Eleventh Sunday after Pentecost
August 16, 20220
Genesis 45:1-15 Romans 11:1-2a, 29-32 Matthew 15:(10-20),21-28

In our Gospel reading, we hear of the only occasion in which Jesus fails to respond to someone who calls to him for help. He simply remains silent when a foreign woman appeals to him to heal her sick daughter. The story contains further disagreeable surprises. Firstly, the woman is called a “Canaanite”: a calculated insult on the part of Matthew the Gospel writer. He does this to recall the stories of the Canaanites of the Old Testament, who were frequently charged by the prophets and history writers with idol worship and the sacrifice of their children. Her public cries to Jesus for help are a source of embarrassment to the disciples, who ask Jesus to send her away. Jesus adds his own insult to the disagreeable scene. The woman falls on her knees before Jesus in an attitude of profound humility to plead with him anew. While she is in this position, Jesus calls the Canaanite woman ‘a dog’.  The woman accepts Jesus’ insult, and, still on her knees, pleads for any crumbs which she, an unworthy dog, could eat as they fall from the masters’ table.  Only then does Jesus respond to her with a compliment: “O woman, great is your faith!” Jesus finishes by granting her request, and her daughter is healed.

It would be a mistake to interpret this story as a typical example of an exclusionist Jewish rabbi rejecting an impure foreign woman. One can say this in favor of the inclusion of such a strange story in the Bible: this realistic incident brings us face to face with the misunderstandings, the rejection and the violence that exists in all the world’s religions.  A few years ago, I read a book entitled: At the entrance to the Garden of Eden by Yossi Klein Halevi. It is the story of the Jewish author’s attempt to establish a climate of hope between Jews, Christians and Muslims in the Holy Land.  The subject is a terribly sensitive one. Perhaps nowhere on earth are tensions between the world’s three monotheisms as extreme as in modern day Israel and Palestine. The author speaks frankly about the Jews’ fear of Christians and Muslims. He talks about his fear of the Christian cross. He recounts conversations in which Christians show their hatred of Islam. He speaks of his personal involvement in a violent episode in the Gaza strip that revealed to him the depth of hatred that Muslim Arabs feel towards the Jews. He is painfully frank about the role that Religion has played in the past and continues to play in the present in fostering violence and perpetuating ignorance and fear.  But it is also clear that he loves those who, like himself, find in religion a potential source of real peace and security. He tells the story of a French woman called Gabrielle, born to a Protestant family in Northern France, who becomes a nun and now lives with the community of the Beatitudes; a monastic community which is struggling to foster peace between Christianity and Judaism.  Halevi doesn’t offer a recipe for peace between religions, but makes the point that true peace begins where argument ceases, and we join each other in worship – especially the worship of the mystics of the three traditions. He believes that the slow increment of prayers for peace and small acts to further understanding, (perhaps over centuries), will eventually lead to reconciliation. Just as centuries of Jewish prayers to return to the Holy Land were only answered late in the twentieth century after the Holocaust.

This is the story in miniature of today’s Gospel. Jesus seems to have a change of heart when the woman’s persistence finally brings her to the edge of desperation. It is very appropriate that the miracle that Jesus performs is one of healing; and healing from the ill effects of an evil spirit.  Nowhere is that sort of healing more necessary than between the communities of the world divided by religion, race or culture.  St. Esprit is the world in miniature. We attempt to live in a community which is capable of showing others what Jesus’ love can do to our broken world.  There is much that we do not say to each other; many histories that we do not share. Perhaps we are afraid of being misunderstood. Perhaps we are afraid of provoking a terrible argument. If this is the case, today’s reading should give us hope. Jesus is capable of resolving those tensions, because – shockingly enough – he resolved them in himself. He broke away from the perceptions of others bequeathed to him by his culture, and recognized the faith of someone whom he had been taught to think of as ‘other’. Even through these difficult times, when we can’t meet face to face to tell our stories and see them reflected back to us in the eyes of our fellow parishioners, Jesus is always at hand. We will have new stories to tell when we emerge from this time of isolation to a time of renewed fellowship. In the meantime, Jesus knows what happens when we heal those places in our lives where prejudice and fear have kept us from recognizing his face in the face of our neighbor.

NJM

Le onzième dimanche après la Pentecôte                                                      le 16 aout 2020

Dans notre lecture de l’Évangile, nous entendons parler de la seule fois où Jésus ne répond pas à quelqu’un qui l’appelle à l’aide. Il reste simplement silencieux lorsqu’une étrangère lui demande de guérir sa fille malade. L’histoire contient d’autre surprises déplaisantes. Premièrement, la femme est appelée « la cananéenne » : une insulte calculée de la part de l’auteur de l’Évangile de Matthieu. Il fait ceci afin de rappeler les histoires sur les cananéens de la Bible hébraïque qui étaient souvent accusés par les prophètes et les historiens d’adorer des idoles et de sacrifier leurs enfants. Son cri à l’aide public adressé à Jésus est une source d’embarras pour les disciples qui demandent à Jésus de la chasser. Jésus ajoute sa propre insulte dans cette scène déplaisante. La femme tombe à genoux devant Jésus dans une attitude d’humilité profonde afin de le supplier encore. Alors qu’elle est dans cette position, Jésus traite la femme cananéenne de ‘chien’. La femme accepte l’insulte de Jésus, et, toujours à genoux, le supplie de lui donner n’importe quelles miettes qu’elle, un chien sans aucune valeur, pourrait manger alors qu’elles tombent de la table du maître. Seulement à ce moment, Jésus lui répond en la complimentant : « Femme, ta foi est grande. » Jésus finit par lui accorder ce qu’elle demande. Et sa fille est guérie.

