Epiphany I
January 12, 2020
Isaiah 42:1-9 Acts 10:34-43 Matthew 3:13-17
After all the excitement and color of the Christmas season, the season of Epiphany (which lasts from January 6 until the first day of Lent) can seem a bit dull in comparison. In Greek, Epiphany means ‘to shine upon’, and it refers to Jesus’ shining upon – or becoming known to – those whom he first meets. During the next few weeks we will hear about the start of his public ministry when he is baptized by John, his first miracle of turning water into wine, his presentation in the temple when he is forty days old (Candlemas), the call of the first disciples by the sea of Galilee and his Transfiguration on the mountaintop.
After all of these spectacular manifestations or ‘epiphanies’ it may come as a bit of a surprise to hear that halfway through Matthew’s Gospel, when Jesus asks his disciples the question “Who do people say that I am?”, they give a whole variety of answers. Nobody is quite sure. Maybe he’s John the Baptist reincarnated? Maybe Elijah or one of the other prophets? So, Jesus asks the question more bluntly. He says, “Who do you say that I am?” And Peter replies, “You are the Christ. The Son of the Living God.” In our reading from Matthew today, we heard that long before the moment of Peter’s recognition, Jesus had known who he was. After his baptism, Jesus alone sees the dove descending, and hears God’s voice declaring, “You are my beloved son, with whom I am well pleased.”
In the thirteen intervening chapters, Jesus has been walking through the countryside – including through his own home town – aware of his true identity but unrecognized even by his closest disciples. He remains something of a stranger to those who love him. In fact, in Mark’s gospel, it is only the demons who call him by his true name and recognize him for who he really is. I suppose that this is a fairly common literary device; a character who knows his true identity but doesn’t declare it openly. Think of Odysseus, or Clark Kent who is really Superman, or Severus Snape in the Harry Potter books. The literary device is popular because we can all sometimes feel like this. We might not be conventional superheroes, but every one of us from time to time feels that our true identity is hidden – that we are not fully known as ourselves even by the people who love us the most.
Perhaps this is most keenly felt when someone gives you a compliment and you brush it aside saying, “No, really, it was nothing….”, or when someone criticizes you and you don’t recognize yourself in that criticism at all. We can veer between thinking that if people really knew who we are deep down inside they would embrace us and love us and admire our bravery: and then on other days feeling that if they really knew who we are they would turn away from us in disgust. There are even days when the only ones who seem to know us properly are our own little demons. They are the inner voices that tell us that we are not worthy of anything, that we are full of self-doubt, hemmed in by our inadequacies and worries.
If you have ever felt like this, the celebration of Jesus’ baptism today should give you hope and reassurance. Jesus’ baptism takes place in a river, not in a static and self-contained pond or bath. The water is flowing; it is in a constant state of movement, just like love itself. It never stands still and it is always open to new possibilities and new ways of making itself known. We are baptized into the flow of that love. And just like Jesus, we too hear God’s words, “You are my beloved child, in whom I am well pleased.” In our baptism, we become one with Jesus, and we are re-born in him. We have nothing to be ashamed of, and we have nothing to hide. We are nothing less than daughters and sons of God.
Once we begin to understand this, those voices of self-doubt, those fears of our own inadequacy and those worries that hem us in will all begin to shrink in size. Instead of being trapped in place, we will enter into the ceaseless flow of God’s love. Those demons whom we trusted will be recognized for who they really are; liars that are trying to immobilize us in fear and stop us from seeing ourselves as God sees us.
Our baptism is not just a one-off event. Mine happened a very long time ago in a church on the top of a hill in England. Just like the flowing river, our baptism is an ongoing and dynamic commitment. At the start of a new year we can recommit ourselves to the promises that were made by us or our parents and godparents when we were baptized: To continue in the breaking of the bread and in prayer, to resist evil, to proclaim the good news of God in Christ, to seek and serve Christ in all persons, to love our neighbor as ourselves, to strive for justice and peace among all people and to respect the dignity of every human being. If we let ourselves be carried along by that river, our New Year will truly be a happy one.
NJM
Le premier Dimanche après l’Épiphanie Le 12 janvier 2020
Après toutes les excitations et couleurs de la saison de Noël, la saison de l’Épiphanie (qui dure du 6 janvier au premier jour du Carême) peut sembler assez fade en comparaison. En Grec Épiphanie veut dire « briller sur quelque chose », et cela fait référence à Jésus qui brille sur – ou devient connu par – ceux qu’il rencontre pour la première fois. Durant les prochaines semaines nous allons entendre parler du commencement de son ministère publique quand il est baptisé par Jean, son premier miracle lorsqu’il transforme l’eau en vin, sa présentation au Temple quand il a 40 jours (la Chandeleur), l’appel des premiers disciples près de la Mer de Galilée, et sa transfiguration au sommet de la montagne.
