Advent III
December 13, 2020
Isaiah 61:1-4, 8-12 I Thessalonians 5:16-24 John 1:6-8, 19-28
Several years ago, the Kirkwood family in Texas prepared a cake in the shape of John the Baptist’s severed head in preparation for something called the Texas Bible Bowl. I think the bowl is a reference to something other than cooking, but I’m not sure what. The Sunday School teacher explained: “The kids volunteer to sit through an hour and half of intense study in the book of Matthew. I usually bring a snack of some kind each week. This week I had a little fun and prepared a carrot cake in the shape of John the Baptist’s head on a platter, of course. Anything that makes these lessons memorable really helps it stick in the kids’ brains.” I found the mention of brains in connection with this particular cake a little alarming. The parish church of St. John the Baptist in England did the same thing a few years ago to celebrate their patronal festival. The vicar expressed his misgivings about cutting the cake, but he wasn’t aware of anyone who refused to eat it. Some parishioners thought that it was in poor taste, but others thought that it was a good publicity stunt.
What would John himself have thought of these cakes? I’m sure that he wouldn’t have been shocked so much about the cake as he would have been by the fact that he was remembered by children in Texas, and had a church named after him in England. In the Gospels, John is quite self-effacing and constantly tells his audience that he is no one at all. His message wasn’t intended to draw attention to himself, but to draw attention to the One who was coming after him. “After me comes one who is mightier than I. I am not fit to unfasten his shoes.” (Mark 1:7)
Despite John’s humility, people flocked into the wilderness to hear him preach. They wanted to find out who this man was, and they were keen to hear the message that he proclaimed. He eventually attracted the attention of the authorities who made enquiries of their own. When a deputation of Priests and Levites from Jerusalem went into the wilderness to find out who he was, John was not terribly cooperative. He issued a series of denials. He told his interrogators that he wasn’t the Messiah. When they asked him if he was a reincarnation of Elijah the prophet, he replied, “No”. When he does give a definition of who he is, that definition does nothing to clear up the confusion. He simply uses the words of the Prophet Isaiah, “I am a voice crying in the wilderness. Make the Lord’s highway straight!” It’s astonishing that someone we think of as delivering a strong and clear message should remain so enigmatic and self-effacing.
Why doesn’t he reply in more definite terms? Why doesn’t he say, “I am John, who baptizes to prepare the way for Jesus Christ the Messiah”? It seems that he refuses to be defined. He fits into no easy category. Theologians still argue whether he was a mystic, a prophet, an Essene or a teacher in the rabbinical tradition. He’s content to say very simply, “I am a voice.” He refuses to define himself at all. He commands the attention of those who came into the wilderness to hear him without playing on their preconceptions or ready-made social categories. He speaks directly to people’s hearts, because he is calling them to a deep and personal repentance. They had to come out of their cities and villages to a place in the Judean wilderness to hear this; well away from their comfortable surroundings. It was only in such a place that they were able to hear an uncomfortable rallying cry. He treated people equally, regardless of their politics, their background or their religious respectability. He expected everyone to receive God’s mercy and forgiveness without hiding behind their social class, their job or their so-called spiritual influence. His voice was raised in a no-man’s land, where it couldn’t be drowned out by the noise of tradition, convention or habit.
Where might we hear that voice today? How do we drown out the noise of our daily lives to hear a cry that goes to the heart of who we are and calls us back to a God of love? Have we heard that voice more clearly during the pandemic, or has our anxiety or the luxury of being able to hide ourselves away drowned it out? After all, we are in the same wilderness place at the moment, whoever and wherever we are. What are we hiding behind in order to shelter from that call to recognize and celebrate everything that God created us to be? Our own comfort or our self-pity?
We tend to think of a call to repentance to be a call to turn away from something – to renounce who we are to pursue what we think of as ‘holiness’. But John’s message is not just purgative. It is an affirmation of what Jesus is about to bring to us: not the suppression of ourselves, but a setting aside of pretense and worldly values in order to embrace his selfless love.
It seems that John the Baptist is no stranger to cakes. Our gospels in English usually tell us that he was dressed in camel’s hair, and ate locusts and wild honey. But the word for locust in Greek (akris) is very similar to the Greek word for honey cakes (ekris). This latter word is used for the manna that the children of Israel ate in the desert. John the Baptist’s message isn’t bitter and hard to swallow. It is sweet and life giving. Perhaps those cakes in Texas and England were not so far off the mark after all.
NJM
Le troisième dimanche de l’Avent le 13 décembre 2020
Il y a plusieurs années, la famille Kirkwood au Texas a préparé un gâteau en forme de tête coupée de Jean le Baptiste pour quelque chose qui s’appelle le ‘Texas Bible Bowl’. Je pense que ce ‘bowl’ est une référence à autre chose qu’à la cuisine, mais je ne sais pas quoi. La responsable de ce catéchisme à la maison a expliqué : “Les enfants se portent volontaires pour passer une heure et demie à étudier intensément le livre de Matthieu. J’apporte généralement un goûter différent chaque semaine. Cette semaine, je me suis un peu amusée et j’ai préparé un gâteau aux carottes en forme de tête de Jean le Baptiste, sur un plateau bien sûr. Tout ce qui rend ces leçons mémorables aide vraiment à les imprégner dans le cerveau des enfants.” J’ai trouvé la mention des cerveaux en relation avec ce gâteau là un peu alarmante. L’église paroissiale Saint-Jean-Baptiste en Angleterre a fait la même chose il y a quelques années pour célébrer leur fête patronale. Le vicaire a exprimé ses doutes quant à la coupe du gâteau, mais il ne se souvient de personne qui aurait refusé d’en manger. Certains paroissiens ont pensé que c’était de mauvais goût, mais d’autres que c’était un bon coup publicitaire.