Ce serait une erreur d’interpréter cette histoire comme un exemple typique où un rabbin élitiste exclue une étrangère impure. On pourrait dire cela à propos de l’inclusion d’un passage si étrange dans la Bible : cet incident réaliste nous met face aux mécompréhensions, aux rejets et à la violence qui existent dans les religions du monde. Il y a quelques années, j’ai lu un livre qui s’appelle : At The Entrance to the Garden of Eden par Yossi Klein Halevi. C’est l’histoire de l’auteur juif qui essaie d’établir un climat d’espérance entre juifs, chrétiens et musulmans en Terre Sainte. Le sujet est terriblement sensible. Il n’y a peut-être nulle part ailleurs sur notre terre où les tensions entre les trois monothéismes du monde sont aussi extrêmes qu’en Israël et en Palestine aujourd’hui. L’auteur parle franchement des peurs des juifs quant aux chrétiens et aux musulmans. Il parle de sa peur de la croix chrétienne. Il raconte des conversations avec des chrétiens où ceux-ci montraient leur haine de l’Islam. Il parle de sa propre expérience dans un épisode violent à Gaza qui lui a révélé la profondeur de la haine que les arabes musulmans ressentaient envers les juifs. Il est douloureusement franc à propos du rôle que la religion a joué dans le passé et continue de jouer aujourd’hui dans la promotion de la violence et la perpétuation de l’ignorance et la peur. Mais il est aussi clair qu’il aime ceux qui, comme lui, trouve dans la religion une source potentielle de vraie paix et sécurité. Il raconte l’histoire d’une française qui s’appelle Gabrielle, née dans une famille protestante dans le nord de la France, qui est devenue nonne et vie maintenant avec la communauté des béatitudes ; une communauté monastique qui lutte pour encourager la paix entre la chrétienté et le judaïsme. Halevi n’offre pas une recette pour apporter la paix entre les religions, mais il remarque pertinemment que la vraie paix commence là où les querelles cessent – et que nous nous rejoignons dans l’adoration – et surtout celle des mystiques des trois traditions. Il croit que la légère augmentation des prières pour la paix et de petites actions afin d’augmenter la compréhension, (peut-être sur plusieurs siècles), pourra enfin mener à la réconciliation. Tout comme des siècles de prières juives pour un retour vers la Terre Sainte ne reçurent une réponse qu’à la fin du vingtième siècle après l’holocauste.

C’est cette histoire que nous observons en miniature dans notre Évangile aujourd’hui. Jésus semble changer d’avis lorsque la persistance de la femme semble la mener aux confins de la désespérance. Le fait que le miracle de Jésus soit un miracle de guérison est très à propos ; et que cette guérison soit des effets nocifs d’un esprit maléfique. Ce type de guérison n’est nulle part plus nécessaire qu’entre les communautés du monde divisée par les religions, les races et la culture. St. Esprit est une miniature du monde. Nous essayons de vivre dans une communauté qui est capable de montrer aux autres ce que l’amour de Jésus peut accomplir dans notre monde brisé. Il y a beaucoup de choses que nous ne nous disons pas ; beaucoup d’histoires que nous ne partageons pas. Peut-être avons-nous peur d’être mécompris. Peut-être avons-nous peur de provoquer de terribles querelles. Si tel est le cas, la lecture d’aujourd’hui devrait nous donner de l’espérance. Jésus est capable de résoudre ces tensions, parce que – aussi choquant que cela soit – il les a résolues en lui. Il s’est détaché des perceptions des autres qui lui avaient été léguées par sa culture, et il a reconnu la Foi de quelqu’un qu’on lui avait appris à considérer comme ‘l’autre’. Même à travers ces temps difficiles, alors que nous ne pouvons pas nous voir face à face pour nous raconter nos histoires et les voir se réfléchir dans les yeux de nos frères et sœurs paroissiens, Jésus est toujours à notre portée. Nous aurons de nouvelles histoires à nous raconter lorsque nous émergerons de ce temps d’isolement pour un moment de camaraderie renouvelée. En attendant, Jésus sait ce qu’il se passe quand nous guérissons ces endroits dans nos vies où les préjugés et la peur nous ont empêché de reconnaitre son visage dans le visage de nos voisins.

NJM Ver. Fr. FS