtresse) de votre destinée, vos droits et vos possessions sont méritées. Vous avez le droit de posséder une arme si vous le désirez (mais, par contre, vous n’avez pas accès à un système universel de santé publique ou à des services légaux équitables).

Dans nos efforts désespérés d’établir notre individualité et notre amour propre, nous sommes une proie facile au culte de la célébrité. Nous nous ‘identifions’ à certaines personnes et les prenons pour modèles. Le culte de la célébrité fait des héros de chanteurs ou d’artistes de music-hall, de politiciens, de riches hommes d’affaires, religieux ou même de criminels. Pour ceux qui idolâtrent un autre individu, l’objet de leur adoration ne peut avoir tort. Ils vivent par procuration à travers celui-ci et voient leur propre individualité liée aux talents ou au sort de cette personne. Naturellement, on peut être inspiré par autrui, mais pas au point de n’être soi-même défini qu’à travers la personne en question.

Ce n’est pas seulement un phénomène actuel. Au temps de Paul, les célébrités étaient les érudits ou rhéteurs itinérants qui prodiguaient leurs enseignements. Ils passaient de ville en ville afin de persuader le plus grand nombre d’habitants de la vérité contenue dans une philosophie ou une religion particulière et ce, grâce à leur éloquence et à leur savoir. Les chrétiens de Corinthe estimaient que ceux qui parlaient de Jésus de Nazareth étaient des rhétoriciens et argumentaient pour déterminer lequel était le meilleur enseignant ou prêcheur. Paul corrige leur erreur avec âpreté. Il leur déclare qu’il est un esclave et un intendant, mais certainement pas une célébrité. Nous ne devons pas juger de la teneur du message en se basant sur la personnalité du messager ou sur ses pouvoirs de persuasion. L’église n’est pas liée au domaine de la célébrité. Notre identité personnelle est unique et nous est accordée par Dieu. Le Christ nous guérit de notre obsession pour les biens de ce monde et nous rend notre dignité d’enfants de Dieu. Nous sommes dans les églises pour nous soutenir dans la lumière de la crucifixion et de la résurrection du Christ – et non pas pour célébrer un culte de la personnalité.  Votre témoignage vous appartient. Il peut avoir été façonné par une rencontre avec quelqu’un que vous considérez comme un chrétien exemplaire, mais cette personne peut subir des luttes internes dont vous ne serez jamais témoin. Elle serait horrifiée à la pensée que vous vous considérez comme son ‘disciple’. Nous sommes les disciples du Christ uniquement.

En tant que prêcheur, il faut que je me souvienne de cette vérité à chaque fois que j’écris un sermon. Prêcher, ce n’est pas une utilisation adroite de mots ou de phrases. C’est une façon de nous rappeler ce à quoi notre nouvelle communauté devrait ressembler. Le prêcheur n’est pas là pour rendre les gens coupables mais pour développer dans chacun l’estime de soi ; il est là pour nous rappeler la prépondérance de l’amour suprême du Christ.

NJM Ver. Fr. FS