Qu’aurait pensé Jean de ces gâteaux ? Je suis sûr qu’il n’aurait pas été aussi choqué par le gâteau qu’il l’aurait été par le fait que des enfants du Texas se souviennent de lui et qu’une église porte son nom en Angleterre. Dans les Évangiles, Jean est assez effacé et dit constamment à son auditoire qu’il n’est vraiment personne. Son message n’était pas destiné à attirer l’attention sur lui-même, mais à attirer l’attention sur Celui qui le suivait. “Quelqu’un qui est plus fort que moi vient après moi ; je ne suis pas digne de me baisser pour délier la lanière de ses sandales.” (Marc 1:7)
Malgré l’humilité de Jean, les gens ont afflué dans le désert pour l’entendre prêcher. Ils voulaient savoir qui était cet homme et ils étaient impatients d’entendre le message qu’il proclamait. Il a finalement attiré l’attention des autorités qui ont mené leur propre enquête. Lorsqu’une délégation de prêtres et de lévites de Jérusalem s’est rendue dans le désert pour découvrir qui il était, Jean n’a pas été très coopératif. Il a publié une série de dénégations. Il a dit à ses interrogateurs qu’il n’était pas le Messie. Lorsqu’ils lui ont demandé s’il était une réincarnation d’Elie le prophète, il a répondu : “Non”. Lorsqu’il donne une définition de qui il est, cette définition n’aide en rien à éclaircir les choses. Il utilise simplement les paroles du prophète Isaïe : “Je suis ‘la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez un chemin bien droit pour le Seigneur !’” Il est étonnant que quelqu’un que nous considérons comme avoir délivré un message fort et clair reste aussi énigmatique et effacé.
Pourquoi ne répond-il pas en termes plus précis ? Pourquoi ne dit-il pas : “Je suis Jean, qui baptise pour préparer le chemin de Jésus-Christ le Messie” ? Il semble qu’il refuse d’être défini. Il ne rentre pas dans une catégorie facile. Les théologiens se demandent encore s’il était un mystique, un prophète, un essénien ou un enseignant de la tradition rabbinique. Il se contente de dire très simplement : “Je suis une voix”. Il refuse catégoriquement de se définir. Il attire l’attention de ceux qui sont venus dans le désert pour l’entendre, sans jouer sur leurs idées préconçues ou sur des catégories sociales toutes faites. Il parle directement au cœur des gens, car il les appelle à une repentance profonde et personnelle. Ils ont dû sortir de leurs villes et villages pour se rendre dans le désert de Judée pour entendre cela ; bien loin de leur environnement confortable. Ce n’est que dans cet environnement qu’ils ont pu entendre un cri de ralliement inconfortable. Il traitait les gens de manière égale, indépendamment de leur politique, de leurs origines ou de leur respectabilité religieuse. Il s’attendait à ce que chacun reçoive la miséricorde et le pardon de Dieu sans se cacher derrière sa classe sociale, son travail ou sa prétendue influence spirituelle. Sa voix s’élevait dans un no man’s land, où elle ne pouvait pas être noyée par le bruit de la tradition, des conventions ou des habitudes.
Où pourrions-nous entendre cette voix aujourd’hui ? Comment étouffer le bruit de notre vie quotidienne pour entendre un cri qui va au cœur de qui nous sommes et nous rappelle à un Dieu d’amour ? Avons-nous entendu cette voix plus clairement pendant la pandémie, ou est-ce que notre anxiété ou le luxe de pouvoir nous cacher l’ont noyé ? Après tout, nous sommes dans le même endroit sauvage pour le moment, qui que nous soyons et où que nous soyons. Sur quoi nous cachons-nous pour nous protéger de cet appel à reconnaître et à célébrer tout ce pour quoi Dieu nous a créés ? Notre propre confort ou notre apitoiement sur nous-mêmes ?
Nous avons tendance à penser qu’un appel à la repentance est un appel à se détourner de quelque chose – à renoncer à qui nous sommes pour poursuivre ce que nous considérons comme “la sainteté”. Mais le message de Jean n’est pas seulement purgatif. C’est une affirmation de ce que Jésus est sur le point de nous apporter : non pas la suppression de nous-mêmes, mais une mise de côté des faux-semblants et des valeurs du monde pour embrasser son amour désintéressé.
Il semble que Jean le Baptiste n’est pas étranger aux gâteaux. Nos évangiles en anglais nous disent généralement qu’il était vêtu de poils de chameau et qu’il mangeait des sauterelles et du miel sauvage. Mais le mot pour criquets en grec (akris) est très similaire au mot grec pour les gâteaux au miel (ekris). Ce dernier mot est utilisé pour la manne que les enfants d’Israël ont mangée dans le désert. Le message de Jean le Baptiste n’est ni amer ni difficile à avaler. Il est doux et il donne la vie. Peut-être que ces gâteaux au Texas et en Angleterre n’étaient pas si loin de la réalité après tout.
NJM Ver. Fr. FS