Après toutes ces manifestations spectaculaires ou « épiphanies » cela peut être surprenant d’apprendre qu’au milieu de l’Évangile de Matthieu, lorsque Jésus demande à ses disciples : « Qui dit-on que je suis ? », ils donnent des réponses différentes. Personne ne sait vraiment. Peut-être est-il la réincarnation de Jean le Baptiste ? Peut-être Elie ou un des autres prophètes ? Alors Jésus pose la question plus directement. Il dit : « Qui dites-vous que je suis ? » Et Pierre répond : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Dans notre lecture de Matthieu aujourd’hui, nous entendons dire que bien avant sa reconnaissance par Pierre, Jésus avait appris qui il était. Après son baptême, Jésus seul voit la colombe descendre et il entend : « Tu es mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. »
Dans le XIIIe chapitre que je viens de mentionner, Jésus marchait à travers la campagne – y compris sa ville de naissance – au courant de sa vraie identité mais non-reconnu, et ce même par ses disciples les plus proches. Il reste une sorte d’étranger pour ceux qui l’aiment. En fait, dans l’Évangile de Mark, ce n’est que les démons qui l’appellent par son vrai nom et reconnaissent qui il est vraiment. Je suppose que c’est une figure de style assez commune ; un personnage connait sa vraie identité mais ne la déclare pas ouvertement. Pensez à Ulysse, ou Clark Kent qui est réellement Superman, ou Severus Rogue dans Harry Potter. Cette figure de style est populaire parce que nous pouvons tous nous y retrouver. Nous ne sommes peut-être pas des superhéros conventionnels, mais chacun de nous de temps en temps se sent comme si notre vraie identité était cachée – que nous ne sommes pas réellement reconnus comme nous-mêmes, et ce même par ceux qui nous aiment le plus.
Peut-être que cela est ressenti le plus ardemment lorsque quelqu’un vous fait un compliment et que vous le refusez poliment en disant : « Non vraiment, ce n’est rien… », ou lorsque quelqu’un vous critique et vous ne vous reconnaissez pas dans le portrait de vous qui y est fait. Nous pouvons à un moment penser que si les gens nous connaissaient vraiment au plus profond de nous-mêmes ils nous accepteraient et nous aimeraient et admireraient notre bravoure ; puis à un autre ressentir que s’ils savaient réellement qui nous étions ils s’enfuiraient dans le dégoût. Il y a même des jours où il semble que les seuls qui semblent vraiment savoir qui nous sommes sont nos propres petits démons. Ce sont les petites voix intérieures qui nous disent que nous ne valons rien, que nous sommes pleins de doutes sur nous-mêmes, pris au piège par nos insuffisances et nos soucis.
Si vous vous êtes déjà sentis comme cela, la célébration du baptême de Jésus aujourd’hui devrait vous donner de l’espérance et vous rassurer. Le baptême de Jésus s’est déroulé dans un fleuve, pas dans une bassine ou dans un bain où l’eau est contenue. L’eau coule ; elle est constamment en mouvement, tout comme l’amour. Elle ne reste jamais figée et reste toujours ouverte à de nouvelles possibilités et de nouvelles façons de se faire connaitre. Nous sommes baptisés dans l’écoulement de cet amour. Et tout comme Jésus, nous entendons aussi la voix de Dieu qui dit : « Vous êtes mes enfants bien-aimés, en qui j’ai mis toute mon affection. » Lors de notre baptême, nous devenons un avec Jésus, et nous sommes nés à nouveau en lui. Il n’y a aucune raison d’avoir honte, et nous n’avons rien à cacher. Nous ne sommes que les filles et fils de Dieu.
Lorsque nous commençons à comprendre cela, ces voix de doutes sur nous-mêmes, ces peurs de notre propre insuffisance, et ces soucis qui nous emprisonnent vont tous rétrécir. Au lieu de se sentir coincés dans un endroit, nous entrerons dans l’écoulement incessant de l’amour de Dieu. Ces démons à qui nous faisions confiance seront reconnus pour qui ils sont vraiment ; des menteurs qui tentent de nous immobiliser dans la peur et de nous empêcher de nous voir comme Dieu le fait.
Notre baptême n’est pas un évènement ponctuel. Le mien s’est déroulé il y a très longtemps dans une église en haut d’une montagne en Angleterre. Tout comme le courant du fleuve, notre baptême est un engagement continu et dynamique. Au début d’une nouvelle année nous pouvons nous réengager à tenir les promesses qui ont été faites par nous-mêmes, nos parents, ou nos parrains et marraines lorsque nous avons été baptisés : de continuer de partager le pain et de prier, de résister au mal, de proclamer la bonne nouvelle de Dieu en Christ, de chercher et de servir le Christ en toute personne, d’aimer notre prochain comme nous-mêmes, de s’efforcer de faire la justice et la paix avec tous et de respecter la dignité de tout être humain. Si nous nous laissons emporter par le fleuve, notre nouvelle année sera réellement heureuse.
NJM Ver. Fr. FS